L’INTOLERENCE DE LA NOUVELLE REVOLUTION

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C’est l’histoire d’une civilisation qui décline et s’enfonce avec un plaisir morbide dans l’absurde Kafka, Jarry et Orwell réunis dans un véritable délire.

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On bricole les idées, on est plein de contradictions et d’ambiguïtés, qu’importe, c’est la nouvelle forme de la révolution. Avec l’effacement actuel du clivage droite/gauche, c’est la grande confusion chez les intellectuels de gauche. 

  Jeter un pavé dans la mare pour dénoncer les dérives de la bien-pensance, cela peut s’avérer salutaire. Mais   l’iconoclasme a tôt fait de dégénérer en alibi du pire. N’est pas Nietzsche ou Cioran qui veut. Le besoin de reconnaissance a développé une nouvelle morale et un engagement politique new-look.

C’est l’histoire d’une civilisation qui décline et s’enfonce avec un plaisir morbide dans l’absurde, sous couvert de modernité, voire de progrès. C’est Kafka, Jarry et Orwell réunis dans un véritable délire.  A l’instar des Talibans qui détruisirent les Bouddhas de la vallée de Bamiyan, ils déboulonnent Christophe Colomb. Ces égarements sont-ils le fait de la bêtise, d’un dérangement intellectuel, vraisemblablement des deux à la fois.  Que penser d’un auteur qui interdit aux journalistes spécialisés « blancs » de critiquer sa pièce de théâtre ? Un Imam salafiste interdit qu’on appelle le virus de coronavirus, car ce nom contient le mot « coran ». Un glacier danois rebaptise son eskimo pour ne pas heurter la sensibilité des Inuits. Une militante à Nice obtient d’un autre glacier, de rebaptiser sa glace l’Africaine. On ne sait plus s’il faut en rire ou en pleurer. Non seulement il existe une autocensure individuelle mais il existe aussi les nouvelles formes de censures : tant et si bien que le peuple fini par se défier de l’information et remet en question les choix effectués par les gouvernants.

La libre circulation des idées et des informations est de jour en jour, plus difficile. Des organisations internationales comme les GAFAM s’arrogent, par leur position hégémonique, le droit de censurer, voire d’interdire l’expression de citoyens. Leurs idées ne sont pas politiquement correctes, aux yeux de ces censeurs auto-proclamés.

  Les restrictions portées aux débats par l’intolérance des adeptes du « politiquement correct », retreignent les libertés de choix et d’expression des citoyens d’un monde prétendument démocratique. 

On assiste, aujourd’hui, à une montée de l’intolérance et à l’installation de la pensée unique. On devient un pestiféré infréquentable si on ne s’aligne pas sur les principes directeurs de ce politiquement correct. Est-ce là le progrès attendu ? C’est la dictature des pseudo-bien-pensants qui est à rejeter ! Appelons un chat un chat et faisant face aux problèmes, sans prétendre les solutionner en changeant leur appellation.


66%* des Français estiment « ne pas pouvoir dire tout ce qu’ils pensent » sur des sujets sensibles, comme si pour certains thèmes, on marchait sur des œufs. Pas très politiquement correct d’évoquer ces derniers temps les dérapages du #metoo par exemple ou d’afficher sans pudeur son goût pour un steak bien saignant. Pas simple non plus d’avoir une expression libre, à propos du conflit israélo palestinien, ou encore de vouloir aborder trop frontalement, la question de l’immigration. Sur ces sujets et une avalanche d’autres, une forme d’autocensure ou de rouleau compresseur est à l’œuvre.

Le politiquement correct semble être ce mécanisme impersonnel qui fait toujours dire quelque chose d’autre que ce que l’on pense vraiment.

  Déjà on ne dit plus un sourd mais un malentendant ou encore un malvoyant pour un aveugle. Je ne crois pas qu’ils entendent mieux ou voient comme vous et moi. Mais savez-vous qu’on ne dit plus instituteur, mais professeur des écoles ; un vieux cadre de plus de cinquante ans, devient un sénior confirmé ; un ouvrier propriétaire, un opérateur ou encore couler un navire devient océaniser, etc. C’est ainsi qu’aujourd’hui, on règle les problèmes en pulvérisant le vocabulaire. C’est la nouvelle révolution en route qui fait table rase du passé et ses expressions.

   Le paradoxe, c’est qu’il y a une volonté générale d’autolimitation, de peur de choquer, de ne pas être politiquement correct. 73% des Français observent que les personnes qui prennent régulièrement la parole dans les médias « provoquent systématiquement, pour faire du buzz ».

  Alors, faut-il laisser faire et se taire ? Pourtant, il s’agit de notre liberté d’expression !

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