L’écart entre les sexes réduit de 68,5%, mais au rythme actuel, il faudra 134 ans pour atteindre la parité

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Les données de LinkedIn soulignent un phénomène préoccupant appelé "drop to the top" dans tous les secteurs d’activité, indiquant que plus on monte dans l’échelle de l’entreprise, moins on trouve de femmes à des postes de direction.

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Genève - Le monde a comblé 68,5% de l’écart entre les sexes, a révélé le Forum économique mondial dans son rapport annuel sur les inégalités femmes-hommes, publié mercredi.

Au rythme actuel, il faudra encore 134 ans, soit l’équivalent de cinq générations, pour atteindre la parité totale, a indiqué le rapport, notant que depuis l’année dernière, cet écart n’a diminué que de 0,1 point de pourcentage.

"Malgré quelques points positifs, les progrès lents et progressifs mis en évidence dans le rapport mondial sur les inégalités femmes-hommes de cette année soulignent la nécessité urgente de renouveler l’engagement mondial en faveur de la parité, en particulier dans les sphères économiques et politiques", a souligné la directrice générale du Forum Économique mondial Saadia Zahidi, relevant que "la parité ne peut pas attendre 2158. Il est temps de prendre des mesures décisives".

Le rapport met en lumière la représentation des femmes dans les sphères politique et industrielle de haut niveau, relevant que bien que la participation des femmes ait augmenté à l’échelle fédérale et locale, les postes de haut niveau restent largement inaccessibles aux femmes dans le monde entier.

Avec plus de 60 élections nationales prévues en 2024 et une population mondiale record appelée à voter, cette représentation pourrait s’améliorer.

Cependant, les données de LinkedIn soulignent un phénomène préoccupant appelé "drop to the top" dans tous les secteurs d’activité, indiquant que plus on monte dans l’échelle de l’entreprise, moins on trouve de femmes à des postes de direction.

Si la moitié des économies incluses dans l’Indice mondial de l’écart entre les genres ont progressé, d’importantes disparités subsistent, fait observer le rapport.

Ainsi, la légère réduction de l’écart mondial entre les hommes et les femmes en 2024 est due à l’évolution positive du sous-indice Participation et opportunités économiques (+0,6 point de pourcentage). En revanche, les domaines de l’autonomisation politique et de la santé et survie ont légèrement progressé, tandis que le niveau d’éducation a connu une légère baisse.

Malgré les difficultés persistantes, le rapport met en lumière des évolutions positives. Le taux de participation des femmes à la population active est remonté à 65,7% à l’échelle mondiale, contre 62,3% au lendemain de la pandémie.

L’Amérique latine et les Caraïbes se distinguent avec un score global de parité de 74,2%, atteignant le score de parité économique le plus élevé à ce jour (65,7%) grâce à une forte participation au marché du travail et aux rôles professionnels, et le deuxième score régional en matière d’autonomisation politique (34%).

Aussi, plusieurs économies ont réalisé des progrès significatifs, avec six pays gagnant plus de 20 places dans le classement, à savoir l’Équateur (+34, 16e rang), la Sierra Leone (+32, 80e rang), le Guatemala (+24, 93e rang), Chypre (+22, 84e rang), ainsi que la Roumanie et la Grèce (+20, 68e et 73e rangs respectivement). Ces progrès montrent que des efforts ciblés peuvent avoir un impact substantiel sur la réduction des inégalités femmes-hommes.

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