International
Appels internationaux vains à une trêve et une enquête après le drame qui s’ajoute aux autres drames de Gaza
Des Palestiniens pleurent à l'hôpital Al-Shifa dans la ville de Gaza, devant les corps des Palestiniens abattus par les forces israéliennes avaient par dizaines lorsqu'une foule affamée s'était précipitée vers des camions d'aide humanitaire le 29 février. Des sources israéliennes ont confirmé que les troupes avaient ouvert le feu sur les Palestiniens. (Photo de l'AFP)
La communauté internationale a souligné l'urgence d'un cessez-le-feu humanitaire et réclamé une enquête après des tirs israéliens sur des civils palestiniens et une bousculade pendant une distribution d'aide jeudi à Gaza, qui ont fait plus de 110 morts, que l’on qualifie de drame comme si les autres 30.000 Palestiniens tués n’en sont pas un.
Près de cinq mois après le début de la guerre d’Israël, qui assassine partout, à Gaza, en Cisjordanie, au Liban et en Syrie, poursuit, peu inquiète des vaines réactions. Internationales, ses frappes incessantes contre le territoire palestinien dévasté qui ont fait dans la nuit au moins 83 morts.
Alors que le bilan humain ne cesse de s'alourdir avec plus de 30.200 morts, dont 25 000 enfants et femmes enfin reconnus par le chef du Pentagone américain, 2,2 millions des 2,4 millions d'habitants de ce petit territoire assiégé par Israël, sont menacés de famine, alerte l'ONU.
Près de cinq mois encore, 30 médias internationaux, dont les principales agences de presse mondiales, viennent de se réveiller pour apporter jeudi leur solidarité aux journalistes palestiniens qui travaillent dans des conditions d'extrême difficulté à Gaza et appelé les autorités israéliennes à "les protéger" comme des civils. Ils sont, selon le Comité de protection des journalistes (CPJ), une association basée à New York qui a coordonné cette lettre ouverte, au moins 94 journalistes, alors que les sources palestiniennes donnent plus de 110 le nombre des victimes, ont été tués depuis le début de la guerre d’Israël contre le Peuple Israélien. le Hamas, dont, la majorité, 89, selon la sous-estimation du CPJ, sont des "Palestiniens tués par l'armée israélienne", soit le conflit le plus mortel "jamais documenté" par l'organisation.
Jeudi, un médecin de l'hôpital al-Chifa et des témoins ont affirmé que des soldats israéliens avaient tiré sur une foule affamée qui se précipitait vers les camions d'aide dans la ville de Gaza, dans le nord. Le bilan est de 112 morts et 760 blessés.
Un responsable de l'armée israélienne a confirmé des tirs qu’il a prétendus ‘’limités" de soldats se sentant "menacés" (sic) et évoqué "une bousculade durant laquelle des dizaines d'habitants ont été tués et blessés, certains renversés par les camions d'aide".
Ce drame, a reconnu le président américain, Joe Biden, va compliquer les pourparlers en vue d'une trêve dans la guerre israélienne d’extermination des Palestiniens.
Fidèle allié d'Israël, les Etats-Unis ont exigé des "réponses" du gouvernement de Benjamin Netanyahu après la tragédie de jeudi, appelant à une "enquête approfondie".
"Le meilleur moyen d'alléger les souffrances du peuple palestinien est de parvenir à un accord sur un cessez-le-feu temporaire (...)", a affirmé le département d'Etat jeudi, en parlant d'une situation "incroyablement désespérée" à Gaza. Des paroles sans conséquence auprès de Netanyahu qui sait ce qu’attend de lui réellement Washington.
"Enquête efficace"
L'Italie et l'Espagne ont condamné le drame de Gaza, jugeant "urgent" un cessez-le-feu. La France a dénoncé des tirs contre des civils "pris pour cible par des soldats israéliens", comme si c’était pour la première fois, et réclamé une "enquête indépendante". L'Allemagne a appelé Israël à "mener une enquête complète" et appelé à une "trêve humanitaire".
La Chine a appelé à un "cessez-le-feu" et à garantir l'entrée des aides humanitaires dans le territoire, soumises au feu vert d'Israël.
Poids lourd du monde arabe, l'Arabie saoudite a condamné "la prise pour cible de civils sans défense par les forces d'occupation".
Le Qatar, l'un des principaux médiateurs dans la guerre, a appelé à une "action internationale pour mettre fin immédiatement à l'agression (israélienne)".
Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni en urgence et à huis clos, après que le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, "choqué", a plaidé pour "une enquête indépendante efficace".
Le drame a eu lieu le jour où le ministère de la Santé du Hamas a annoncé que le bilan de la guerre avait dépassé le seuil des 30.000 morts, aujourd’hui admis par les Américains, à Gaza, la plupart des civils. Un dernier bilan publié vendredi fait état de 30.228 morts depuis le 7 octobre.
Nouveaux raids israéliens
L’armée sioniste pilonne sans répit la bande de Gaza et s’attaque à quasiment tous les pays limitrophes, a lancé le 27 octobre une offensive terrestre durant laquelle les soldats ont pris de vastes régions et avancé progressivement du nord au sud de cette bande de terre d'environ 40 km de long et 10 de large.
L'armée de l'air israélienne a mené des dizaines de frappes à travers le territoire, notamment à Khan Younès et Rafah, dans le sud. Des combats entre les soldats israéliens et la résistance palestinienne se poursuivent à Gaza-Ville ainsi qu'à Khan Younès, ont indiqué des témoins.
Après le drame de jeudi, Joe Biden a indiqué qu'il n'y aurait "probablement" pas d'accord de trêve avant le début du ramadan, mois sacré du jeûne pour les musulmans, qui commence autour du 10 ou 11 mars.
Le Qatar, les Etats-Unis et l'Egypte tentent, sans succès jusqu'à présent, d'arracher un accord prévoyant une trêve de six semaines associée à une libération détenus israéliens en échange de prisonniers palestiniens et l'entrée à Gaza de quantités importantes d'aides.
L'offensive israélienne a détruit des quartiers entiers et forcé 1,7 million de personnes à fuir leurs foyers.
Selon l'ONU, près de 1,5 million de déplacés ont gagné Rafah, adossée à la frontière fermée avec l'Egypte, où la population massée sans échappatoire craint une offensive terrestre d'Israël. (Quid avec AFP)