Blinken attendu en Arabie saoudite pour réchauffer les relations avec son allié

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Photo archives – Antony Blinken avec son homologue saoudien Faisal ben Farhan AI Saoud

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Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken est attendu mardi en Arabie saoudite avec le but affiché de renforcer les relations entre Washington et Ryad, parler du conflit au Soudan et d'une normalisation avec Israël.

Les Etats-Unis entendent continuer à élargir les Accords d’Abraham "en s'appuyant sur le travail accompli par l’administration Trump", a affirmé lundi à Washington le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken.

“Nous avons déjà réalisé des progrès historiques significatifs pour approfondir et élargir les accords d'Abraham en s'appuyant sur le travail de l'administration Trump”, a affirmé le chef de la diplomatie américaine lors du Sommet annuel de l’American Israel Public Affaires Committee (AIPAC).

Cette visite de trois jours survient sur fond de rapprochement historique entre l'Arabie saoudite et deux ennemis des Etats-Unis, l'Iran et la Syrie, amorçant un changement de la donne géopolitique dans la région.

M. Blinken doit arriver en soirée à Jeddah, sur la mer Rouge, où il pourrait rencontrer le prince héritier Mohammed ben Salmane, qui règne de facto sur l'Arabie saoudite.

Les relations entre Washington et Ryad sont compliquées alors que l'administration de Joe Biden a accusé le riche Etat du Golfe de violations des droits humains et d'influencer les prix du brut.

Mais l'allié saoudien, à qui Washington a fourni quantité d'armes, joue un rôle clé dans la région et les responsables américains veulent maintenir des liens forts.

"Enormément de travail" 

"Nous avons énormément de travail devant nous", a reconnu vendredi à des journalistes un haut diplomate américain, Daniel Benaim.

M. Blinken abordera avec les responsables saoudiens la "coopération stratégique" entre les deux pays, notamment dans la région.

Son déplacement intervient alors que les Etats-Unis et l'Arabie saoudite sont médiateurs dans le conflit au Soudan, sans parvenir cependant à faire respecter plusieurs trêves entre les généraux belligérants.

Les Etats-Unis se sont dit prêts à reprendre les discussions à Jeddah avec les émissaires des deux camps s'ils sont "sérieux" dans leur volonté de respecter le cessez-le-feu, qui permettrait d'aider à acheminer l'aide humanitaire.

Depuis le 15 avril, la guerre entre l'armée et les paramilitaires a fait au Soudan plus de 1.800 morts et plus d'un million et demi de déplacés et réfugiés.

Les efforts de paix au Yémen devraient également figurer au menu des discussions de M. Blinken. Dévasté par des années de guerre, ce pays connaît une période d'accalmie depuis une trêve négociée par l'ONU en avril 2022.

L'Arabie saoudite dirige depuis 2015 une coalition militaire au Yémen pour appuyer les forces progouvernementales contre les rebelles Houthis, soutenus par l'Iran.

Après son arrivée mardi à Jeddah, M. Blinken ira mercredi à Ryad, où il participera à une réunion avec le Conseil de coopération du Golfe.

Jeudi, toujours dans la capitale saoudienne, il coprésidera avec son homologue saoudien une réunion de la coalition des pays luttant contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI), créée en 2014 et qui regroupe des dizaines de pays.

Normalisation Israël/Arabie saoudite? 

Ces pays devraient s'engager à débloquer de nouveaux fonds pour l'aide à la stabilisation pour les territoires libérés de l'emprise de l'EI en Syrie et en Irak, a affirmé un diplomate américain, Ian McCary.

Autre sujet qui devrait figurer à l'agenda: les efforts en vue d'une normalisation entre le royaume saoudien et Israël.

Dans un discours devant le lobby pro-Israël AIPAC lundi à Washington, M. Blinken a affirmé que son pays avait "un vrai intérêt de sécurité nationale à promouvoir une normalisation entre Israël et l'Arabie saoudite".

"Nous (...) devons jouer un rôle à part entière pour faire avancer cette cause", a affirmé le secrétaire d'Etat, disant qu'il y travaillerait lors de son déplacement en Arabie saoudite.

Ces dernières années, les Emirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc ont normalisé leurs relations avec Israël, rompant avec des décennies de consensus arabe conditionnant l'établissement de relations avec Israël avec la résolution de la question palestinienne.

Une normalisation entre l'Arabie saoudite et Israël constituerait un nouveau chamboulement dans la région après le récent rapprochement entre Ryad et Téhéran, sous l'égide de la Chine, mais aussi entre Ryad et Damas, après des années de froid.

M. Blinken, dont le pays a salué avec circonspection la nouvelle entente irano-saoudienne, a averti lundi que, si Téhéran "rejette la voie de la diplomatie", alors Washington n'écartera "aucune possibilité pour que l'Iran n'obtienne pas d'armes nucléaires."

Le voyage de M. Blinken intervient quelques semaines après celui du conseiller à la Sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, et près d'un an après celui du président Biden à l'été 2022 qui avait connu un succès mitigé. (Quid avec AFP et MAP)

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