Les tigres sauvages sont plus nombreux dans le monde qu'on ne pensait

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Photo prise le 21 décembre 2014 montre un tigre royal du Bengale faisant une pause alors qu'il traverse une clairière de la jungle dans le parc national de Kaziranga, à quelque 280 km à l'est de Guwahati. Il y aurait 40 % de tigres en plus à l'état sauvage depuis 2015, mais avec seulement entre 3 726 et 5 578 individus à l'affût, ils restent une espèce en danger, selon la liste rouge des espèces menacées de l'UICN, rapporte l'AFP le 21 juillet 2022. (Photo de l'AFP)

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Les tigres sauvages sont 40% plus nombreux dans le monde qu'on ne le pensait jusque-là et la population de Panthera tigris "semble se stabiliser voire augmenter", même si elle reste une espèce menacée, a révélé jeudi l'Union internationale pour la conservation de la nature.

En revanche, le monarque migrateur, un majestueux papillon capable de parcourir des milliers de kilomètres chaque année pour se reproduire, est venu rejoindre la Liste rouge de l'UICN, essentiellement à cause du changement climatique et de la destruction de son habitat.

La dernière évaluation de la population mondiale de tigres vivant dans la nature remontait à 2015 et le nouveau comptage a permis d'estimer à entre 3.726 et 5.578, le nombre de ces élégants félins à la fourrure orangée rayée de noir.

Le bond de 40% "s’explique par des améliorations des techniques de suivi, montrant qu’il existe plus de tigres qu’on ne le pensait auparavant, et que le nombre de tigres dans le monde semble être stable ou en augmentation", écrit l'IUCN dans sa mise à jour de sa Liste rouge des espèces menacées, qui fait référence.

"Les tendances démographiques indiquent que des projets tels que le Programme intégré de l’UICN de conservation de l’habitat du tigre sont efficaces et qu’un rétablissement est possible tant que des efforts de conservation se poursuivent", note l'UICN, qui compte plus de 1.400 organisations membres.

Pour autant, le tigre n'est pas tiré d'affaire et reste une espèce menacée.

"Les principales menaces comprennent le braconnage des tigres, le braconnage et la chasse de leurs proies, ainsi que la fragmentation et la destruction des habitats en raison des pressions croissantes de l’agriculture et des établissements humains", souligne l'UICN.

"Pour protéger cette espèce, il est essentiel d’agrandir et de relier les aires protégées entre elles, de veiller à ce qu’elles soient gérées efficacement et de travailler avec les communautés locales vivant à l’intérieur et autour des habitats des tigres", ajoute t-elle.

- Monarque déchu -

Par contre, le papillon monarque migrateur, une sous-espèce du papillon monarque (Danaus plexippus) a vu sa population en Amérique du nord diminuer "d’entre 22% et 72% au cours de la dernière décennie", note l'UICN.

"La présente mise à jour de la Liste rouge souligne la fragilité des merveilles de la nature, telles que le spectacle unique des papillons monarques migrant sur des milliers de kilomètres", a déclaré le Dr Bruno Oberle, Directeur général de l’UICN, cité dans un communiqué.

Exploitation forestière, déforestation mais aussi pesticides et herbicides "tuent les papillons et l’asclépiade, la plante hôte de laquelle les larves du papillon monarque se nourrissent", ajoute encore l'UICN.

"Il est douloureux de voir les papillons monarques et leur extraordinaire migration vaciller au bord de l’effondrement", souligne Anna Walker, de la New Mexico BioPark Society, qui a dirigé l’évaluation des papillons monarques.

La population occidentale a diminué d’environ 99,9% depuis les années 1980. La population orientale, plus grande, a reculé de 84% entre 1996 et 2014.

"La question de savoir s’il reste suffisamment de papillons pour maintenir les populations et empêcher leur extinction demeure préoccupante", alerte l'UICN.

Pour Anna Walker, "il existe des signes d’espoir" dans la mobilisation du public et des organisations pour essayer de protéger ce papillon et ses habitats.

- Esturgeons menacés -

La situation des esturgeons -eux aussi migrateurs- est également allée de mal en pis, y compris celle du beluga réputé pour ses oeufs dont on fait du caviar et sa viande, selon cette liste.

"Toutes les espèces d’esturgeons encore en vie dans l’hémisphère nord, également migratrices, sont aujourd’hui menacées d’extinction en raison des barrages et du braconnage", note l'IUCN.

Ce sont désormais 100% des 26 espèces d’esturgeons restantes dans le monde qui sont menacées d’extinction, un déclin plus prononcé qu'on ne le pensait pour cause de braconnage ou d'obstacle à la migration.

L’esturgeon jaune (Acipenser dabryanus) est passé de la catégorie En danger critique à Éteint à l’état sauvage. La réévaluation a également confirmé l’extinction du spatulaire chinois (Psephurus gladius).

La Liste rouge classe les espèces dans l'une des huit catégories de menace. Un total de 147.517 espèces ont été évaluées dans la dernière version, avec 41.459 espèces considérées comme menacées d'extinction : parmi celles-ci, 9.065 sont en danger critique d'extinction ; 16.094 sont en danger et 16.300 sont jugées vulnérables.

Créée en 1964, la Liste rouge compte 902 espèces aujourd'hui éteintes et 82 espèces éteintes à l'état sauvage. (AFP)

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