S. El Othmani devant le Parlement : Trois semaines supplémentaires de confinement et une gaffe diplomatique

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Très attendu devant le Parlement mais sans surprise, le chef du gouvernement a annoncé le prolongement du confinement et de l’état d’urgence sanitaire pour trois semaines supplémentaires afin de mieux voir venir les évolutions de la pandémie et de s’assurer d’un maximum de conditions et d’outils pour y faire face. L’annonce qui n’était plus un secret pour personne a consacré la ligne de conduite défendue par le ministre de l’Intérieur, Abdelatif Laftite, et son confrère de la Santé Khalid Aït Taleb. La prudence a ainsi prévalu sur la position défendue par les milieux d’affaires, le ministre de l’Économie et des Finances et une partie des sécuritaires.  

Devant une poignée de parlementaires, Saâdeddine El Othmani a expliqué que si la relance de l’activité économique était une préoccupation légitime et partagée, il est nécessaire auparavant de s’entourer un ensemble de conditions dont la sécurité dans les lieux d’activités industrielles et commerciales, rappelant que pas plus tard que ce dimanche trois clusters ont fait leur apparition à Casablanca dans des espaces de travail et qui sont autant de vecteurs de la maladie.

Comme à son habitude, le chef du gouvernement n’a pas manqué, dès qu’il est sorti de son texte, de faire par mégarde sa gaffe, cette fois-ci diplomatique. Évoquant l’impérative sûreté des laboratoires d’analyses biologiques et des dangers que ceux-ci peuvent représenter si tous les requis de la sécurité ne sont pas réunis, il a fait allusion à une information à prendre avec beaucoup de prudence qui essaye, à dessein, de faire croire que l’origine du virus responsable de la pandémie serait un laboratoire, allusion au laboratoire P4 de Wuhan s’inscrivant ainsi sans même s'en rendre compte dans la campagne américaine et occidentale contre la Chine.

Le chef du gouvernement qui est revenu longuement sur tous les efforts et à tous les niveaux fournis pour endiguer la propagation du coronavirus, a indiqué que si la situation est stable et maitrisée, elle n’était pas encore entièrement rassurante Expliquant que l’équation qui se posait au Maroc était difficile et délicate et tout choix à faire devrait garder en vue la nécessité impérieuse de ne pas faire perdre au pays ses avantages acquis garce aux sacrifices de tous dans la guerre contre la maladie.

Pour bien défendre la position marocaine de prolonger l’état d’urgence sanitaire et les mesures de confinement, Saadeddine El Othmani a détaillé les conditions sine qua non et les outils nécessaires au déconfinement. S’inscrivent dans ce cadre :

La densité du système sanitaire de manière à ce qu’il soit capable de faire face à une possible multiplication des cas.

La capacité de dépistage pour tester rapidement mais aussi de suivre les personnes contacts, signalant qu’à terme on devra atteindre plus de 10 mille tests.

La capacité à suivre l’ensemble des cas confirmés et probables, rappelant qu’à cette fin le Maroc a mis en place une solution totalement marocaine, une application informatique de traçage (Ouikayatina).

Un stock suffisant de d’outils médicaux pour affronter toute urgence (masques, tests, gel hydroalcolique...)

Le chef du gouvernement a tenu aussi à préciser que le gouvernement s’y attelle, indiquant que tout déconfinement ne peut être que progressif. Il doit tenir compte de : 

La dimension territoriale dans ce sens où il sera à géométrie variable selon la situation épidémiologique de chaque région ;

La progressivité avec la capacité à revenir en arrière si l’état de l’épidémie l’exige ;

La discrimination positive en faveur des personnes âgées et/ou présentant des fragilités de santé ;

La disponibilité et l’observance des moyens de distanciation sociale et enfin a sécurité des lieux d’activités industrielles et commerciales. (On reviendra plus en détail sur l’intervention du chef du gouvernement).