Le pr?sident tunisien sortant Mohamed Moncef Marzouki a perdu tout espoir de gagner au deuxi?me tour des ?lections pr?sidentielles.
Les islamistes du parti ??Annahda??, qui lui ont permis de passer au deuxi?me tour avec plus de 33?% des voix, l'ont abandonn?. Si l'instance d?lib?rative du parti Annahda a laiss? ? ses membres la libert? de choisir, comme au premier tour, son pr?sident, Rached Ghannouchi est venu pr?ciser, sur les plateaux de la cha?ne ??Nessma??, qu'un vote en blanc serait une expression de neutralit? des islamistes. Cette neutralit? n'est qu'une fa?on pour cacher un changement de position et effacer les traces du vote islamiste au premier tour. Car Ghanouchi a profit? de cette occasion pour critiquer la campagne de son ex-alli? Marzouki, niant que la Tunisie court le risque de se retrouver sous une dictature. Le chef des islamistes a r?it?r? par la m?me occasion sa pr?disposition ? entrer dans une coalition gouvernementale avec le parti ??Nidaa Tounes??, pr?sid? par B?ji Ca?d Essebsi et ? permettre au compromis ayant permis l'?lection du pr?sident et des vice-pr?sidents du parlement de perdurer. Et pour boucler, il a lanc? un appel, indirect, pour voter Essebsi en insistant sur l'importance de la compl?mentarit? entre la pr?sidence de la r?publique et le gouvernement pour faire face aux dangers, en premier lieu la stabilit? et la lutte contre le terrorisme.
Le rassemblement des partis de la gauche, ??le front populaire??, a d?cid? lors d'une r?union de ses secr?taires g?n?raux de ne pas voter pour Marzouki et de laisser ? ses composantes le choix de voter B?ji Ca?d Essebsi ou de s'absenter.
En plus de ces trois principales forces politiques, plusieurs candidats ?limin?s au premier tour ont appel? leurs ?lecteurs ? reporter leurs voix sur le candidat de Nidaa Tounes.
Pourtant, Moncef Marzouki, qui m?ne une campagne agressive, ne d?sesp?re pas et se porte en candidat de la r?volution, des pauvres, de l'islam, et parfois du sud. Il a m?me lanc?, dans son fief ? Titaouine au sud, un appel ? son concurrent ? accepter les r?sultats des urnes sans r?action n?gative. Une fa?on pour signifier ? ses supporters qu'il y croit toujours et qu'il compte sur les dissensions au sein des autres forces, surtout au sein de l'?lectorat islamiste sans candidat ? cette ?ch?ance.
Il ressort des derni?res ?volutions que la Tunisie s'achemine vers une large coalition politique derri?re B?ji Ca?d Essebsi. L??ge de ce dernier et son exp?rience jouent en sa faveur et non le contraire. Le peuple tunisien et son ?lite ont prouv? une grande maturit?.