Politique
Les choix du Maroc et leurs implications – Par Ahmed Charaï
Le Maroc s’est libéré des contraintes imposées par les relations traditionnelles. Il a choisi de s’inscrire dans la mondialisation, sans avoir de parrain.
L’engagement du Maroc dans la construction démocratique est une réalité que ne contestent que ceux qui sont guidés par des a priori.
La Constitution de 2011, fixe le rôle de chaque institution, une monarchie exécutive pour tout ce qui est stratégique, en particulier la projection à l’extérieur et la défense des intérêts nationaux ; un exécutif élu, disposant de larges prérogatives ; un parlement qui fait vivre la démocratie.
Le choix est irréversible, il ne peut que s’affirmer visant à renforcer les institutions, en particulier par le biais d’instances délibératives indépendantes et diverses, qui évaluent, encadrent et proposent, sans être exécutives.
Mais l’essentiel, l’objectif de ces institutions, ce n’est pas de faire beau sur la photo, mais de réussir sur le plan socio-économique, au profit des populations, mettant l’humain et son développement au centre de toute stratégie.
L’orientation a été donnée dès le début du règne de Mohammed VI. Le Maroc a entrepris de grandes réformes, a renforcé l’investissement public, a créé des filets sociaux, s’est engagé dans des accords de libre-échange, et a renforcé son secteur financier.
Tout cela est fait dans une vision stratégique. Le Maroc s’est libéré des contraintes imposées par les relations traditionnelles. Il a choisi de s’inscrire dans la mondialisation, sans avoir de parrain. Il a donc ouvert les relations avec toutes les puissances économiques, les USA, l’Union européenne, la Chine, l’Inde et même le Brésil. C’est un choix stratégique important qui en appelle d’autres.
Mais, surtout, le Maroc a opté, depuis 2008, pour l’Afrique. C’est un choix de cœur, mais aussi de raison. Ce continent a le plus grand potentiel de croissance, un grand réservoir de matières premières.
Le partenariat Sud-Sud permettrait que « les richesses africaines » profitent aux Africains. Le Maroc, grâce à sa situation géographique, peut devenir le point de passage non pas obligé, mais le plus rationnel pour le continent africain.
La diplomatie marocaine ne fait rien d’autre que d’exprimer les choix, les concrétiser. Elle ne fait preuve d’aucun suivisme, n’est pas cantonnée dans un camp. Ceux qui plaident pour une nouvelle guerre froide en sont pour leurs frais.
Ces choix ne plaisent pas à tout le monde. Que le Maroc, pays souverain, diversifie ses relations diplomatiques, passe encore. Mais que cette diversification prenne des proportions conséquentes au niveau économique, qu’elle implique l’Afrique où l’influence de Rabat grandit de manière exponentielle, cela suscite des réactions.
C’est dans ce cadre qu’il faut situer les faits récents, une cabale sans fondement apparent.