Apr?s une campagne houleuse, le pr?sident tunisien ?lu post-r?volution sera d?sign? dimanche. Sans suspense.

Six points s?parent les deux rivaux. Le 21 d?cembre, les Tunisiens d?cideront qui de Moncef Marzouki ou B?ji Ca?d Essebsi sera le premier pr?sident post r?volution l?gitim? par les urnes. Le r?sultat ne fait gu?re de suspense mais la campagne n?a pas ?t? tendre. Les deux candidats se sont invectiv?s par m?dias interpos?s. Moncef Marzouki? a? ?t? accus? d?avoir ?t? soutenu par les islamistes vu son score de 34?% des voix alors qu?un mois auparavant, aux l?gislatives, son parti n?avait m?me pas recueilli 2?% des suffrages. Et ce dernier d?accuser B?ji Ca?d Essebsi d?incarner le retour de l?ancien r?gime Ben Ali. Il a m?me d?clar? qu?il craignait des fraudes du camp adversaire pour le second tour. Une attaque qui lui ?a valu une mise en garde de la Commission ?lectorale.

B?ji Ca?d Essebsi, avec 39,4% des voix au premier tour, est bien parti pour un doubl? ? 88?ans, apr?s la victoire de son parti aux l?gislatives quelques semaines plus t?t. ??BCE??, ex-ministre de Bourguiba dans les ann?es 50-60, est un homme de caract?re qui semble tr?s dou? pour la communication. Il a les m?dias dans sa poche. Son parti, Nidaa Tounes, est une large coalition allant de la gauche ? la droite, en passant par le RCD, le parti unique sous Ben Ali. Il s?est fait figure de l?opposition contre la dictature. Il a refus? de d?battre avec Moncef Marzouki.

Le pr?sident sortant, lui,? traine son bilan qui a vu l??conomie de la Tunisie couler et le terrorisme faire surface. L?argument de Moncef Marzouki dans la campagne?? ??Il ne faut surtout pas que BCE r?alise le doubl? (l?gislatives/pr?sidentielle), pour ?viter la concentration des pouvoirs??. L?homme r?put? nerveux, parle ?galement de r?concilier le pays, de partager le pouvoir et des droits de l?homme. Il se d?finit tant?t comme la?c, tant?t comme s?culier, m?me s?il affirme que l?islam politique est une composante politique comme une autre dans le monde arabe.

Les m?dias tunisiens ont d?plor? une campagne qui a tourn? au pugilat verbal, bien en dessous des v?ritables enjeux. Quatre ans apr?s la chute de Ben Ali, cette ?lection constitue la premi?re ?lection pr?sidentielle au suffrage universel de l?histoire du pays.