Transports aérien : Fin du low cost ou simple crise en attendant l’éclaircie ?

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"Je pense qu'il n'y aura plus de billets à dix euros car les cours pétroliers sont bien plus élevés’’ (Michael O'Leary, patron de Ryanair)

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Par Samia BOUFOUS (MAP avec Quid)

Casablanca - Après des décennies de baisse des tarifs, les billets d'avion s'envolent, suite à deux années de marasme pandémique, une tendance qui risque de s'intensifier à long terme, sous la contrainte réglementaire mais aussi environnementale.

De plus en plus de compagnies aériennes sont mises à l'index par leur clientèle concernant la cherté des billets, notamment depuis le début de la saison estivale et c'est parti pour durer !

Si une étude "d'AllianzTrade" a prévenu d'une hausse des tarifs de 21% des compagnies aériennes européennes d'ici la fin de l'année, c'est sans nul doute, pour plusieurs raisons, dont une offre toujours contrainte par des difficultés d'organisation et de pénurie de main d'œuvre ainsi qu'une inflation inouïe, inédite depuis des décennies, étoffée par un choc pétrolier intensifié par la guerre en Ukraine.

Selon les spécialistes du domaine, les motifs de ce rebond des tarifs aériens sont multiples et sont attribuables avant tout à l'augmentation du prix du pétrole, qui induit une augmentation automatique du coût du kérosène, qui représente 30% du prix du billet d'avion.

Et c'est le patron de la compagnie low cost Ryanair Michael O'Leary qui l'a confirmé sur la BBC Radio 4, il y a quelques mois, suite à l'augmentation par la compagnie de ses tarifs. "Je pense qu'il n'y aura plus de billets à dix euros car les cours pétroliers sont bien plus élevés depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Nos promotions sont vraiment pas chères, je pense qu'on ne va pas voir ces tarifs pendant un certain nombre d'années".

Autre variable ayant modifier le prix du billet, étant indéniablement la crise du Covid-19, durant laquelle le secteur de l'avion a cloué ses appareils au sol, pendant plusieurs mois, privant ainsi les compagnies de rentrée d'argent, d'où la volonté de plusieurs compagnies de vouloir augmenter les tarifs, pour pallier par ricochet, le ralentissement de l'activité.

C'était sans compter sur l'aspect environnemental qui y est aussi pour quelque chose. En effet, énormément de compagnies aériennes visent la neutralité carbone d'ici 2050 et pour ce faire, ils étaient un peu obligés de rehausser les prix pour pouvoir atteindre cet enjeu technologique énorme.

Au Maroc, la flambée des prix se ressent !

Sur le plan national, les compagnies aériennes sont à leur tour impactées par cette hausse mondiale des prix de carburant et se trouvent donc aussi contraintes de revoir leur prix à la hausse.

Hassan. F, gérant d'une agence de voyage, confirmé l'existence d'une hausse mécanique liée à un rebond des cours du pétrole ainsi qu'à l'inflation, tout en soulevant le phénomène des réservations tardives qui impliquent automatiquement des billets d'avion très chers.

C'est un peu pour ça, a-t-il poursuivi, que beaucoup de compagnies aériennes, en raison de la forte affluence des réservations, ont conseillé de réserver les vacances le plus tôt possible, puisque la loi de l'offre et la demande influe aussi sur le coût du billet.

M. Hassan a en outre, relevé que les gens ont massivement voulu reprendre leurs habitudes de voyages, après la crise du Covid-19, néanmoins, face à une pénurie de personnel dans les aéroports et à bord des avions, certaines compagnies, dans l'incapacité de répondre à la demande, ont supprimé des vols, faisant ainsi grimper les prix".

Ce professionnel du voyage souligne que la demande ne fait que s'élever après le Covid, pour les habitués des vacances de fin décembre et du nouvel an à l'étranger, soit une preuve que nombre de marocains souhaitent rattraper le temps perdu, en dépit de la cherté des prix. Pour ceux qui le peuvent, il vaudrait mieux décaler les vacances cers le mois de septembre ou tout autre mois en dehors des hautes saisons

Dans cet environnement complexe, qualifié "de phase de transition" par plusieurs experts, il serait judicieux, ce qui se présente difficile, de trouver un terrain d'entente entre les professionnels du secteur et les voyageurs, de façon à ce que tout le monde soit satisfait avec le minimum de dégâts pour les uns comme pour les autres.

 

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