Au cœur de la guerre… Par Samir Belahsen

5437685854_d630fceaff_b-

Jusqu’à présent le Japon s'est toujours interdit d'avoir une arme nucléaire mais il a quand même le huitième budget militaire le plus important au monde

1
Partager :

 

La cause… Par Samir BELAHSEN

"Il n'y a point de grand conquérant qui ne soit de grand politique. Un conquérant est un homme dont la tête se sert, avec une habileté heureuse, du bras d'autrui."

Voltaire

« Après la guerre, le silence prend place mais surement pas la paix »

Anonyme

Traditionnellement la puissance d’une nation est corrélée à sa force militaire, ses capacités financières et à sa capacité d’influence. 

Les Américains parlent de hard et soft powers.  

C’est le savoir qui permet de rendre ces trois facteurs de puissance plus opérationnels et moins couteux et donc plus efficients. C’est pourquoi les technologies deviennent au cœur de la guerre. 

La crise du COVID a mis en évidence la guerre technologique. 

La guerre d’Ukraine a, bien entendu, accentué le mouvement vers une plus grande militarisation du monde. La course aux armements devient d’abord une course aux technologies (dans le sens de la maitrise) puis une course vers la mise en œuvre de capacités industrielles de production d’armement technologique.  

Le Japon se militarise

L’armée Japonaise est appelée Japan Self-Defense Forces (JSDF), les Forces japonaises d'autodéfense depuis 1945 avec un statut particulier depuis la défaite dans la guerre du Pacifique face aux États-Unis. La constitution d’après-guerre stipule « le Japon renonce à jamais à la guerre en tant que droit souverain de la nation ».

En fait depuis 1954, le Japon s'éloigne du pacifisme constitutionnel à chaque fois que les menaces des voisins l’y poussent.

Jusqu’à présent le Japon s'est toujours interdit d'avoir une arme nucléaire mais il a quand même le huitième budget militaire le plus important au monde.

Le Premier ministre japonais Fumio Kishida vient de signer à Londres avec son homologue britannique un "accord d'accès réciproque" permettant aux armées de chacun des deux pays de se déployer sur le territoire de l'autre. 

Rappelons que le Japon avait signé un accord similaire avec l'Australie. C’est donc toute la politique de défense que le Japon est en train de revoir. La nouvelle "stratégie de sécurité nationale" prévoit de doubler son budget annuel de défense pour passer de 1% de PIB à 2% en cinq ans et devenir en 2027 le troisième au monde après les États unis et la Chine.

Le Japon craint la Chine, il se militarise. Il doute de de la protection américaine, il diversifie ses partenaires.

L’Allemagne sort de l’après 1945

Le chancelier Olaf Scholz vient d’annoncer un revirement exceptionnel de l’Allemagne en matière de défense. La crise Ukrainienne change toute la doctrine allemande. Le Chancelier, annonce pas moins de100 milliards d’euros pour moderniser son armée. Il explique : « C’est une violation infâme du droit international​ …le monde est entré dans une nouvelle ère ». « Nous allons à partir de maintenant, d’année en année, investir plus de 2 % de notre Produit intérieur brut dans notre défense​ ».

Pour le titre de ce paragraphe, j’allais choisir : le réarmement de l’Allemagne, je ne l’ai pas fait car ça me rappelle 1935…

Avec ces deux géants économiques qui se remilitarisent, un peu à la va vite et l’objectif affiché de l’OTAN des 2% du PIB, l’industrie de l’armement aura de belles perspectives commerciales pour les cinq prochaines années.

En plus des pétroliers, il y a un autre grand gagnant dans cette guerre d’Ukraine…

Dès l’été 2022, Washington avait mis en place « Chips & science act », une loi dotée de 280 milliards de dollars pour soutenir une chaine industrielle nationale de semi-conducteurs. Avec les nouveaux risques sur Taiwan, il est question de rapatrier cette industrie. Déjà TSMC (Taiwan Semiconductor Manufacturing Company), le géant mondial du secteur a décidé de renforcer sa présence en Arizona.

La nouvelle loi encourage aussi la fabrication des puces les plus avancées. En travaillant sur l’infiniment petit TSMC voit grand, sa seconde usine va construire les puces les plus petites et les plus puissantes du monde (3 nm) qui peuvent avoir des usages civils ou militaires.