France : catastrophe en vue,travailler moins, gagner plus, s’endetter plus : un triptyque intenable

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En Europe les Français font partie de ceux qui travaillent le moins tout au long de leur vie.

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ATTENTION LE MONDE VIELLI – Par Gabriel Banon

Depuis une quarantaine d’années, la France vit trois utopies profondément ancrées et aucune logique ne semble avoir d’emprise sur elles : travailler moins, gagner plus, s’endetter davantage.

C’est en effet un triste tableau que la France offre à l’Europe avec une population qui, depuis une quarantaine d’années, vit trois utopies profondément ancrées et aucune logique ne semble avoir d’emprise sur elles : travailler moins, gagner plus, s’endetter davantage.

En Europe les Français font partie de ceux qui travaillent le moins tout au long de leur vie.

Le temps moyen passé au travail est de 35,4 ans pour un Français contre 38,7 ans pour un Allemand.

Dans une année, le nombre d’heures effectives est passé de 1955 heures en 1999 à 1680 en 2019 contre 1830 heures actuellement en Allemagne.

Un Français travaille donc en moyenne 20 % de moins qu’un Allemand. Si l’on ajoute les arrêts maladie, les jours de grève, les RTT on est bien au-delà de ces chiffres. L’inquiétant reste toujours surtout le nombre de chômeurs.

En effet le taux d’emploi actuel est de 68 % en France contre 77,40 % chez nos voisins !

Travailler 30 % de moins devrait logiquement se retrouver dans le pouvoir d’achat de nos concitoyens, l’écart de productivité, s’il est avéré, étant loin de compenser.

 Les Français voudraient se dédouaner des efforts que les voisins européens ont fait : travailler moins mais néanmoins gagner autant et pourquoi pas davantage ?

En effet Les Échos du 29 novembre 2022 nous apprend que la France avait été la meilleure élève du pouvoir d’achat en Europe sur la période 2019/2022 avec une augmentation du pouvoir d’achat de 1,5% alors que tous les autres items sont restés négatifs.

La réalité est là,  car à ce jour le pouvoir d’achat moyen par habitant est de 23 367 euros pour l’Allemagne (huitième place européenne) contre 20 662 euros pour la France (quinzième place) soit un écart de 13 %.

Il convient de préciser que les prix des marchandises et loyers sont en moyenne 15 à 20 % moins chers en Allemagne et amplifient donc l’écart de pouvoir d’achat.

 Cette situation trouve son explication grâce au subterfuge de l’endettement excessif qui a compensé ce déficit de travail des Français : l’endettement équivalent en 1995 à 55 % du PIB, talonne aujourd’hui les 115 % alors que l’Allemagne est à 68,60 %.

C’est ainsi que les gouvernements français successifs ont fait croire aux Français que le pays est encore une grande nation. Si l’endettement continue à ce rythme, c’est-à-dire passer de 1000 milliards d’euros en 2000 à 3000 milliards d’euros à ce jour, il atteindrait 10 000 milliards dans 25 ans. Heureusement, le FMI et les agences de notation ne le permettront pas et interviendront avant.

 Si les Français travaillaient autant que leurs voisins allemands, c’est-à-dire 30 % de plus, quelles seraient les conséquences pour l’économie ?

Ce sont 30 % de rentrées fiscales supplémentaires, ou mieux, une baisse de 30 % des charges sociales pour les entreprises françaises qui retrouveraient une compétitivité perdue depuis une quarantaine d’année et le retour des industries françaises.

C’est une augmentation du PIB qui permettrait de repasser devant les Allemands en PIB par habitant, donc un pouvoir d’achat en forte hausse.

Ce sont 30 % de fonctionnaires en moins sans modifier le volume de travail, soit un effectif diminué de 1 680 000. La suppression d’un grand nombre d’administratifs ramènerait leur pourcentage au niveau de la moyenne européenne.

Deux millions de fonctionnaires en moins à un coût unitaire chiffré à 3,5 millions d’euros par la Cour des comptes, représente à terme 7000 milliards d’euros d’économie. Sans les deux mandatures Mitterrand l’économie française n’aurait pas à ce jour un déficit de 3000 milliards d’euros mais une trésorerie de 4000 milliards.

 La France n’a pas besoin d’un président intelligent, ni d’un président charismatique mais seulement d’un président courageux !

On a demandé à l’époque au député Damien Meslot : « pourquoi ne passez-vous pas directement à 65 ans ? » ; il avait répondu : « si on le fait, on aura tout le monde dans la rue » ; ce à quoi j’aurais répondu « à 62 ans aussi ». J’avais raison.

Un homme politique responsable doit faire ce qui est nécessaire et non pas ce qui fait plaisir à son auditoire.

Monsieur Macron, vous devez donc prendre votre courage à deux mains, avoir enfin un discours de vérité envers les Français, leur dire que c’est leur lâcheté qui a conduit le pays à la situation catastrophique actuelle et leur faire comprendre qu’il n’y a pas d’argent magique, qu’il n’existe aucune autre solution que de faire les réformes comme tous les pays modernes.

Il n’y a rien à réinventer, il faut s’inspirer des réformes Hartz et tant pis si des Français iront dans la rue ; avec ou sans réformes, ils le feront tout de même.

Ainsi, dans cinq ans le pays commencerait à se redresser. Dans le cas contraire le FMI et la BCE l’imposeront dans la douleur !

Seul le président qui en aura le courage restera dans l’histoire. Ce n’est pas du sang et des larmes mais du bon sens et du courage.