Amnesty International a qualifi? de ?tr?s graves? les d?passements en mati?re des droits de l'Homme enregistr?s dans les r?gions du sud de l'Alg?rie, en particulier ? Gharda?a et Touggourt.
?Ce qui se passe ? Gharda?a, ? Touggourt et plus g?n?ralement au Sud du pays est tr?s grave et tr?s pr?occupant?, a assur? la directrice d'Amnesty International-Alg?rie, Hassina Oussedik, dans une interview publi?e ce mardi 9 d?cembre par un m?dia local. Amnesty a relev? ?une tr?s forte d?gradation de la situation des droits humains? dans cette partie du pays, alors que ?des communaut?s qui vivaient ensemble sont actuellement non seulement divis?es mais sont rentr?es dans un cercle de violence?. L'organisation internationale a fait ?galement ?tat de la r?pression des manifestations et l'absence de dialogue avec les populations, estimant que ?la r?pression disproportionn?e n'est qu'un facteur suppl?mentaire qui aggrave la violence?.
En r?action aux r?centes violences meurtri?res ? Touggourt, ? 600 km au sud d'Alger, la F?d?ration internationale des Ligues des droits de l'Homme (FIDH) a exprim? son inqui?tude face aux violences et au recours excessif ? l'usage de la force, exigeant une enqu?te ?ind?pendante, impartiale et transparente?.
Trois personnes ont ?t? tu?es et une cinquantaine d'autres bless?es dans les affrontements survenus, le 28 novembre dernier, avec les forces de l'ordre dans la commune de Touggourt, wilaya de Ouargla. Des partis politiques alg?riens, qui avaient condamn? vivement ?les meurtres? de manifestants dans cette localit? d?sh?rit?e, ont exig? l'ouverture d'une enqu?te sur ces heurts ? la lumi?re d'informations sur l'utilisation de ?balles r?elles?. Le wali de Ouargla, Ali Bouguerra, avait ni? avoir ?donn? l'ordre de tirer sur les manifestants?, tout en conc?dant des ?d?passements? dans la gestion par les services de s?curit? du rassemblement de citoyens exprimant des revendications sociales, notamment la distribution de parcelles de terrain et le raccordement au r?seau d'eau.
?A des revendications sociales et l?gitimes, le pouvoir a r?agi par des moyens r?pressifs qui contrastent extr?mement avec la contestation pacifique des jeunes qui ?taient rassembl?s pendant deux jours avant que la police n'intervienne?, avait d?plor? le Rassemblement pour la culture et la d?mocratie (RCD). Pour la formation de centre-gauche, ?ce d?ferlement de la violence des services de s?curit? confirme l'incapacit? du pouvoir ? apporter des solutions aux attentes citoyennes et ? anticiper sur des mouvements de protestation r?currents?. Quant ? la r?gion de Gharda?a, elle a ?t? longtemps secou?e par des violences et des affrontements, qui ont fait pas moins de quinze morts et des dizaines de bless?s, ainsi qu'un nombre incalculable de biens publics et priv?s d?truits ou incendi?s.
La ligue alg?rienne pour la d?fense des droits de l'Homme avait accus? les forces de l'ordre ?d'attitude scandaleuse? et de ?parti pris? dans des affrontements intercommunautaires, stigmatisant ?le fait de cibler les Mozabites lors des interpellations?.