Un raid israélien endommage sévèrement l'un des rares hôpitaux en fonction à Gaza

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Un Palestinien se précipite pour porter une petite fille blessée après une frappe israélienne sur un atelier de métallurgie dans le quartier de Zaytoun à Gaza City, le 13 avril 2025. (Photo Omar AL-QATTAA / AFP)

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Une frappe israélienne a gravement endommagé l’hôpital al-Ahli de Gaza, dans la bande de Gaza dévastée et assiégée. Des images de l'AFP, de gros morceaux de béton et des amas de métal tordu jonchent le site. L'explosion a laissé un trou béant dans le bâtiment, dont les portes en fer ont été arrachées. Le chaos s’intensifie dans un territoire ravagé où les civils n’ont plus d’issue.

Une frappe israélienne a sévèrement endommagé dimanche l'un des rares hôpitaux encore en fonction dans la bande de Gaza, Israël prétendant comme à chaque fois avoir ciblé un "centre de commandement" du mouvement islamiste palestinien Hamas, qui a catégoriquement rejeté cette allégation.

Aucune victime n'a été signalée dans le raid contre l'hôpital al-Ahli à Gaza-ville (nord), également appelé hôpital Baptiste, survenue après l'annonce par Israël de l'extension de son offensive "dans la plus grande partie" du territoire palestinien dévasté et assiégé.

Depuis le début de la guerre à Gaza, qualifiée de génocide pat les ONG internationales, des dizaines de milliers de Gazaouis ont trouvé refuge dans les hôpitaux, dont bon nombre ont été endommagés ou mis hors service.

La frappe s'est produite "quelques minutes après un avertissement de l'armée (israélienne) appelant à évacuer les patients, les blessés et leurs accompagnants".

"Nous sommes sortis en courant. Quand nous avons atteint la porte (d'entrée), ils l'ont bombardé, il y a eu une énorme explosion", a témoigné Naïla Imad, une déplacée de 42 ans, évacuée de l'établissement.

"Mes enfants et moi sommes à la rue. Nous avons été déplacés plus de vingt fois, nous ne savons plus où aller", a-t-elle dit.

"Le bombardement a détruit le bâtiment de chirurgie et de la station de production d'oxygène destinée aux unités de soins intensifs", a indiqué la Défense civile locale.

"C'était l'enfer" 

L'hôpital a cessé de fonctionner, a affirmé Mounir Al-Barsh, un responsable du ministère de la Santé.

Selon des images de l'AFP, de gros morceaux de béton et des amas de métal tordu jonchent le site. L'explosion a laissé un trou béant dans le bâtiment, dont les portes en fer ont été arrachées de leurs gonds.

"C'était l'enfer", a raconté Khaled Dalloul, évacué avec son oncle de l'hôpital. "Il n'y a aucun endroit pour se faire soigner ni dormir. C'est une condamnation à mort collective".

Le Hamas a dénoncé un "crime sauvage" et rejeté l'affirmation de l'armée dans un communiqué. "Où se trouvaient exactement ces prétendues salles de commandement et de contrôle dont l'occupation (Israël, NDLR) affirme l'existence?", a-t-il interrogé.

Londres a appelé dimanche Israël à cesser ses "attaques déplorables" contre les hôpitaux gazaouis, ajoutant que seule la diplomatie et non "le bain de sang" permettrait "une paix durable". Le Qatar avait auparavant condamné "un crime odieux".

Le Croissant-Rouge palestinien a par ailleurs annoncé que le soignant dont on ignorait le sort après des tirs israéliens mortels contre des secouristes palestiniens le 23 mars à Gaza était détenu par les autorités israéliennes.

La fusillade perpétrée par des soldats israéliens avait fait 15 morts parmi les secouristes. L'armée israélienne a affirmé enquêter sur ces faits, qui ont fait l'objet de nombreuses condamnations.

Six frères tués à Gaza 

Après deux mois de trêve, Israël a repris le 18 mars ses bombardements à Gaza, suivis d'opérations terrestres, le Premier ministre Benjamin Netanyahu 

Le ministère de la Santé à Gaza a annoncé dimanche qu'au moins 1.574 Palestiniens avaient été tués depuis le 18 mars, portant selon lui à 50.944 le nombre de morts à Gaza depuis le début, il y a 18 mois, de ce que Amnesty International qualifie de génocide israélien.

A Deir al-Balah (centre), sept Palestiniens, dont six frères, ont été tués dans une frappe israélienne contre un véhicule, selon la Défense civile.

D'après un témoin, Mahmoud Abou Amsha, la fratrie était sortie en voiture pour aider des habitants et une petite fille a aussi été touchée. Les forces israéliennes "n'en ont rien à faire des enfants et des gens qui sont tués", a-t-il déploré.

Les six frères "étaient sortis accomplir leur mission humanitaire sans fusils, ni armes, ni missiles", s'est lamenté Abou Issa. (Quid avec AFP)

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