Marrakech à l’heure de la première édition du Festival du cinéma et de l’histoire

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"55 Fez Summer", du réalisateur Abdelhaï Laraki

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Marrakech - La première édition du Festival du cinéma et de l’histoire a démarré, vendredi à Marrakech, sous le thème "Cinéma et mémoire".

Cet évènement, dont les activités se poursuivent jusqu’au 27 janvier, vise à explorer la manière dont le cinéma traite le thème de la résistance dans la mémoire marocaine, ainsi qu’à évaluer l’impact des films historiques sur la conscience collective marocaine. Il met également en lumière les qualités esthétiques révélées par ces œuvres cinématographiques.

Intervenant à cette occasion, le président du festival, Moustafa Ghalmane, a affirmé que cette première édition vise à ancrer un nouveau concept de culture cinématographique en la positionnant comme un outil de connaissance au service des universités, des écoles et de la société civile et à en faire un pont pour le dialogue interculturel entre les peuples.

Ce festival explore la relation entre le cinéma et l’histoire, étant donné que le document historique constitue un élément clé pour comprendre les événements, tant pour les chercheurs que pour les passionnés, a-t-il expliqué, notant que la direction du festival s’est particulièrement focalisée sur le thème de la résistance marocaine et la mise en évidence de ses contours dans le cinéma contemporain.

Le festival ambitionne de consolider une culture de reconnaissance de l’identité marocaine et de revisiter son histoire sous un prisme moderne à travers l’art cinématographique, tout en tirant parti des avancées technologiques et numériques disponibles dans ce domaine.

La cérémonie d’ouverture de cet événement a été marquée par un hommage rendu au réalisateur Saâd Chraïbi, l’une des figures de proue du cinéma marocain. À cette occasion, une vidéo retraçant ses réalisations a été projetée, accompagnée de témoignages saluant son parcours artistique exceptionnel et sa contribution au développement du cinéma national.

Dans une déclaration à la MAP, le réalisateur a qualifié cet hommage de "grand honneur", le considérant comme une responsabilité qui lui donne une motivation supplémentaire pour produire des œuvres cinématographiques de plus grande valeur. Il a rappelé à cette occasion que la plupart de ses créations cinématographiques sont étroitement liées à l’histoire.

M. Chraïbi a également souligné que cette première édition du festival représente une initiative particulière, dans la mesure où elle vise à dévoiler le lien entre le cinéma et l’histoire sous un angle académique et universitaire, grâce à la participation de partenaires tels que l’Académie régionale de l’éducation et de la formation de la région Marrakech-Safi et l’Université Cadi Ayyad.

Par ailleurs, la programmation d’ouverture a été marquée par la projection du long-métrage "55 Fez Summer", du réalisateur Abdelhaï Laraki, qui retrace les derniers mois de la période du Protectorat au Maroc, ainsi que la lutte pour le retour d’exil de Feu Sa Majesté le Roi Mohammed V et la libération du pays.

L’histoire de cette œuvre tourne autour du personnage de Kamel, un enfant de 11 ans vivant à Fès aux côtés de sa voisine Aïcha, âgée de 18 ans, qui lui fait découvrir la résistance et l’engagement dans la lutte pour l’indépendance aux côtés des étudiants de l’Université Al Quaraouiyine.

Selon les organisateurs, le Festival du cinéma et de l’histoire approfondit les questions récurrentes sur les problématiques de l’identité marocaine, riche de sa diversité, de son histoire profonde, de ses traditions solides, et sur les façons de les représenter visuellement et cinématographiquement. Le festival ambitionne également de reconnecter le spectateur marocain à son passé proche et lointain, en mettant en lumière les rôles joués par les Marocains dans les différentes formes et types de résistance.

Ce festival ambitionne aussi de jeter la lumière sur l’approche cinématographique de la thématique de la résistance dans la mémoire marocaine, ainsi que l’impact des films historiques sur la prise de conscience collective des Marocains. Cette manifestation cherche, par ailleurs, à renforcer le lien du spectateur marocain avec son passé récent et lointain, en ce qui concerne les rôles joués par les Marocains dans la résistance sous toutes ses formes.

Au menu de ce festival figurent également la projection du film "Sika" de Rabii El Jawharides, des ateliers en photographie, la réalisation, l’interprétation et l’écriture de scénarios, un colloque national sur le thème "Cinéma de la mémoire : l’expérience marocaine, réalité et défis", ainsi qu’une rencontre ouverte avec l’acteur marocain Hicham Bahloul sur "l’interprétation et la mémoire".

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