« La gauche est schizophrène et a besoin d'être soignée par une autocritique impitoyable, un exercice du cœur, un raisonnement serré et un peu de modestie. »

Albert Camus

" Prétendre que le monde est comme il est et que l’on n’y peut rien, c'est ne pas faire partie de la gauche. Être de gauche, c'est vouloir agir pour changer cet état des choses. "

Peter Singer

La dictature des colonels en Grèce (1967 à 1974), a été instaurée par un coup d'État militaire le 21 avril 1967, dirigé par les colonels Georges Papadopoulos, Nicolaos Makarezos et Stylianos Pattakos. 

Ils avaient suspendu les droits constitutionnels et réprimé l'opposition, emprisonnant et torturant de nombreux dissidents. 

Les tensions internationales, notamment liées à la guerre froide et à la question chypriote, ont exacerbé la situation. La dictature n’a pris fin qu’après la crise de Chypre en 1974, entraînant le retour à la démocratie.

L’histoire

C’est l’histoire d’Alekos Panagoulis à travers les yeux amoureux d'Oriana Fallacci.

Un récit fascinant qui mêle l'engagement politique, la lutte pour la vérité et la justice et une histoire d'amour. 

Une œuvre qui révèle le détail la vie et le combat d'Alekos Panagoulis offrant une perspective unique sur ce personnage hors du commun.

Sous la junte : le poète terroriste

Alekos Panagoulis est né en 1939 à Glyfada en Grèce, il grandit dans une famille politique militante. 

Passionné par la poésie et l'écriture, il a étudié la littérature et la philosophie à l'université d'Athènes, il a travaillé comme journaliste puis est entré dans la résistance contre la dictature des colonels (1967-1974). 

Son attentat sur Papadopoulos en est l'acte le plus retentissant au niveau mondial (1968). Torturé, il est ensuite condamné à mort. La pression internationale force la junte militaire au pouvoir à le gracier. Jusqu'à sa mort, pour le moins, mystérieuse en 1976, il a incarné la lutte pour la démocratie et la liberté. 

Il a toujours exprimé son rejet des systèmes politiques qui étouffent la liberté individuelle. Sa lutte était marquée par son expérience carcérale et par la torture qu’il a subie. 

Alekos Panagoulis se déclarait ennemi des trois "ismes" :

Fascisme : Opposé à la dictature militaire en Grèce, il a combattu le régime autoritaire qui a pris le pouvoir en 1967.

Communisme, malgré ses sympathies pour les idées de la gauche, il s’opposait aux pratiques totalitaires associées au communisme.

Capitalisme, il le critiquait pour les inégalités qu’il induit et son impact sur la liberté individuelle.

Alékos était d’abord un humaniste, prônant la liberté et la dignité humaine au-dessus des « ismes » et des idéologies rigides.

Alekos Panagoulis après la chute des colonels. 

Après la chute des colonels, Alekos Panagoulis a été élu député. Il a continué à exposer la vérité sur les atrocités commises par le régime des colonels. Sa quête ardente pour la vérité et la justice l'a amené à affronter de nombreux obstacles, mais il n'a jamais fléchi dans sa détermination à poursuivre son combat noble pour la vérité et la justice. Il a cherché à prouver les liens entre le ministre de la défense et les anciens dictateurs pour mettre en lumière les ramifications du régime militaire.

Oriana Fallaci, la compagne témoigne

Oriana Fallaci, célèbre écrivaine et reporter italienne, a partagé les trois dernières années d'Alekos Panagoulis.

Son livre a captivé le monde entier, décrivant et aimant « Un homme » en lutte contre l'impossible. Sa fusion amoureuse avec Panagoulis a donné une forte émotion à l'histoire, un témoignage amoureux sur la vie et le combat de ce poète militant. 

En témoignant de ses actions, de son courage et de sa détermination à travers son travail journalistique, elle a donné une visibilité cruciale à son combat pour la vérité et la justice. 

"Un homme", est un roman qui mêle roman policier, la lettre d'amour déchirante et le roman-vérité qui a captivé le monde entier, a été un succès international. 

Il a été salué pour sa capacité à capturer l'essence de la lutte pour la vérité, la justice et la liberté, attirant l'attention de lecteurs du monde entier. 

« Un homme » est à la fois un document contre le totalitarisme et un hommage à l’amour.

Le virage d’Oriana

Des années après « Un homme », Oriana Fallaci a opéré un virage à droite, particulièrement après les attentats du 11 septembre 2001. Initialement journaliste de gauche, elle a commencé à exprimer des opinions nationalistes islamophobes chargées de haine dans ses ouvrages « La Rage et l'Orgueil » et « La Force de la Raison ». 

Plusieurs intellectuels et figures de gauche en Europe ont également opéré un virage à droite, particulièrement après les événements du 11 septembre 2001. 

Ce changement s'est manifesté par une adoption de positions plus nationalistes et plus critiques envers l'immigration, influencées par la montée du néo conservatisme et des préoccupations sécuritaires. 

Des partis traditionnellement de gauche, comme le Labour britannique sous Tony Blair et le Parti socialiste français, ont également embrassé des politiques plus centrées sur la sécurité et l'économie de marché, abandonnant de plus en plus certaines valeurs progressistes au profit d'un discours plus conservateur. Ce phénomène a contribué à un déclin moral de la social-démocratie en Europe, où les partis de gauche ont perdu une partie significative de leur âme avant de perdre leur base électorale.