Sahara-discours royal : Un discours de recadrage

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couv-obama-mohammed-VI Le recadrage royal s?imposait tant le SG de l?ONU et son envoy? sp?cial risquaient de torpiller l?effort d?ploy? par le Royaume depuis 2007 Le discours royal est tomb? ? point nomm?. Un recadrage rendu n?cessaire, depuis avril 2014, bien que le Conseil de s?curit? n?ait pas fait siennes les fameuses recommandations du secr?taire g?n?ral de l?ONU, dans son rapport sur la question du Sahara marocain. Les menaces de Ban ki-moon de revenir ? la case d?part, avec le grave risque d?enterrer la proposition marocaine d?autonomie, si aucun progr?s n??tait enregistr? dans les n?gociations d?ici avril 2015, demeurent pendantes. Les rapports de force ont quelque peu chang? depuis et le froid qui frappe les relations maroco-fran?aises n?arrange naturellement pas les choses car, jusque-l?, le Maroc disposait au sein de cette instance internationale d?un avocat inconditionnel de sa cause. Fait significatif qui explique cet ?tat de fait, le souverain, dans son discours du 6 novembre, avait, de mani?re globale, exprim? son estime aux grandes puissances, mais en sp?cifiant express?ment les Etats-Unis, plus particuli?rement la Maison blanche, mais aucun mot sur Paris. Le recadrage royal s?imposait donc. En effet, le Maroc avait commis au d?part un impair, car il aurait pu r?cuser la nomination de Christopher Ross, comme envoy? personnel du SG de l?ONU pour le Sahara. Le diplomate am?ricain avait servi comme ambassadeur des Etats-Unis ? Alger de 1989 ? 1992 et ce seul fait aurait pu justifier les r?serves marocaines. En le r?cusant plus tard, en 2012, pour sa partialit? dans le traitement du dossier, et en lui accordant sa b?n?diction lors de sa confirmation dans ses fonctions, quelques semaines plus tard, le Maroc a commis un autre impair. Logiquement, le Maroc devait s?attendre ? une riposte en bonne et due forme de Ross dans ses rapports. Le diplomate am?ricain attendait le Maroc au tournant pour prendre sa revanche. Comme pour la CAF, le Maroc qui s?est retir? de l?OUA depuis maintenant 30 ans, ne risquait-il pas, de provoquer une autre rupture avec l?Afrique sur un des rares ponts encore debout, alors que sa compagnie a?rienne continuait ? desservir les pays infect?s par Ebola, pendant que, paradoxalement, son ministre de la sant? invoquait, entre autres arguments, la suspension des liaisons a?riennes des grandes compagnies a?riennes europ?ennes. Le recadrage royal s?imposait donc, tant le SG de l?ONU et son envoy? sp?cial risquaient de torpiller l?effort d?ploy? par le Royaume depuis 2007, pour canaliser les n?gociations pour le r?glement de la question du Sahara autour de sa proposition d?autonomie. Effectivement, les projets de Ban ki-Moon et de Christopher Ross risquaient de torpiller cet effort, bien que les grandes puissances ne soient pas all?es jusqu?au bout de leur logique pour valider ouvertement le projet d?autonomie et le consigner comme unique alternative pour le r?glement d?finitif de la question du Sahara marocain. Le Maroc ?tait en droit de r?clamer des grandes puissances de passer ? la vitesse sup?rieure, au lieu de continuer, ind?finiment, de vanter le r?alisme et le s?rieux de l?initiative marocaine, face ? une autre proposition, frapp?e de caducit?. Le Maroc a fix? ses conditions. La visite de Ross ne peut donc avoir lieu que si l?ONU r?pond aux exigences marocaines, dont la principale est celle de ne pas s??carter de la feuille de route des n?gociations?: ne pas inscrire les droits de l?homme dans la mission de la MINURSO, ne pas modifier le calendrier et l?agenda des n?gociations. Naturellement, le Maroc r?clame aujourd?hui aux grandes puissances une plus grande implication pour soutenir sa proposition d?autonomie et la valider comme mode de r?glement d?finitif. Il reste que, pour avancer sur ce dossier, le SG de l?ONU devrait pouvoir d?signer un autre envoy? personnel pour le Sahara. Christopher Ross est maintenant contest?. Il ne peut plus, moralement, assumer sa t?che.