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Les Israéliens manifestent contre une réforme judiciaire qui ruine l’argument d’Israël ‘’ la seule démocratie’’ de la région
Une manifestante portant un masque représentant le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu participe à un sit-in pour bloquer l'entrée de la Knesset, le parlement israélien, à Jérusalem, le 24 juillet 2023, dans le cadre d'une vague de protestations qui dure depuis des mois contre le projet de réforme judiciaire du gouvernement. (Photo par Menahem KAHANA / AFP)
Les Israéliens ont manifesté jeudi soir à Tel-Aviv contre le vote par le Parlement d'une disposition de la réforme controversée du système judiciaire portée par le gouvernement de droite.
Lundi, le Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui dirige le gouvernement le plus à l’extrême droite de la courte histoire de l’Etat d’Israël et ses alliés de la coalition, associant des partis d'extrême droite et juifs ultra-orthodoxes, ont fait adopter par le Parlement une clause de ce projet limitant la possibilité pour la Cour suprême d'invalider une décision du gouvernement. Une réforme qui abolit l’un des fondements d’une démocratie qui fonctionne normalement et ruine l’argument qui justifie les exactions et les violences d’Israël contre les Palestiniens au prétexte que c’est la ‘’seule démocratie’’ de la région.
Aux cris de "Démocratie, Démocratie", agitant des drapeaux israéliens bleu et blanc, les manifestants se sont rassemblés jeudi soir à Tel-Aviv, épicentre des manifestations depuis que le projet de réforme judiciaire a été présenté en janvier.
Cette réforme, qui vise à accroître le pouvoir des élus sur celui des magistrats, divise le pays et a déclenché l'un des plus grands mouvements de protestation de l'histoire d'Israël.
Le gouvernement estime qu'elle est nécessaire pour assurer un meilleur équilibre des pouvoirs, mais ses détracteurs y voient une menace pour la démocratie et craignent qu'elle ouvre la voie à une dérive autoritaire.
Le texte voté lundi est le premier de la réforme à devenir une loi.
Des manifestations avaient suivi le vote du Parlement lundi soir jusque tard dans la nuit et la police avait fait usage de canons à eau pour disperser la foule.
Les organisateurs du mouvement avaient annoncé de nouveaux rassemblements dans la semaine.
Les détracteurs du Premier ministre, en procès pour corruption, l'accusent de vouloir utiliser cette réforme pour atténuer un éventuel jugement à son encontre.