Un collectif d’intellectuels constate que l’Algérie se referme comme un piège redoutable sur les opposants politiques

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Le président algérien appelé à faire cesser “l’acharnement sécuritaire et judiciaire que subissent Ihsane El-Kadi et tous les prisonniers d’opinion en Algérie”.

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Paris - L’Algérie se referme comme un piège redoutable sur les opposants politiques et les citoyens qui osent rêver d’un véritable État de droit, dénonce un collectif d’intellectuels, dans une tribune au quotidien français Le Monde.

Le journaliste vétéran, Ihsane El Kadi, est en prison parce qu’il “refuse de se soumettre aux pressions de ceux qui gouvernent le pays et voudraient faire de lui un journaliste de contrefaçon”, souligne ce collectif composé notamment du linguiste américain, Noam Chomsky, la française et prix Nobel de littérature, Annie Ernaux, le cinéaste britannique, Ken Loach et l’historien et politiste camerounais, Achille Mbembe.

Directeur de la webradio Radio M et du journal d’information Maghreb Emergent, Ihsane El Kadi a été arrêté au cœur de la nuit le 24 décembre 2022, par six officiers militaires.

Rappelant les conditions d’arrestation du journaliste algérien, les signataires de la tribune relèvent qu’au terme d’une “instruction bâclée, entachée de violations de la procédure pénale et des droits de la défense”, le 2 avril, Ihsane El Kadi a été condamné à cinq années de prison, dont trois ferme.

“Ihsane El Kadi est accusé d’avoir trahi son pays, mais, vu des horizons éloignés d’où nous regardons et nous intéressons à l’Algérie, il nous semble qu’il a, au contraire, chevillé l’amour de cette terre à son travail de journaliste indépendant”, estiment-ils, appelant le président algérien à faire cesser “l’acharnement sécuritaire et judiciaire que subissent Ihsane El-Kadi et tous les prisonniers d’opinion en Algérie”.

“Quels que soient les désaccords et les antagonismes, l’Algérie est un idéal plus vaste que le cachot qu’elle est en train de devenir pour les journalistes critiques et les voix discordantes”, soutient ce groupe d’intellectuels.

“Il est en votre pouvoir de libérer Ihsane El-Kadi ainsi que tous les journalistes emprisonnés et tous les détenus d’opinion”, relèvent-ils à l’adresse du chef de l’État algérien.

 

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