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Yémen : Ahmed Awad ben Mubarak démissionne sur fond de violences
Il a ?t? nomm? tout juste mardi. Ce matin, il d?missionne. Le Premier ministre y?m?nite r?pond aux rebelles qui contestent sa nomination
Ce matin, le Y?men s?est r?veill? sur deux bouleversements?: d?abord, la d?mission de son Premier ministre ? peine nomm? mardi. Ensuite, un attentat dans la capitale Sanaa qui a fait plus de vingt morts.
Ahmed Awad ben Mubarak d?missionne, ?
Le Premier ministre y?m?nite consid?re que ce n?est pas la peine de verser de l?huile sur le feu. Il a demand? hier soir aupr?s du pr?sident Abd Rabbo Mansour Hadi ? ?tre d?mis de ses fonctions. Dans sa d?cision, Ahmed Awad ben Mubarak dit vouloir ??pr?server l?unit? nationale et prot?ger le pays contre les divisions??. Le Premier ministre devait se charger de former un nouveau gouvernement, en vertu d?un accord de cessez-le-feu conclu sous l??gide de l?ONU. Le Y?men est sous tentions internes depuis plusieurs semaines et les violences entre rebelles houtis et gouvernement ne semblent pas ?tre pr?s de s?arr?ter. La nomination mardi du Premier ministre est venue raviver davantage les tentions.
Tout juste deux heures apr?s l?annonce officielle, les membres du mouvement Ansaruallah sont mont?s ? la charge. Ils rejettent la d?signation d?un Premier ministre par le pr?sident, d?autant plus que la capitale Sanaa est contr?l?e par les rebelles chiites depuis le 21 septembre. Par ailleurs, les houtis ont ? leur tour refus? cette nouvelle d?signation. Ils estiment qu?elle n???exprime pas la volont? du peuple?? mais plut?t celle Washington et de Ryad. Mais le clan du pr?sident reproche aux houthis un rejet motiv? par le fait de ne pas vouloir ? tenir leurs engagements ?. Leurs engagements, selon l?accord de cessez-le-feu, ?taient de lever le camp autour de Sanaa. Ils devraient se retirer de la capitale, puis restituer les ?quipements qu?ils avaient pris ? l?arm?e y?m?nite.
Mais cette nomination n??tait pas critiqu?e que par les rebelles. Le parti de l?ancien pr?sident Ali Abdallah Saleh avait lui aussi fustig? cette nomination. Le Congr?s g?n?ral populaire (CPG) avait consid?r? la d?cision de nommer ben Mubarak comme ?tant ? non consensuelle ?. Il avait appel? Abd Rabbo Mansour Hadi ? la repenser, en accusant le nouveau premier ministre de n?avoir ? jamais ?t? neutre ou ind?pendant ?. Mais il faut savoir que les affinit?s de Mansour Hadi avec ben Mubarak ?taient bien pr?sentes. Au d?part, cinq candidats sur 21 ?taient retenus pour le poste. Mais le pr?sident avait lui-m?me limit? le choix ? trois, donnant donc plus de chances ? ben Mubarak d?acc?der ? la primature.
? puis un attentat secoue la capitale
Parall?lement ? la contestation motiv?e par le choix d?un nouveau Premier ministre, les rebelles renfor?aient de plus en plus leur pr?sence dans la capitale. Ils essayaient aussi de gagner du terrain ? l?est, o? se situent les gisements p?troliers les plus importants du Y?men. Les rebelles voulaient rallier ? eux le sud-ouest du pays ?galement. L?objectif ?tait d?avoir la mainmise sur le d?troit de Bab al-Mandeb qui ouvre vers le sud de la mer Rouge.
Les houtis za?dis sont minoritaires dans un pays ? dominance sunnite. Mais leur gain de terrain semble g?ner plusieurs, surtout Al Qa?da. C?est ainsi que les commandos du mouvement islamiste ont men? leurs attaques aujourd?hui d?s l?aube. Ils ont tu? dix policiers et ont affirm? qu?ils contenaient l?expansion des houthis. En effet, Al Qa?da pr?tend que la police de Sanaa sympathisait avec les rebelles et leur facilitait l?acc?s ? la capitale. Apr?s cette attaque, un attentat en plein centre de Sanaa a vis? un bastion chiite des houtis. Le bilan provisoire en d?but de journ?e ?tait de 20 morts. Il a grimp? dans l?apr?s-midi ? 46. L?accord de paix entre le gouvernement du Y?men et les rebelles semblent avoir des chances minimes de r?ussite. Cette derni?re attaque vient l?avorter, alors qu?Al Qa?da ne cesse de menacer les houtis d?une guerre sans merci contre les chiites.