''Cinéma, mon amour !'' de Driss Chouika- BIENVENUE A NOUVEAU AU FESTIVAL NATIONAL DU FILM, CEPANDANT…

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Les professionnels et les cinéphiles ont remarqué que des changements inopportuns et injustifiés, ont été opérés dans le règlement du FNF touchant la sélection, la visionnage et le débat

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Cinéma, mon amour ! de Driss Chouika - QUEL STATUT POUR LA CINEMATHEQUE  NATIONALE ?

« Le Festival National du Film (FNF) est une manifestation à caractère artistique, culturel et promotionnel qui a pour objectifs de : 

- Favoriser le développement de la production cinématographique nationale ; 

- Contribuer à la diffusion du film réalisé par des cinéastes marocains ; 

- Valoriser le travail des professionnels du cinéma national ; 

- Créer un cadre de rencontre, de dialogue, et d’échange cinématographiques » (Règlement du FNF – Art 1)

Après l’arrêt presque total des activités cinématographiques imposé par la terrible pandémie du Covid 19 pendant plus de deux ans, “les professionnels de la profession“ et les cinéphiles doivent se réjouir de pouvoir reprendre enfin leur vie professionnelle normale, d’autant plus que cette reprise va culminer avec l’organisation de la 22ème édition du FNF, le carrefour central de l’activité cinématographique nationale depuis sa création en1982. C’est une nouvelle qui s'accueille et se fête avec fanfares et timbales et orgue. Alors, bienvenue à nouveau au Festival National du Film, prévu à Tanger du 16 au 24 septembre 2022, annonce un communiqué du Centre Cinématographique Marocain.

La réjouissance des prpofessionnels et cinéphiles est d’autant plus grande que la reprise de cet événement majeur de l’activité cinématographique nationale est renforcée par une autre reprise tout aussi importante : le retour à la collaboration de l’Administration du CCM avec les organisations professionnelles, pratique illégalement bannie par l’ancienne direction depuis près de huit ans, remplacée par une politique de gestion unilatérale, autocratique et antidémocratique et anticonstitutionnelle.

LES FONDEMENTS DE BASE DU FNF

Depuis sa création en 1982, le FNF a répondu à des objectifs précis, établis d’un commun accords entre les chambres professionnelles et la Direction du Centre Cinématographique Marocain, gestionnaire du secteur. L’art 1 du règlement du festival est bien clair et ventile ses objectifs en quatre créneaux :  1 - Développement de la production cinématographique nationale ; 2 - Diffusion des films marocains ; 3 - Valoriser le travail des professionnels du cinéma ; 4 – En faire un cadre de rencontre, de dialogue, et d’échange cinématographiques. Voilà l’essence et la raison d’être du FNF.

Cela signifie clairement que le FNF est fait essentiellement des éléments primordiaux suivants : projection des films choisis dans des conditions respectant les normes techniques reconnues et débats autour de ces films.

DES CHANGEMENTS INOPPORTUNS DANS LE REGLEMENT

Les professionnels et les cinéphiles ont remarqué que des changements inopportuns et injustifiés, ont été opérés dans le règlement du FNF, nouvellement publié sur le site du CCM, parallèlement au communiqué officiel annonçant la tenue du festival du 16 au 24 septembre 2022 à Tanger. Cela les poussent à s’interroger sur la finalité de ces modifications dont la lecture laisse effectivement entendre que les constituants et les traditions de base du festival risquent de ne plus être respectés.

En effet, le nouveau règlement supprime la sélection des films dans la catégorie des longs métrages. Ce qui va porter le nombre des longs métrages programmés à une trentaine de films, imposant au moins quatre séances par jour, y compris la matinée. Cela aura, tout simplement, comme conséquence, la suppression des débats qui ont toujours eu habituellements lieu pendant les matinées, et qui constituent l’ossature de base du festival. Sans débats et échanges, le festival perd sa raison première d'être.

Le deuxième changement majeur concerne les membres des Jury et stipule que «Le jury long métrage procèdera au visionnage à distance de tous les films inscrits avant la tenue du Festival». Cela signifie l’abandon d’une tradition festivalière internationale, adoptée par le FNF depuis sa création, et qui fait que le Jury visionne les films en compétition dans la salle officielle, avec le public. Voir les films à partir de liens, sur des pc ou des téléphones portables, ne permet aucunement de juger de leurs qualités techniques et esthétiques. Pour attribuer des prix en toute équité, il est nécessaire de voir les films dans une salle de cinéma respectant toutes les normes techniques de la projection, surtout les prix techniques : image, son, musique... 

Ce sont là les éléments de base à débattre en urgence. D’autres éléments, tout aussi importants, doivent suivre, notamment celui du retour à l’itinérance initiale du FNF ou son évolution vers un concept plus moderniste et plus performant, à l’instar de ce qui fait partout dans le monde. Le concept classique du FNF est bien dépassé.

DRISS CHOUIKA

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