Coup de cœur pour un coup de gueule : Passe-droits fiscaux de Nadia Salah

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Mohamed Benchaaboune, ministre de l’Economie et des Finances – Nadia Salah, directeur des rédactions de L’Economiste

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C’est un véritable coup de cœur que le Quid a eu pour le coup de gueule de l’éditorialiste Nadia Salah contre les choix fiscaux du gouvernement. Pince sans rire, elle ne s’interdit pas de se demander, dans son éditorial, Passe-droits fiscaux (L’Economiste du 21/10/2020) pourquoi c’est toujours les mêmes qui payent. Elle s’autorise aussi à se demander, faussement naïve, si le système des bénéficiaires de passe-droits « n’aurait pas infiltré des partis politiques au Parlement et ne serait pas gravement surreprésenté dans le gouvernement même. » Avec l’aimable l’autorisation de Nadia Salah, le Quid reprend cet éditoriale concis qui fait mouche à chaque ligne.  

In-co-rri-gi-bles ! Les choix fiscaux sont incorrigibles. 

Nous voilà repartis avec des dizaines de milliards de cadeaux fiscaux, pudiquement nommés « dépenses » fiscales. Des ministères, et forcément des ministres, des élus appartenant à toutes sortes de partis, des associations professionnelles… ont encore une fois réussi leur coup : obtenir ces grosses, très grosses gâteries fiscales pour leurs clientèles.

La cour des comptes s’en est inquiétée par plus tard que le mois dernier, dans son rapport sur l’exécution du budget 2019. Le ministère des Finances en est réduit à inventer des impôts de « solidarité » dans l’espoir de gratter sur le tissu productif quelques centaines de millions. Ou à faire du lease-back (cession-bail) avec des biens publics. 

Il n’est pas interdit de demander pourquoi c’est toujours les mêmes qui payent. Quand en auront-ils assez de financer les faveurs offertes, depuis plus de dix ans, aux promoteurs immobiliers, exportateurs… pour ne citer que les plus gâtés.

Il n’est pas interdit non plus de se demander si ce système n’aurait pas infiltré des partis politiques au Parlement et ne serait pas gravement surreprésenté dans le gouvernement même. 

Il fut un temps où les subventions sur les produits de première nécessité retenaient toutes les attentions politiques (et sécuritaires). Aujourd’hui il n’en reste pas grand-chose, pas de quoi faire hurler les orthodoxes des finances publiques. 

Etrangement, ces mêmes orthodoxes sont muets devant les passe-droits fiscaux. Ils sont pourtant vingt fois plus élevés. C’est beaucoup, beaucoup d’argent (voir l’Economiste du 20 octobre 2020). 

Et, enfin, on peut se demander pourquoi l’utilité de tout cet argent n’est jamais évaluée, pas plus hier qu’aujourd’hui. 

Nadia Salah 

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