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L’ANC a annulé les gains engrangés depuis la fin de l’apartheid, affirme Zuma
«L’ANC s’est éloigné de ses valeurs fondamentales et continue d’accumuler des échecs sur tous les fronts» ( Zuma)
Johannesburg - L’ex-président sud-africain, Jacob Zuma, a lancé, mardi, une attaque cinglante contre le Congrès National Africain (ANC au pouvoir), affirmant qu’il avait annulé les progrès réalisés et les gains engrangés depuis la fin du régime ségrégationniste de l’apartheid en 1994.
«L’ANC s’est éloigné de ses valeurs fondamentales et continue d’accumuler des échecs sur tous les fronts», a déclaré M. Zuma lors de la conférence commémorative de Johannes Phungula, un vétéran du parti.
L’ancien chef d’Etat avait déclaré qu’il ne voterait ni ne soutiendrait l’ANC lors des élections générales, car, argue-t-il, le parti de Nelson Mandela s’est éloigné de ses «valeurs fondamentales».
Zuma avait crée, en décembre 2023, le nouveau parti «uMkhonto weSizwe» (MK), du nom de l’ancienne aile militaire de l’ANC, appelant les Sud-africains à ne pas voter pour le parti historique lors des élections générales du 29 mai dernier.
Depuis qu’il a quitté l’ANC en décembre dernier, Zuma n’a pas caché ses réflexions sur l’orientation que prendra le parti historique sous l’actuel Président Cyril Ramaphosa. Il soutient que le parti s’est éloigné de ses valeurs idéologiques fondamentales et «ne représente plus les intérêts des Sud-africains ordinaires, en particulier des opprimés».
L’analyste politique Sipho Seepe partage le point de vue de Zuma, en affirmant que «l’ANC a perdu la main et est désormais détaché des personnes qu’il est censé représenter». « Cela a été évident lors des dernières élections, qui ont vu le parti perdre sa majorité au niveau national et dans les provinces clés du KwaZulu-Natal et du Gauteng», a-t-il expliqué.
Ce constat a d’ailleurs été fait par le Secrétaire général de l’ANC, Fikile Mbalula, qui a déclaré que les difficultés d’organisation au sein du Congrès national africain, les querelles internes et le factionnalisme constituent un problème majeur. «Il est urgent de résoudre les querelles internes de l’ANC, qui affectent sa stabilité, les signes montrant que le factionnalisme fait plus de mal que de bien au parti», a déclaré M. Mbalula lors d’une conférence de presse sur l’évaluation des piètres performances électorales du parti au pouvoir.
L’ancienne ministre des Affaires étrangères et membre du parti, Naledi Pandor, a, elle aussi, mis en garde que l’ANC continuera à faire face à un déclin électoral s’il n’effectue pas de changements dans ses rangs et s’il ne répond pas activement aux besoins des Sud-africains. «Si l’ANC ne procède pas à sa restructuration pour restaurer la confiance des citoyens et si les manquements persistent, son déclin électoral est inéluctable», a déclaré Mme Pandor aux médias.
Lors des élections générales du 29 mai dernier, le Congrès national africain a perdu, pour la première fois depuis 30 ans, sa majorité absolue au Parlement en n’obtenant que 40% des suffrages exprimés. Affaibli lors de ce scrutin, l’ANC a été contraint de nouer des alliances avec neuf autres partis politiques pour former un gouvernement de coalition.