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Sommet arabe : un contexte régional et international très complexe, et un sommet au rabais*
Sommet arabe
Abdelkarim Akarkab (Envoyé spécial MAP)
Sur fond de défection d’une bonne partie des chefs d’Etat, le sommet arabe s’ouvre ce mardi à Alger sans vraiment susciter l’enthousiasme des opinions publiques, déjà traditionnellement sceptiques face aux résolutions arabes sans lendemain, et des médias bien plus préoccupés par les bouleversements géopolitiques, la forte inflations qu’ils induisent, la crise des énergies qu’ils provoquent et le risque important pour l’approvisionnement alimentaire dont ils sont la source. Acteur depuis longtemps marginale, la Ligue arabe et le sommet qui se tient en Algérie ne semblent donner partiellement satisfaction qu’à Alger où le pouvoir cherche à créer l’illusion chez son opinion publique d’avoir retrouvé sa vigueur diplomatique d’antan. Dans cet article neutre, l’envoyé spécial de la MAP livre un ordre du jour dont le point le plus important semble pour la majorité des Etats membres l'ingérence turque en Irak et l'ingérence iranienne dans les affaires des Etats arabes, ce dernier thème exaspérant au plus haut point le pays hôte. (* Le titre est de la rédaction de Quid)
Alger - Après une absence de plus de trois ans en raison de la pandémie de Covid-19, le Sommet arabe tient mardi sa 31-ème session à la lumière de défis régionaux et internationaux très complexes, notamment la continuité des conflits dans plusieurs pays arabes, les répercussions persistantes de la pandémie de Covid-19 et les impacts de la guerre en Ukraine sur la sécurité alimentaire et énergétique.
Ces défis s'ajoutent à d'autres qui existent depuis un certain temps, dont, au premier rang, se trouve la question palestinienne, qui est restée une question centrale à l'ordre du jour de l'action arabe commune, étant donné que les pays arabes réclament une solution à deux États comme le seul moyen pour parvenir à une paix juste et globale, conformément à l'Initiative de paix arabe de 2002 et à la Résolution 194 de 1948 de l'Assemblée générale des Nations Unies.
La partie arabe a appelé la communauté internationale à faire pression sur Israël pour qu'il relance des négociations sérieuses et efficaces sur la base des références et résolutions internationales y afférentes et du principe de la terre contre la paix, rétablissant ainsi la confiance dans l'importance du processus de paix et le plaçant sur la voie claire d'une solution négociée basée sur la solution à deux États, qui met fin à l'occupation et incarne un État palestinien indépendant, souverain, géographiquement connecté et vivable aux frontières du 4 juin 1967.
Les dirigeants arabes discuteront également des développements de la situation en Libye, au Yémen et en Somalie, de la solidarité avec le Liban et du soutien à la paix et au développement au Soudan et en Somalie, entre autres questions.
Le Sommet arabe débattra aussi de l'ingérence turque en Irak, de l'ingérence iranienne dans les affaires internes des Etats arabes, du respect de la souveraineté des États, de la sauvegarde de la sécurité nationale arabe et la lutte contre le terrorisme, des dangers de l'armement nucléaire israélien pour la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient, ainsi que de de plusieurs dossiers économiques et sociaux, outre le soutien aux réfugiés et aux personnes déplacées en Irak et dans les pays arabes.
Il est également prévu que la Ligue arabe présente au Sommet une stratégie pour la sécurité alimentaire à la lumière des défis imposés par la crise ukraino-russe sur les pays arabes.
Plusieurs pays arabes dépendent en effet des deux pays en conflit, la Russie et l'Ukraine, à plus de 60% pour obtenir leurs importations de céréales, outre le fait que le déficit alimentaire arabe oscille entre 35 et 45 milliards de dollars malgré l'existence de potentiels dans la région arabe, que ce soit en termes de ressources en eau, de géographie ou de diversité climatique qui permettent aux pays arabes d'atteindre une augmentation du pourcentage d'autosuffisance dans la plupart des produits alimentaires.
Selon des sources de la Ligue arabe, une nouvelle stratégie est proposée lors du Sommet actuel, ainsi que des plans de mise en œuvre avec des critères spécifiques et une feuille de route claire pour l'activer.
Le Secrétaire général-adjoint de la Ligue des États arabes, Hossam Zaki, a indiqué, dans des déclarations à la presse, que la situation arabe actuelle exige de déployer tous les efforts pour unifier le rang arabe, appelant à une action arabe plus efficace et efficiente.
Il a aussi exprimé l'espoir que le Sommet sera à la hauteur du niveau des défis et des aspirations des peuples arabes, et qu'il constituera un point de départ pour parvenir à la stabilité, la sécurité, la paix et à la prospérité.