chroniques
Le Maroc est mal classé en matière de la ''qualité de la vie'' - Par Abdeslam Seddiki
Tableau Huile sur Toile, 70 x 90 cm, de Benmalek Abdelmoula - Le Maroc qui a construit la première université au monde en 859 et qui est toujours en activité est absent d’un classement mondial des universités. En revanche, il est 65ème sur 192 parmi les « pays où il fait bon vivre pour les personnes âgées (plus de 60 ans) », et 60ème sur 142 parmi les « pays les plus influents ».
Par hasard, je suis tombé sur un site américain, CEOWORLD Magazine pour ne pas le nommer, qui publie des informations très utiles sur différents pays et sur une série de sujets très variés touchant la vie courante, la culture, l’éducation, la démographie, l’économie, les finances, le pouvoir…
Le site publie également une fiche-pays, mise à jour, destinée aux investisseurs et aux hommes d’affaires exposant d’une façon synthétique les forces et les faiblesses ainsi que les perspectives macro-économiques à court terme. Bien sûr, même si on ne précise pas les sources des données, on prend le soin néanmoins d’exposer la méthodologie suivie pour chaque question étudiée. Le classement établi entre différents pays sur chacun des domaines étudiés permet de procéder à des comparaisons et de tirer les enseignements qui s’imposent.
Le classement est basé sur les perceptions de plus de 258 000 personnes dans le monde, qui ont été invitées à évaluer 199 pays sur la base de dix paramètres allant de la stabilité à la transparence en passant par l'égalité. Le classement mesure la perception globale des nations qui contribuent le plus au PIB mondial. Ainsi, à de rares exceptions, ce sont les pays de petite et moyenne taille qui offrent une meilleure qualité de la vie. Voyons comment se situe notre pays en termes de « qualité de la vie » : Sur les dix premiers pays, seuls les Etats-Unis comme grand pays figure à la neuvième place. Le premier rang, occupé par Monaco est attribué à sa sécurité, sa stabilité politique et son système de santé publique bien développé. Le premier pays arabe, Qatar, occupe la 8ème place. Le classement de Cuba, au rang 17, peut surprendre plus d’un, bien avant la France qui est reléguée à la 29ème place. Le Maroc occupe une place peu enviable, 130 !!
D’ailleurs, ce classement n’est pas loin de celui réalisé régulièrement par le « world Hapiness Report » créé par l’ONU pour mesurer l’aptitude au bonheur en élaborant un « indice du bonheur humain »(IBH) qui vient compléter l’indice du développement humain.(IDH) Les paramètres pris en considération sont : la richesse, l’espérance de vie en bonne santé, la solidarité, le respect des libertés individuelles, la générosité ambiante et la confiance envers les institutions en prenant en considération le niveau de la corruption. La Finlande y occupe pour la septième fois consécutive la première place. On s’interroge pourquoi les Finlandais ? La réponse est simple : « l’essentiel de leur sérénité réside dans la confiance communautaire », écrivent les rédacteurs du rapport. Par exemple, une personne peut perdre son porte-monnaie, il lui sera remis dans peu de temps !
Le dernier classement publié porte sur la moyenne 2020-2022 est sans surprise aucune : la Finlande, le Danemark et l’Islande occupent les trois premières places. Le premier pays arabe, en l’occurrence les Emirats Arabes Unis, sont classés au rang 26, vient après l’Arabie saoudite au rang 30. Le Maroc est loin derrière eux à la position 100, il arrive juste après la Palestine (99) et suivi de près par notre voisin du Sud qui occupe la position 103. A noter que le nombre de pays retenus est de 137. Et c’est l’Afghanistan qui ferme la marche.
En prenant cette fois-ci le classement des 500 meilleures universités, la situation est franchement préoccupante, non seulement pour le Maroc, mais pour l’ensemble des pays arabes et des pays du « Sud » en général. Les critères pondérés pris en considération sont au nombre de sept : Influence mondiale perçue (20 %) ; Réponses des recruteurs (20 %) ; Commentaires des employeurs (10 %) ; Taux d’insertion sur le marché du travail (10 %) ; Admissibilité (10%) ; Spécialisation (10%) ; Réputation académique (20%). Sur cette base, les USA dominent le podium : sur les 10 premières universités, 6 sont américaines, 3 anglaises et une suisse. La meilleure université Chinoise occupe le rang 29. La meilleure université allemande arrive à la 47ème place. La France, grâce à l’ENA (Ecole Nationale d’Administration) occupe le rang 52. Sur les 100 premières universités, on ne trouve aucun pays appartenant au « Sud Global » : l’Inde arrive au rang 129, juste devant la Russie (134) et le Brésil (150). La première université arabe est Saoudienne (King Abdelaziz University) : elle occupe le rang 213. La deuxième est libanaise mais elle n’a de Libanais que le lieu : American University of Beirut. Qatar arrive de loin avec Qatar University, au rang 413 et l’Université des Emirats Arabes Unis occupe l’une des dernières places (494).
Le Maroc qui a construit la première université au monde en 859 et qui est toujours en activité est malheureusement absent de ce classement comme c’est le cas de la majorité des pays arabes. Il faut aller au-delà de 1000, pour voir apparaitre le nom d’une université marocaine (d’après le classement du magazine anglais Times Higher Education). Qu’on ne vienne pas discourir sur la compétitivité et le positionnement dans les chaines de valeur mondiales. C’est avec les chevaux de race qu’on gagne la course !
En survolant les différents classements de Ceoworld Magazine, on est frappé par le score modeste obtenu par notre pays : 140 sur 194 payas parmi « les pays les plus boisés au monde » ; 65 sur 192 parmi les « pays où il fait bon pour les personnes âgées (plus de 60 ans) de vivre » ; 60 sur 142 parmi les « pays les plus influents ». Ce dernier classement est établi sur la base d’une enquête mondiale auprès de 320 000 experts. Les pays sont classés en fonction de 11 critères, à savoir : la puissance militaire, les alliances internationales, le leadership du pays, le commerce et les voyages internationaux, la puissance économique, la culture du pays, l'influence diplomatique, la diaspora mondiale, l'influence médiatique, l'aide accordée aux pays dans le besoin et le niveau de connexion au reste du monde.
Pour consolation, le Maroc obtient une très bonne note (97/100), ex-aequo avec l’Egypte parmi « les pays les plus (et les moins) religieux ». Il est classé au rang 14, devançant de loin l’Arabie Saoudite reléguée au 43ème rang avec une notre de 93.