PJD, LE PREMIER DES PARTIS MAROCAINS… À NE PAS ÊTRE EN RÈGLE AVEC LA COUR DES COMPTES

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Abdalilah Benkirane, ancien chef du gouvernement et actuel SG du PJD. D’habitude, les bons comptes font les bons frères…

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Par Hassan Zakariaa

Ce n’est pas nouveau, le Parti de la Justice et du Développement (PJD) est un abonné aux situations paradoxales qui mettent ses comportements en porte-à-faux avec son discours fondé sur tout ce que l’islam comporte de valeurs relatives à l’éthique et la rectitude. C’est ainsi que d’habitude et normalement les bons comptes font les bons frères…

Pas cette fois-ci, à en croire le rapport de la Cour des comptes, le parti de la vertu et de l’orientation, au sens religieux, vers la bonne voie dépasse les positionnements politiques et/ou doctrinaux, soumis aux conjonctures et aux rapports de force, pour embrasser un domaine où il est censé être un modèle irréprochable de droiture : les comptes et les deniers publics.

Une consultation rapide du rapport de la Cour des comptes fait ressortir que la formation de Abdalilah Benkirane occupe la tête du peloton en matière de non-déclaration des dépenses et de la restitution du soutien public aux frais de gestion et de campagne électorale aux partis politiques. 

S’il est vrai qu’à la sortie des élections législatives et communales de 2021, le PJD est sorti des urnes laminé, il n’en demeure pas moins que jusqu’à cette date il caracolait au sommet des huit plus grands partis du pays. Réduit par les électeurs à sa plus simple expression, il cesse d’être le premier parti du Maroc, une position qui lui a permis de diriger tant bien que mal, plus mal que bien, le gouvernement. Mais c’est pour s’approprier un autre premier rang, celui de ceux qui se sont distingués par la non production des comptes et de leur certification. 

Si dans la rubrique Total montants non restitués à fin 2022, de la Cour des comptes, sept partis dits de gouvernement (RNI, PAM, Istiqlal, USFP, MP, PPS et UC) ne figurent pas, le PJD, lui, est en pole position avec près de six millions de Dhs non restitués à l’Etat. Dans la rubrique Total montant restitués en 2021 et 2022, il est en revanche, et dans la même catégorie de partis, le dernier de la classe avec 2,893 millions de dhs restitués contre, par exemple, 13,377 MDH pour le RNI et près de 5 millions pour l’Istiqlal.

Toujours dans le même cercle de formations politiques, on le retrouve encore en solitaire dans la colonne Production des comptes hors délais aussi bien que dans celle Défaut de certification.  Et c’est une fois de plus en tête qu’on le croise dans la rubrique Insuffisances constatées au niveau de la justification des dépenses avec 3,296 MDH. 

A la décharge du PJD, sa carence, peut-être, en cadres financiers. Et dire que le gouvernement de ce pays lui a été confié pour dix longues années.        

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