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La Défense civile de Gaza fait état de 40 Palestiniens morts dans des frappes israéliennes, le décompte macabre frôle les 45.000 tués
Obsèques le corps du journaliste d'Al Jazeera Ahmad Baker Al-Louh (à droite) et des membres de la défense civile, qui ont été tués lors d'une frappe israélienne la veille, , le 16 décembre 2024.. (Photo Eyad BABA / AFP)
La Défense civile de Gaza a indiqué dimanche que des frappes israéliennes dimanche à différents endroits de la bande de Gaza avaient fait au moins 40 morts parmi lesquels un journaliste d'Al Jazeera et trois secouristes.
La chaîne qatarie a indiqué que son caméraman Ahmed al-Louh avait été tué "dans un bombardement israélien" sur le camp de réfugiés de Nusseirat, dans le centre du territoire palestinien assiégé.
Le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, a déclaré que les secouristes ont retrouvé avant l'aube 18 corps, tandis que des dizaines de personnes ont été blessées.
Parmi les morts figurent quatre personnes tuées dans un bombardement sur une maison du centre de Gaza-ville. Quatre autres ont été tuées et huit blessées dans une frappe sur une tente abritant des dizaines de personnes déplacées à Deir el-Balah, ville dans le centre du territoire palestinien, selon la même source.
M. Bassal a précisé qu'au moins trois enfants figuraient parmi les morts.
Dans la soirée, le porte-parole a déclaré à l'AFP qu'une autre frappe ayant visé l'école Ahmed bin Abdoul Aziz à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, avait fait plus de 12 morts parmi lesquels des enfants, et 35 blessés.
Il a également indiqué que six personnes avaient été tuées lors d'une frappe sur une maison à Al-Shoujaiya, à l'est de la ville de Gaza.
Contactée par l'AFP au sujet des différentes frappes, l'armée israélienne a confirmé dimanche dans un communiqué avoir mené des frappes sur les zones de Beit Hanoun et Beit Lahia prétendant comme toujours avoir ‘’éliminé des terroristes et ont localisé et démantelé de grandes quantités d'armements’’.
Dans un autre communiqué, l'armée a rapporté avoir visé une clinique dans le nord de Gaza, prétendant là encore qu'elle était utilisée par des combattants du Hamas comme "centre de commandement et de contrôle" ainsi que comme site de stockage d'armements alors que dès les premiers jours le général israélien Giora Eiland avait exposé dans le quotidien Yedot Aharonot, ce que devait être la réaction de l'État hébreu: " Israël n'a pas d'autre choix que de faire de Gaza un lieu où il sera temporairement ou définitivement impossible de vivre"
"Pénurie", "martyre"
M. Bassal a confirmé la mort du journaliste d'Al Jazeera dans la frappe sur le camp de Nusseirat, qui a également coûté la vie à trois secouristes de la Défense civile. Il s'agit du cinquième journaliste d'Al Jazeera tué depuis le début de la guerre d’extermination des Palestiniens à Gaza, le 7 octobre 2023 qui a vu l’assassinat du plus grand nombre de journalistes assassinés jamais enregistré dans un conflit, frôlant les deux cents personnes.
L'armée de son côté a prétendu que ce journaliste avait été commandant du Jihad islamique dans cette zone.
L'armée israélienne mène depuis plusieurs semaines des opérations militaires dans le nord de la bande de Gaza".
Les combats ont également fait des victimes parmi le personnel soignant, aggravant encore la situation du système de santé dans la bande de Gaza plongée dans une grave crise humanitaire après plus de quatorze mois de guerre.
"Nous souffrons d'une pénurie de personnel médical en raison du ciblage et du martyre d'un grand nombre de médecins et d'infirmières", a déclaré à des journalistes Hossam Abou Safiyeh, directeur de l'hôpital Kamal Adwan, dans le nord de la bande de Gaza.
Il a affirmé que des frappes aériennes et des tirs d'artillerie continuaient à viser l'hôpital et ses environs, exacerbant la crise et mettant en danger à la fois les patients et le personnel médical.
L'armée israélienne a nié avoir visé directement l'hôpital.
La guerre d’extermination des Palestiniens a fait près de 45.000 morts dans la bande de Gaza, en majorité des civils, dont les deux tiers d’enfants et de femmes selon les dernières données jeudi du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU. Un bilan qui ne e-recense pas les blessés et les disparus sous les décombres qui se comptent par centaines de milliers.