Vus et entendus au Festival international du film de Marrakech

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La réalisatrice Lkhagvadulam Purev-Ochir du long-métrage "The City of Wind Le cinéma mongol à Marrakech avec “The City of Wind”

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Le public de la 20ème édition du festival international du film de Marrakech a été mercredi au rendez-vous avec la découverte du cinéma mongole, à l’occasion de la projection du long-métrage "The City of Wind", de la réalisatrice Lkhagvadulam Purev-Ochir.

Ce premier long-métrage de Lkhagvadulam Purev-Ochir met en lumière les traditions et coutumes locales en relatant l’histoire de Ze (17 ans) qui étudie dur pour réussir dans la société de la Mongolie moderne.

Illustrant avec minutie les différences qui existent entre la campagne et la ville, le film (103 minutes) est ponctué de séquences où le bruit du vent et de la nature meublent le silence, tout en évoquant les rêves d’adolescents qui aspirent à une vie meilleure.

Philosophique, percutant et riche en symboles, cette œuvre cinématographique a permis à l’audience d’élargir son horizon cinématographique en découvrant la culture mongole, souvent sous-représentée dans le monde du 7ème art.

Dans son mot d’introduction, la cinéaste Lkhagvadulam Purev-Ochir a indiqué qu’elle avait toujours rêvé de visiter le Maroc depuis son enfance, notant que sa participation à la 20ème édition de ce Festival constitue l’opportunité idéale pour promouvoir la culture mongole.

Née en 1989, Lkhagvadulam Purev-Ochir est scénariste et réalisatrice. Après avoir obtenu son diplôme en réalisation cinématographique en 2012, elle a enseigné en Mongolie à l’Ecole nationale de cinéma, de radio et de télévision, ainsi qu’à l’Institut de la Cinématographie.

Elle compte à son actif plusieurs courts métrages, dont Mountain Cat (2020), sélectionné, entre autres, au Festival de Cannes, à Sundance et à Busan, et Snow in September (2022), qui a reçu le Lion d’or du meilleur court métrage à la Mostra de Venise et le prix IMDB Short Cuts pour le meilleur court métrage au Festival international du film de Toronto.

Gagner la confiance du public, un défi de taille dans le cinéma

La confiance du public représente un défi de taille dans la réalisation cinématographique, a souligné, mercredi à Marrakech, le réalisateur et scénariste russe, Andreï Zvyagintsev.

Invité de la série "In Conversation with…", Andreï Zvyagintsev a indiqué que le défi éternel dans ses œuvres est de gagner la confiance du public, notant que le cinéma est bien plus qu’un simple divertissement, mais un lieu de refuge, d’échanges et d’apprentissage, ouvert sur le monde.

Vainqueur du Lion d’Or et du Prix Luigi De Laurentiis de la meilleure première œuvre à la 60e Mostra de Venise, pour son film "Le Retour" (2003), il a relevé qu’il accorde une importance particulière au choix des acteurs capables d’incarner n’importe quel personnage avec réalisme, ajoutant que son objectif est de convaincre le spectateur, en le plongeant au cœur des faits de manière efficace et réelle.

Comparant les défis rencontrés par le réalisateur dans son travail quotidien au fait de "se retrouver face à une montagne", Andreï Zvyagintsev a indiqué qu’il est essentiel de se surpasser, en délaissant les choix faciles en faveur de la prise de risque, pour pouvoir se frayer son propre chemin.

Concernant son nouveau film, le réalisateur russe déclare que le tournage commencera prochainement en France, Espagne et Lituanie, sans pouvoir donner plus de détails, estimant qu’il ne peut pas résumer un film dans une idée ou en quelques phrases.

Né en 1964, Andreï Zvyagintsev a été formé à l’Institut de théâtre Novosibirsk et à l’Académie russe des arts du théâtre à Moscou. Il a par la suite joué sur les planches, à la télévision et au cinéma. En 2003, il réalise son premier film, Le Retour, qui gagne Le Lion d’or et le Prix Luigi De Laurentiis de la meilleure première œuvre à la 60e Mostra de Venise.

