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Ce que l’on attend des politiques
Les peuples ont toujours un besoin de projection dans l’avenir. A la veille d’élections, ils ne sont intéressés, mobilisés, que si les politiques leur proposent des projets concrets.
L’ouverture de la campagne électorale, non officielle, est inquiétante. Les citoyens sont ahuris devant les vidéos des échanges au parlement. Les ministres sortent de leur périmètre, pour défendre coûte que coûte, des mesures sur lesquelles ils n’ont aucune emprise.
Les parlementaires sont adeptes d’un discours populiste, versatile, vulgaire, opposant les pseudo-nantis au peuple, alors qu’ils sont eux-mêmes des nantis, ne serait-ce que parce que leurs indemnités dépassent largement le revenu médian.
Ces joutes n’intéressent pas les Marocains. Ceux-ci se posent des questions très concrètes. Qu’est-ce qu’on fait pour les secteurs d’activité touchés par les mesures de lutte contre la Covid ? Comment peut-on combattre les aspects sanitaires, psychologiques, sociétaux, des mesures de restriction ? Et enfin quel est le projet d’avenir, le dessein ?
Ce sont les politiques qui font fuir les électeurs.
Les peuples ont toujours un besoin de projection dans l’avenir. A la veille d’élections, ils ne sont intéressés, mobilisés, que si les politiques leur proposent des projets concrets.
Le discours actuel des politiques de tous bords est peu enthousiasmant. Il n’ouvre aucune perspective pour les citoyens alors que la période est très angoissante, que des couches importantes de la population ont perdu leur faible revenu et que personne ne peut déterminer la date de la sortie de la crise.
Le projet de la couverture sociale est structurant et porte sur une vision sociétale qui trace un avenir commun. Mais il nous faut déterminer le rôle du gouvernement dans la sauvegarde de secteurs d’activités, le soutien à d’autres qui sont d’avenir. Les projets politiques doivent s’inscrire dans ce besoin d’une configuration post-pandémie, économique, sanitaire et sociétale.
C’est ce que les Marocains attendent des politiques. Ces derniers font l’inverse, préfèrent des joutes verbales insignifiantes. Et après, on va pleurer sur la baisse de la participation. Ce sont les politiques qui font fuir les électeurs.