Culture
''Écritures féminines d’ailleurs'' à l’Académie du Royaume
Sept auteures marocaines issues de l’immigration Meryem Alaoui, Hajer Azell, Leila Bahsain, Rania Berrada, Samira El Ayachi, Zineb Mekouar et Leila Slimani forment le coffret édité par le CCME et Le Fennec
Rabat - L’anthologie "Écritures féminines d’ailleurs" a été présentée, mercredi, à l’Académie du Royaume du Maroc à Rabat, en présence d’un parterre de personnalités du monde littéraire et des médias, marocaines et étrangères.
Le coffret, édité par le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME) et les éditions Le Fennec, compile les romans et récits de sept auteures marocaines issues de l’immigration, à savoir Meryem Alaoui, Hajer Azell, Leila Bahsain, Rania Berrada, Samira El Ayachi, Zineb Mekouar et Leila Slimani.
Il s’agit de "La vérité sort de la bouche du cheval" (Meryem Alaoui, 2020), "L’envers de l’été" (Hajer Azell, 2021), "La théorie des aubergines" (Leila Bahsaïn, 2021), "Najat ou la survie" (Rania Berrada, 2023), "Le ventre des hommes" (Samira El Ayachi, 2023), "La poule et son cumin" (Zineb Mekouar, 2022) et "Le parfum des fleurs la nuit" (Leïla Slimani, 2021).
A travers ces œuvres littéraires, les jeunes écrivaines portent un regard neuf sur la société marocaine d'aujourd'hui et soulèvent plusieurs questions, tout en emportant les lecteurs dans leurs univers si particuliers.
Le Secrétaire perpétuel de l’Académie du Royaume du Maroc, Abdeljalil Lahjomri, a, expliqué, dans une brève allocution de bienvenue, qu’"il y a quelques années, l'existence d’une littérature bicéphale au Maroc, à savoir la littérature en langue française et en langue arabe, me préoccupait énormément".
"Aujourd’hui, la littérature en langue étrangère est en train de vivre un renouvellement grâce à ces jeunes écrivains et écrivaines", a-t-il indiqué, soulignant que "ce renouveau vient donner de l’espoir".
Le président du CCME, Driss El Yazami a rappelé, lui, que la culture permet de renouer les liens entre les communautés marocaines résidentes à l’étranger et le Maroc, expliquant qu’"elle révèle beaucoup de choses sur nos réalités et représente une sorte de contestation permanente des discours qu’on tient sur plusieurs questions".
"Grâce à la forte présence marocaine sur tous les continents, le Maroc parle aujourd’hui au monde", a-t-il ajouté, indiquant que cette diversité et cette présence géographique permettent à l’imaginaire marocain de se nourrir et de s’inspirer de nouvelles réalités.
La directrice des éditions Le Fennec, Layla Chaouni a expliqué que cette anthologie met en lumière le talent et la diversité des voix féminines issues de deux cultures différentes, précisant que le lecteur découvre, grâce à ces autrices, des imaginaires variés, différents, émouvants, riches et parfois décoiffants.
Cette compilation rassemble les œuvres de sept autrices inspirantes qui offrent des perspectives uniques sur la condition féminine, les enjeux sociaux et les expériences individuelles, a-t-elle souligné, indiquant que chacune d’entre elles apporte sa propre sensibilité et son regard singulier, invitant ainsi le lectorat à explorer des horizons littéraires fascinants.
Selon elle, le fait que ce coffret comporte sept ouvrages n'est pas le fruit du hasard, mais il a une signification particulière étant donné que le chiffre sept est un "chiffre béni".
Lors de cette cérémonie, quatre journalistes marocaines, à savoir Hanane El Harrath, Soundous Chraïbi, Loubna Serraj et Ghita Zine ont présenté leurs lectures singulières de ces œuvres, donnant ainsi un avant-goût à l’assistance, tout en éveillant leur curiosité par rapport aux histoires racontées.
Cette compilation s’inscrit dans le cadre de la volonté de mettre en lumière la production littéraire de plus en plus florissante des jeunes romancières issues de l’immigration, qui ont émergé ces dernières décennies.
Il s’agit aussi de montrer que la littérature marocaine d’expression française s’est non seulement renouvelée, mais s’est aussi féminisée alors qu’elle était appelée à disparaître, selon certains observateurs.