Mahmoud Abbas choisit l’Iran

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Le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, et le président de l’Autorité Palestinienne, Mahmoud Abbas, à Washington en septembre 2000.

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Devant la normalisation avec Israël de certains pays arabes dont la liste s’allonge, Mahmoud Abbas crie à la trahison. Il va chercher une nouvelle stratégie chez l’ennemi des États sunnites du Golfe : l’Iran chiite.

Il scie ainsi la branche qui a soutenue la cause palestinienne à coup de milliards de dollars, depuis la décision de partage de l’ONU. Comme l’a déclaré Souha, la veuve de feu le président Arafat, c’est faire preuve d’ingratitude que de bruler le drapeau des Émirats Arabes Unis.

Par ailleurs, Abou Mazen fait là, preuve d’un manque de discernement : les États n’ont pas d’amis, mais des intérêts.

 Mohamed Dahlan, l’opposant de Mahmoud Abbas, a révélé dans un média palestinien que le 25 septembre dernier, une délégation de haut niveau du Fatah a rencontré à Istanbul, des officiels de la Garde révolutionnaire iranienne, des responsables des services secrets turcs et qataris. Les discussions ont porté sur la coordination à mettre en place, pour attaquer les intérêts des pays arabes du Golfe et de l’Egypte.  Le président palestinien, lui, est intervenu par téléphone. Il a, entre autres, entretenu Erdogan et Haniyet sur la réalisation de l’unité palestinienne, afin de contrer Israël et Washington qui conspirent contre les Palestiniens.

Dahlan ajoute que la carotte a été un virement du Qatar de 50 millions de dollars, aux comptes de l’Autorité Palestinienne.

Le Qatar et la Turquie veulent utiliser le ressentiment d’Abbas pour porter atteinte aux intérêts de l’Arabie Saoudite, l’Egypte, les EAU, Bahreïn, la Jordanie, le Koweït, Oman, le Soudan, le Maroc et la Tunisie. Vaste programme ! Si ces informations se confirmaient par des faits, n’est-ce pas le suicide de l’Autorité Palestinienne auquel on assisterait. 

Le peuple palestinien, en plus de l’occupation israélienne, souffre de la pandémie qui a frappé le monde et de la crise économique qui en résulte.

Abbas, ne devrait-il pas plutôt redoubler d’efforts vers ses supports de toujours, les États du Golfe, sans s’immiscer dans leur stratégie géopolitique. La normalisation peut être une voie vers la solution au conflit israélo-palestinien. Intégré au Moyen-Orient, accepté par tous, Israël, conforté dans sa pérennité et sa sécurité, serait, sans doute, plus ouvert aux compromis nécessaires pour un accord final. Les Palestiniens de nouveau pragmatiques (Inchallah), feront le reste du chemin vers la Paix.

Ces trois dernières années, Mahmoud Abbas a pratiqué la politique de « la terre brulée » en coupant toutes relations avec les administrations américaine et israélienne, et aujourd’hui avec des États du Golfe. 

Il y a 15 ans, Moubarak président d’Egypte, conseillait déjà à l’autorité palestinienne de changer de stratégie et d’être plus ouverte à des négociations de paix, dans l’intérêt uniquement du peuple palestinien.

Plusieurs dirigeants des pays du Golfe sont furieux à l’égard de l’autorité palestinienne qui accuse l’Union des Émirats Arabes d’avoir trahi la cause palestinienne, Jérusalem et la Mosquée Aqsa.

Abdullah Al-Ghathami, professeur à King Saud Université, fait remarquer que « l’Autorité palestinienne a perdu toute crédibilité auprès de la nouvelle génération arabe, ouverte au monde et aux nouvelles technologies. Ces jeunes sont, aujourd’hui, mondialistes ». Et d’ajouter, « nous sommes tous une armée qui se sont battu pour la cause palestinienne. Nous avons jusque là accepté leurs erreurs et mêmes leurs insultes, parce que leur cause était notre préoccupation numéro 1. Le leadership palestinien actuel n’est pas à la hauteur. Il faut le rajeunir pour qu’il soit capable de s’adresser à la jeune génération arabe. » 

Le Dr. Khaled Al-Qasimi écrit, de son côté, dans un site web au Yémen : «  Abbas et l’OLP critiquent la normalisation de UAE avec Israël, car ils ne veulent pas que le problème palestinien soit résolu,  cela voudrait dire la fin de leurs profits personnels. » 

Abdullah Al-Hakeem, un analyste politique saoudien, ancien directeur du «  The Middle East Center for Strategic and Legal Studies, »  trouve que :  « le vrai ennemi des Palestiniens est la corruption dans l’Autorité Palestinienne ».

Ainsi, il ressort que l’Autorité Palestinienne doit être complétement renouvelée, rajeunie. Que le respect d’une véritable éthique soit imposé à tous ses membres. Les Palestiniens doivent prendre en main leur avenir et laisser les États arabes défendre leurs propres intérêts. Ils doivent comprendre que leur cause est leur cause. En nettoyant leur « maison », ils auront des alliés qui les accompagneront, à condition que leur leadership soit exemplaire.

Jouer les chiites iraniens contre les sunnites des États arabes du Golfe sera contre-productif pour la cause palestinienne.

 

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