chroniques
Le PJD sur le chemin de l'USFP
Le parti de militants n'est plus qu'un registre commercial dévalorisé, mais qui permet à quelques ambitieux d'accrocher des strapontins en piétinant les rêves des martyrs
Le prochain congrès du PJD rappelle de manière étonnante le sixième congrès de l'USFP, parce qu'il pose exactement les mêmes questions politiques. Un parti politique peut il rester un parti de militants accrochés à un projet identifié, tout en dirigeant un gouvernement de coalition, largement dirigé par la télécommande de l'État profond, la fameuse alternance, terme galvaudé par une utilisation excessive.
Lors du sixième congrès au nom du réalisme, sous couvert de problèmes organisationnels mineurs, la question n'a pas pu être abordée. Les syndicalistes et les jeunes par fidélité à la démocratie ont claqué la porte. La discussion n'a pas eu lieu. La déclaration finale n'est pas celle qui a été rédigée par la commission du congrès. Mais une autre rédigée par Khalid Alioua, et revu que par Youssoufi à quatre heures du matin. La suite on la connaît. En 2002, au lieu de se retirer suite à la nomination de Jettou, le parti a préféré avaler les couleuvres, malgré l'abandon de la démarche démocratique. La descente aux enfers à été automatique. Le parti de militants n'est plus qu'un registre commercial dévalorisé, mais qui permet à quelques ambitieux d'accrocher des strapontins en piétinant les rêves des martyrs.
Au PJD la question du troisième mandat était fondamentalement la même. Elle permet de détourner le débat sur l'acceptation du blocage et la manière dont s'est constitué le gouvernement El Othmani, mieux les postures sont les mêmes. Que dit le courant des ministres? Ils ont expliqué clairement que remettre Benkirane serait le signal de tensions fortes avec ce qu'ils appellent l'état profond, que le PJD a besoin de rapports pacifiés pour... pouvoir mener à terme les réformes initiées. On croirait entendre Yazghi, Rani, Oualalou lors du sixième congrès et puis en 2002.
La réalité c'est que le PJD, comme l'USFP en son temps à répondu à la question par la négative. Les réformes et le reste c'est du pipeau pour nigauds non dégraissé. L'exercice dans nos institutions prouvent que le ministre, ou le chef du gouvernement doit laisser sa colonne vertébrale à la maison, le jour même de sa nomination. La constitution de 2011 a apporté du cosmétique même pas respecté, mais rien de fondamental. C'est peut être ce que certains appellent la progressivité je le trouve trop lent à mon goût, en 25 ans les gains sont faibles.
Si le PJD s'effrite ce n'est une bonne nouvelle que pour les sectaires. Les vrais démocrates devraient oeuvrer pour l'autonomie des partis. Quant à ceux qui utilisent les réformes, (lesquelles?), pour s'accrocher à des privilèges, qui existent dans les deux expériences, ils ne sont pas glorieux. Mitterrand aurait dit : "ceux qui trahissent n'ont qu'un fleuve à traverser, celui de la honte". Ils le traversent allègrement sur le dos des prétendues réformes.