Présidentielle 2025 en Cote d’Ivoire : Des partis de l’opposition revendiquent des réformes en profondeur du processus électoral

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De droite à gauche, Guillaume Soro et Charles Blé Goudé ; Laurent Gbagbo et le président Alassane Ouattara (AFP)

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Abidjan - Une quinzaine de partis politiques d’opposition, réunis samedi à Bounoua (près d’Abidjan), ont exigé l’adoption de réformes en profondeur du processus électoral en vigueur en Côte d’Ivoire, et ce à plus d’une année de la présidentielle d’octobre 2025.

Cette demande a été formulée lors de la cérémonie de signature du "Document commun relatif aux réformes électorales" élaboré par le Groupement de partis politiques dans l’opposition, contenant une analyse faite par ces formations politiques, de la situation politique en Côte d’Ivoire mais aussi une série de propositions de réformes du processus électoral considéré par l’opposition comme "source majeure de conflits".

Dans ce Document commun, dont lecture a été donnée par Simone Ehivet (ex-première dame de Côte d’Ivoire) du Mouvement des Générations Capables (MGC), le groupement des partis politiques dans l’opposition a écrit que "le système électoral actuel en Côte d’Ivoire est la source majeure des conflits".

En évoquant la question de la liste électorale, le Groupement a indiqué que celle-ci "ne reflète pas la réalité du corps électoral", estimant que l’indépendance est "sujette à caution" de la Commission Electorale ou encore un processus électoral "biaisé".

Le Groupement des partis politiques dans l’opposition s’est également interrogé, via ce Document, s’"il est possible d’espérer sortir un jour du cercle vicieux de la violence avec des élections sans heurts, des élections transparentes, crédibles et acceptées par tous ?", lit-on dans la Déclaration.

Parmi les partis d’opposition présents samedi à Bounoua, figurent le Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), principale formation d’opposition, le Mouvement des Générations Capables (MGC) de l’ex-Première dame Simone Ehivet, ou encore le Congrès Panafricain pour la Justice et l’Egalité des Peuples (COJEP) de Charles Blé Goudé connu par sa position "radicale".

Quant au parti de l’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo, le Parti des Peuples Africains- Côte d’Ivoire (PPA-CI), il n’a pas signé, samedi, la Déclaration des partis d’opposition.

La Commission Electorale Indépendante (CEI) procèdera dans les semaines à venir à la révision de la liste électorale.

La Côte d’Ivoire a été victime de crises politico-militaires de 2002 à 2010 et d’une crise postélectorale de 2010-2011 considérée comme étant la plus grave, avec un bilan lourd d’au moins 3.000 victimes.

En 2020, au moins 85 personnes ont perdu la vie dans des violences, en marge de l’élection présidentielle qui avait abouti à la réélection de M. Alassane Ouattara pour un troisième mandat.

Toutefois, les Législatives de 2021 et les Municipales de 2023 se sont toutefois déroulées dans le calme.

Si le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP), formation politique au pouvoir ne s’est pas encore prononcé sur son candidat à la Présidentielle d’octobre 2025, l’opposition ivoirienne demeure, quant à elle, vivement confrontée à un défi majeur, celui d’unir ses rangs.

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