Son deuxième film, Le Bannissement (2007), en compétition pour la Palme d’or à Cannes, a permis à Konstantin Lavronenko de remporter le premier Prix d’interprétation russe.

En 2011, son troisième film, Elena, a gagné le Prix du Jury dans la section Un Certain Regard. Leviathan (2014), coécrit avec Oleg Negin, a gagné le Prix du Scénario en compétition à Cannes et l’année suivante, le premier Golden Globe pour un film russe depuis 1969.

Faute d’amour (2017) a gagné le Prix du Jury à Cannes et a été nommé comme Meilleur film étranger aux Oscars. Il a remporté le César du meilleur film étranger, une première pour le cinéma russe. En 2018, il retourne au Festival de Cannes en tant que membre du Jury. Andreï Zvyagintsev est membre de l’Academy of Motion Picture Arts and Sciences et de l’Académie européenne du cinéma.

Faouzi Bensaïdi, figure emblématique du cinéma marocain

FIFM 2023 : Hommage et Étoile d'Or pour les 25 ans de carrière de Faouzi  Bensaidi

Faouzi Bensaïdi brandit l’Étoile d’Or

Le Festival International du Film de Marrakech a rendu mercredi soir au Palais des Congrès de la ville Ocre, un vibrant hommage au réalisateur Faouzi Bensaïdi, une figure emblématique du cinéma marocain.

Lors de cette soirée, rehaussée par la présence de grands artistes du septième art et de personnalités du monde de l’art, de la culture et des médias, Faouzi Bensaïdi a reçu l’Étoile d’Or des mains de son épouse, l’actrice marocaine Nezha Rahil.

Cet hommage se veut une reconnaissance de la carrière exemplaire devant et derrière la caméra que mène Faouzi Bensaïdi depuis près de 25 ans. Auteur phare du cinéma marocain, il en est l’un des représentants les plus illustres à l’international, ses films étant régulièrement sélectionnés dans les plus grands festivals du monde.

"Je n’ai fait mon premier court métrage qu’à 30 ans, et pour moi c’était une deuxième naissance, aussi importante que celle inscrite sur mes documents officiels. Donc par un simple calcul, mon âge de cinéma est de 25 ans", a notamment rappelé Faouzi Bensaïdi.

Le réalisateur marocain a également évoqué ses débuts de carrière, soulignant que "tous mes films sont des premiers films, car le cinéma ne filme pas les certitudes, mais le doute, la faille, l’accident et la faiblesse".

Faouzi Bensaïdi réalise en 1998 son premier court métrage "La Falaise”. Puis, il coécrit “Loin” avec André Téchiné. En 2000, il réalise deux courts métrages, à savoir “Le Mur”, primé à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes et “Trajets”, primé à la Mostra de Venise.

Le premier long métrage du cinéaste “Mille mois” reçoit plusieurs récompenses internationales. Par la suite, ce natif de Meknès réalise le film “What a Wonderful World”, sélectionné à la Mostra de Venise, ainsi que le film “Mort à vendre” (2011) qui a obtenu le prix Art et Essai à la Berlinale.

En 2022, il réalise “Jours d’été”, une adaptation dans le Maroc d’aujourd’hui de La Cerisaie d’Anton Tchekhov. Son dernier film “Déserts” fait partie de la sélection 2023 de la Quinzaine des cinéastes.

Parcours de Viggo Mortensen, artiste polyvalent et star américaine 

Le célèbre acteur et cinéaste américain Viggo Mortensen a participé jeudi, à la section "In Conversation With" dans le cadre de la 20è édition du Festival International du Film de Marrakech, occasion pour lui pour partager les moments forts de son riche et long parcours cinématographique.

