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Syrie : Le big deal possible et les scénarios futurs - Par Samir Belahsen
Des rebelles à côté de la tombe incendié du défunt président syrien Hafez al-Assad dans son mausolée situé dans le village ancestral de Qardaha, dans la province occidentale de Lattaquié, le 11 décembre 2024,-. (Photo Aaref WATAD / AFP)
« Un mauvais arrangement vaut mieux qu'un bon procès ». Honoré de Balzac
“ Ce serait un crime de montrer les beaux côtés de la guerre, même s’il y en avait ! ”
Henri Barbusse
Le 27 novembre, Hayat Tahrir al-Cham HTC (ou HTS pour les anglophones) qui est une émanation de l'ancienne branche syrienne d'Al-Qaïda a lancé une offensive spectaculaire à partir de son fief à Idleb.
Figure 2La tombe, aujourd’hui brûlé, du défunt dirigeant syrien Hafez al-Assad à Qardaha, la ville natale de la famille,. (Photo par SANA / AFP)
La fin de l'ère des Assad a été annoncée ce 8 décembre, une tyrannie clanique et sanguinaire qui a duré 54 ans (Père et fils).
Le chef de la rébellion, Abou Mohammed al-Joulani, est rentré à Damas. Il est devenu depuis Ahmed Charaa, sans turban, en uniforme militaire, un Zelinsky avec une barbe soignée.
La thèse du big deal
Un grand accord négocié entre les grandes puissances sur les conflits Syriens et Ukrainien ne serait point une première.
Il aurait l’avantage de permettre de stabiliser ces situations complexes en offrant des solutions durables et globales, des mesures concrètes visant à rétablir la paix et la stabilité dans ces régions troublées, offrant ainsi un espoir de résolution des conflits à long terme.
Un tel accord négocié entre les grandes puissances sur ces deux conflits aurait pour effet la réduction du nombre de victimes civiles et d’alléger les souffrances engendrées par ces deux conflits.
Des accords de cessez-le-feu, des mécanismes de désarmement et des plans de reconstruction pourraient être mis en place, contribuant ainsi à réduire les pertes matérielles et à créer un environnement propice à la reconstruction et au développement économique.
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Le grand avantage d’un tel Deal reste la prévention de l'escalade des conflits en Syrie et en Ukraine.
En renforçant la surveillance des proxys et en mettant en place des mécanismes de désescalade, les grandes puissances peuvent réduire les tensions et les risques.
Le grand accord négocié renforcerait la légitimité internationale en rassemblant un large soutien. Il donnerait une certaine légitimité aux yeux de la communauté internationale.
Un tel accord qui témoignerait d'une volonté commune des grandes puissances de trouver des solutions pacifiques et durables, renforcerait d'une manière significative leur crédibilité internationale.
Une solution globale négociée aux deux conflits contribuerait à limiter la prolifération d'armes et de groupes extrémistes plus ou moins contrôlés. Un tel accord réduirait les flux de réfugiés et de déplacés et soulagerait ainsi les tensions sociales et économiques dans les pays limitrophes.
Un grand accord négocié offrirait, en plus, des opportunités économiques de développement, l'ouverture de nouveaux marchés et la reprise des échanges commerciaux et la réduction des risques pour les investisseurs locaux et étrangers. En outre, les projets de reconstruction seraient des opportunités économiques pour les entreprises nationales et internationales...
En définitive, un tel Deal consoliderait l'ordre mondial, tout en offrant de sérieux avantages pour toutes les parties impliquées.
Qu’il y ait eu un big deal ou pas, entre les grandes puissances, avant l’offensive des rebelles, les arguments en faveur de cette thèse sont multiples.
Les deals sont généralement le résultat des rapports de force des acteurs. Il y aurait toujours des perdants.
L’histoire nous renseigne que quand les perdants ne sont pas ménagés, ils finissent par revenir à la charge.
Une paix injuste n’est jamais durable.
Les scénarii possibles en Syrie
Le Scénario Optimiste est celui d’une Transition vers un Gouvernement Démocratique.
La transition vers un gouvernement démocratique en Syrie suppose la mise en place d'un système politique basé sur une forme de participation citoyenne, de respect des droits de l'homme et des libertés individuelles, ainsi qu’un minimum de séparation des pouvoirs. Un système de gouvernement qui permettrait à tous les syriens de choisir leurs représentants et de participer à la vie politique, une liberté de la presse.
Il s'agirait d'abord d'un système inclusif qui respecterait toutes les religions et les ethnies.
Ceci suppose une nouvelle constitution, une nouvelle organisation des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire, et la mise en place de mécanismes de contrôle et d'équilibre évitant la concentration du pouvoir.
La représentation de toutes les communautés ethniques, religieuses et culturelles est une condition de réussite. Ce qui suppose un mécanisme d'inclusion assurant l'égalité des chances pour tous les groupes.
Le Scénario Scission implique la division du Pays en plusieurs entités Autonomes.
La division de la Syrie en entités plus ou moins autonomes pourrait être imposée par les puissances régionales et internationales.
Elles le justifieraient par la nécessité de mettre fin aux tensions et aux conflits dus aux différences entre les communautés.
Cette division préserverait l'identité et les intérêts de chaque groupe ethnique et religieux mais affaiblirait l'ensemble. Ceci dépendrait du modèle d'autonomie politique envisagé.
Le Scénario catastrophe signifie la continuation du conflit et de l'Instabilité.
Ce scénario reste probable, en l'absence d'accord entre les puissances, il est alimenté par la rivalité géopolitique entre les puissances régionales et internationales, les intérêts économiques concurrents...
C’est un environnement propice à une poursuite du conflit. Les tensions entre les groupes ethniques et religieux sont exacerbées par des années de violence, de discrimination et de méfiance. Ces tensions peuvent conduire à des affrontements intercommunautaires et à une polarisation croissante au sein de la société. Les conséquences humanitaires et économiques de ce scénario sont désastreuses, avec des millions de personnes déplacées à l'intérieur et à l'extérieur du pays, des infrastructures dévastées et une économie en ruine, ce qui aggraverait la souffrance des Syriens.
Alors, s’il n’y a pas eu de deal, on devrait l’espérer ?