Ne pas classer les monothéismes

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Par Khalil Hachimi Idrissi* - Pédophilie. L’idée n’est pas de stigmatiser une religion, ici chrétienne. En terre d’Islam, cette problématique existe. Mais, en autre autres, à souligner qu’il n’y a pas à hiérarchiser les monothéismes en fonction des violations morales de leurs brebis égarées

L’Église traverse assurément l’une des crises morales les plus significatives de son Histoire. Les abus sexuels dont se sont rendus coupables des hommes de religion, durant des décennies, dans le silence absolu des victimes traumatisées, sont des exemples d’une abjection extrême.

Ces violations étaient-elles systématiques ? à grande échelle ? Couvertes par la hiérarchie religieuse ? Les questions sont nombreuses et méritent des réponses salutaires. D’autant plus que les victimes ont retrouvé un droit à la parole réparateur qui va permettre de mieux cerner ce phénomène calamiteux.

L’idée qui prévaut dans le dossier de BAB de ce mois, réservé à la pédophilie au sein de l’église, n’est ni de stigmatiser une religion — au demeurant fort respectable et contribuant à l’essor moral de l’humanité —, ni de faire du sensationnel avec un sujet sordide dont des enfants sont les premières victimes.

En terre d’Islam, cette problématique existe. Des faits divers réguliers, dans les campagnes et dans les villes, montrent à l’évidence que la machine à broyer des âmes innocentes et des vies fragiles est, également, en marche sous nos contrées. La réponse à ces violations est automatiquement pénale. Il n’y a ni relais protecteur, ni omerta, ni hiérarchie. Le mis en cause est traité immédiatement, comme le criminel qu’il est.

Il n’y a pas à hiérarchiser les monothéismes en fonction des violations morales de leurs brebis égarées ! Mais quand on aspire à l’universalité transcendantale des valeurs, — une pureté ontologique — il y a une éthique absolue à respecter. Les Hommes ne sont pas des anges, c’est connu. Les religieux non plus.

Mais, in fine, le plus choquant est que ce type de violations se passent dans un environnement mondialement dégradé sur le plan des valeurs. Les valeurs, ou plutôt les non-valeurs, dominantes sont la rapacité financière, le gain rapide, la vulgarité morale, l’absence absolue d’éthique, l’instantanéité des plaisirs, etc. C’est au moment où il y a un besoin énorme de spiritualité, et peut-être une demande de religion, que l’Église trébuche, que l’Islam se perd dans des radicalités immorales ou que le Judaïsme tourne le dos à ses commandements.

*Directeur Général de MAP, éditorial du mensuel BAB, introduisant un dossier sur l’église et la pédophilie