Ce cinéaste, connu pour ses rôles dans des films emblématiques tels que la trilogie "Le Seigneur des Anneaux" (The Lord of the Rings) et "Green Book", a engagé un dialogue approfondi abordant divers aspects de sa carrière artistique, qui s’étend sur plus de 30 ans.

Évoquant sa collaboration avec le cinéaste argentin Lisandro Alonso, qui participe également à cette édition du festival avec son film "Eureka", Viggo Mortensen a salué l’ouverture du réalisateur à l’improvisation, parlant du plaisir d’avoir de la marge pour s’écarter du script original.

Quant à la dichotomie entre les films grand public et indépendants, Viggo Mortensen a affirmé que le budget et la durée de tournage n’étaient pas des préoccupations significatives pour lui.

Cet acteur américano-danois a mis l’accent sur l’importance de comprendre et de représenter le personnage, quel que soit l’échelle du film.

Artiste polyvalent (acteur, réalisateur, scénariste, producteur .....) il a révélé sa méthode de préparation aux rôles en explorant le passé du personnage, expliquant qu’il "imagine la naissance et l’éducation du personnage, en adoptant une approche holistique du développement des personnages".

La Chambre Marocaine Renaissance du Cinéma et de l’Audiovisuel voit le jour

Le paysage cinématographique marocain vient de connaitre le lancement de la Chambre Marocaine Renaissance du Cinéma et de l’Audiovisuel (CMRCA), visant la promotion du secteur de l’audiovisuel et de l’industrie cinématographique marocaine.

Cette instance professionnelle réunissant d’éminentes figures du monde de la production et de la réalisation cinématographique, ambitionne, selon ses fondateurs, de façonner un futur prometteur pour le cinéma et l’audiovisuel marocains, en privilégiant la collaboration, l’innovation et le rayonnement culturel.

La CMRCA aspire également à surmonter les contraintes inhérentes au marché local et à la concurrence internationale en termes de production cinématographique, tout en mettant en valeur la richesse culturelle et l’identité unique du Royaume.

La CMRCA a assuré avoir déjà établi des partenariats avec une série de maisons de production dont "Film Gallery 451", "Weltweit Filmproduktion Stuttgart GmbH", "Vintage" ou encore "Film Academy". Le but étant de promouvoir l’industrie cinématographique marocaine et de propulser le 7e art national vers de nouveaux sommets.

La CMRCA est dirigée par la productrice et distributrice Asma Graimiche (présidente) ainsi que le producteur Karim Debbagh et le réalisateur Driss Roukhe (vice-présidents) en sus du producteur Nabil Jebbari (secrétaire général) et du producteur et réalisateur Said Hamich (SG adjoint).

"Disco Afrika: une histoire Malgache"

Le long-métrage "Disco Afrika: une histoire Malgache" du réalisateur Luck Razanajaona, projeté jeudi, dans le cadre de la compétition officielle de la 20ème édition du Festival, évoque le dilemme entre valeurs morales et trahison.

Ce film de 80 minutes relate l’histoire d’un jeune malgache de 20 ans, Kwame, qui tente de gagner sa vie dans les mines clandestines de saphir. Suite à un événement inattendu, il doit rejoindre sa ville natale où il retrouve sa mère, d’anciens amis. Ballotté par des sentiments contraires, il va devoir choisir entre argent facile et fraternité, individualisme ou éveil à une conscience politique.

A travers un regard empreint de bienveillance, le jeune cinéaste malgache dépeint le voyage mouvementé d’un jeune homme à la recherche de l’histoire de sa famille, tout en étant tiraillé émotionnellement par des sentiments contradictoires.

Cette pellicule explore les nuances complexes de l’individualisme et offre une réflexion sur l’éveil à une conscience politique. Le protagoniste se voit ainsi confronté à des décisions qui transcendent sa propre personne, l’obligeant à naviguer entre les eaux tumultueuses des intérêts personnels et des idéaux sociaux.

Cette dualité offre ainsi une profondeur thématique qui incite le spectateur à s’interroger sur les choix moraux et éthiques auxquels chacun peut être confronté.

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