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Sida : l'efficacité du traitement préventif de la PrEP confirmée en vie réelle
La PrEP (pour prophylaxie pré-exposition) est destinée aux séronégatifs. La personne qui le suit prend des comprimés d'antirétroviraux (le Truvada et ses génériques) afin d'éviter une contamination par le VIH lors de rapports sexuels sans préservatif.
La PrEP, traitement préventif pour éviter d'être infecté par le virus du sida, est très efficace, à condition d'être aux bonnes doses et à la bonne fréquence, selon une étude réalisée en vie réelle et publiée mardi dans la revue The Lancet Public Health.
La PrEP (pour prophylaxie pré-exposition) est destinée aux séronégatifs. La personne qui le suit prend des comprimés d'antirétroviraux (le Truvada et ses génériques) afin d'éviter une contamination par le VIH lors de rapports sexuels sans préservatif.
Jusqu'ici, l'efficacité de ce traitement avait été démontrée par des essais cliniques mais on manquait d'étude comparative en vie réelle pour la confirmer.
Une nouvelle étude réalisée par EPI-PHARE, qui associe l'Assurance maladie (Cnam) et l'Agence du médicament (ANSM), montre que, parmi les hommes à haut risque d'infection au VIH par voie sexuelle en France, l'efficacité de la PrEP en vie réelle atteint un niveau très élevé.
Mais à condition que l'observance de ce traitement préventif soit bonne.
Réalisée à partir des données du système national des données de santé (SNDS), l'étude a mesuré l'efficacité de la PrEP parmi 46.706 hommes à haut risque d'infection VIH par voie sexuelle entre 2016 et 2020 en France, parmi lesquels 256 ont été infectés par le VIH au cours du suivi.
Les résultats montrent que l'efficacité de la PrEP atteint un niveau proche de celui rapporté dans les essais cliniques, quand on considère uniquement les hommes prenant entre trois quarts et une boîte de Truvada par mois (efficacité de 93%) ou les périodes sans interruption de la PrEP (efficacité de 86%).
En revanche, l’efficacité de la PrEP n'est que de 18% en cas de consommation faible de Truvada.
Comparés aux hommes restés séronégatifs, ceux infectés par le VIH lors du suivi avaient moins souvent utilisé la PrEP (29% contre 49%). Ceux ayant pris la PrEP avaient plus souvent eu un usage de Truvada faible, c'est-à-dire avec moins d'une boîte de 30 comprimés tous les deux mois (78% contre 40%) et/ou des interruptions prolongées (d'au moins trois mois) de leur traitement (74% contre 40%).
L'efficacité de la PrEP apparaît réduite chez les hommes âgés de moins de 30 ans et ceux bénéficiaires de la CMUc (couverture maladie universelle complémentaire), parmi lesquels la consommation de Truvada est faible et les interruptions de PrEP particulièrement fréquentes.
"Le renforcement des efforts visant à améliorer l'observance à la PrEP est essentiel pour garantir son efficacité, en particulier chez les jeunes et les personnes défavorisées", a ainsi confié à l'AFP Rosemary Dray-Spira, directrice adjointe d'EPI-PHARE.