Cinéma, mon amour de Driss Chouika: ANTHONY QUINN, UN ARTISTE D’EXCEPTION AUX MULTIPLES TALENTS

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Artiste aux multiples talents, Quinn a également été peintre et sculpteur. Il s’est même éloigné du domaine du cinéma pour se consacrer à ces arts à partir de 1990, organisant de notables expositions à travers le monde

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« Sur la scène, vous devez trouver la vérité, même si vous devez perdre le public ».

Anthony Quinn.

De père irlandais et de mère mexicaine, né le 21 avril 1915 à Chihuahua au Mexique et décédé le 03 juin 2001 à Boston aux Etats-Unis, Anthony Quin montre dès son plus jeune âge un intérêt certain pour les arts dramatiques. Il quitte alors le Mexique pour les États-Unis à l'âge de 10 ans et se lance dans le monde du théâtre. C'est à Broadway qu'il se fait remarquer pour la première fois, avant de décrocher ses premiers rôles au cinéma dans les années 1930. Il roula alors sa bosse pendant des années dans des roles secondaires, son talent n’ayant pu être enfin reconnu qu’en 1952 avec le rôle marquant de Zampanò dans le film "La Strada" de Federico Fellini, avant d’obtenir deux Oscars de meilleure interprétation dans un second rôle, en 1953 dans “Viva Zapata“ et en 1957 dans “La vie passionnée de van Gogh“, puis d'être par la suite sacré comme l’un des plus grands comédiens internationaux, ayant brillé avec des rôles mémorables dans des films tels que "Lawrence d'Arabie" (1962), "Zorba le Grec" (1964) ou encore “Omar Mokhtar, le lion du désert“.

Anthony Quinn est l'un des rares acteurs hollywoodiens à avoir réussi à percer sur la scène internationale. Grâce à son talent et à sa polyvalence, il a tourné dans de nombreux films à travers le monde, collaborant avec des réalisateurs de renom tels que Vincente Minnelli, Moustapha Akkad, George Cukor ou encore David Lean. Sa renommée a fini par dépasser toutes les frontières, devenant ainsi une figure emblématique du cinéma mondial.

Et au-delà de sa carrière d'acteur, Anthony Quinn s'est engagé activement dans des causes qui lui tiennent à cœur. Il a milité pour les droits des minorités ethniques des peuples autochtones et s’est battu pour la reconnaissance de la diversité culturelle. Il a été également un fervent défenseur de la paix et de la justice sociale, et n'a jamais hésité à utiliser sa notoriété pour faire entendre sa voix.

UN ARTISTE D’EXCEPTION

Anthony Quinn a été l’un des plus éminents élèves de Stanislavski et des plus fervents adeptes de sa fameuse méthode d’interprétation. Il a d’ailleurs remarquablement remplacé Marlon Brando, lors d’une tournée théâtrale, jouant le rôle de Stanley Kowalski dans la fameuse pièce de théâtre “Un tramway nommé désir“ de Tennessee Williams. Son grand talent lui a ainsi permis d’interpréter, en les rendant bien vivants dans l’esprit et la mémoire des cinéphiles à travers le mondes, des personnages d’une diversité étonnamment riche : saltimbanque de cirque, sonneur de cloches de Notre-Dame de Paris, guide danseur de sirtaki, pirate, indien, bandit mexicain, cowboy, mafioso..., il a même magistralement interprété, en les immortalisant, des personnages historiques comme Attila ou Paul Gauguin.

Artiste aux multiples talents, Quinn a également été peintre et sculpteur. Il s’est même éloigné du domaine du cinéma pour se consacrer à ces arts à partir de 1990, organisant de notables expositions à travers le monde, dont une au Centre National des Nouvelles Industries et Technologies de Paris. Il a d'ailleurs bien exprimé sa préférence pour la sculpture : « J'ai aimé sculpter mieux que la peinture. Vous avez plus de liberté dans la sculpture ».

Malgré les aléas de sa vie personnelle, familiale et professionnelle, Anthony Quinn est resté fidèle à sa passion pour le métier de comédien jusqu'à la fin de sa vie. Il a continué de tourner, quoique épisodiquement, jusqu'à un âge avancé, laissant derrière lui une filmographie impressionnante, avec des performances inoubliables : près de deux centaines de films, tous genres confondus, de la comédie au film d’aventures, de la tragédie sociale au western, du film d’action au film d’auteur. Il a ainsi légué à la postérité un héritage artistique et humaniste indéniable. Son engagement, sa générosité et son talent ont marqué plusieurs générations d'artistes et de spectateurs à travers le monde. D’après les témoignages recueillis, sa mémoire reste vivante dans l'esprit de tous ceux qui ont eu la chance de le voir jouer, au théâtre comme au cinéma, et de partager ses diverses passions artistiques.

En conclusion, la vie et la carrière d'Anthony Quinn sont à l'image de l'homme : passionnées, intenses et résolument engagées. Son talent hors du commun, sa personnalité charismatique et son engagement en font une figure incontournable du cinéma mondial. Ce qu’il a éloquemment exprimé : « J'ai vécu dans une foule d'images, mais je vais sortir dans un cadre de gel ». Il a également confirmé son exigence du strict respect des règles du jeu : « Sur la scène, vous devez trouver la vérité, même si vous devez perdre le public ».

FILMOGRAPHIE ٍSÉLECTIVE D’ANTHONY QUINN (LM)

« La Strada » (1954) de Federico Fellini ; « Attila, fléau de Dieu » (1954) de Pietro Francisci ; « Ulysse » (1954) de Mario Comencine ; « La vie passionnée de Vincent van Gogh » (1956) de Vincente Minelli ; « Notre-Dame de Paris » (1956) de Jean Delannoy ; « Car sauvage est le vent » (1957) de George Cukor ; « Les canons de Navarone » (1961) de J. Lee Thompson ; « Barabbas » (1962) de Richard Fleischer ; « Requiem pour un champion » (1962) de Ralph Nelson ; « Lawrence d’Arabie » (1962) de David Lean ; « Zorba le grec » (1964) de Michael Cacoyannis ; « La vingt-cinquième heure » (1966) d’Henri Verneuil ; « L’indien » (1970) de Carol Reed ; « Don Angelo est mort » (1973) de Richard Fleischer ; « L’héritage » (1976) de Mauro Bolognini ; « Le message » (1976) de Moustapha Akkad ; « L’empire du grec » (1978) de J. Lee Thompson ; « Passeur d’hommes » (1978) de J. Lee Thompson ; « Le lion du désert » (1980) de Moustapha Akkad ; « Ta mère ou moi »  (1991) de Chris Colombus ; « Last action hero » (1993) de John McTiernan.

DRISS CHOUIKA