Bombardements israéliens sur la bande de Gaza menacée de famine

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Le 21 février 2024, des habitants de la bande de Gaza pleurent leurs morts lors des funérailles de leurs proches, tués lors de frappes israéliennes nocturnes, dans un cimetière de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, alors que les combats se poursuivent entre Israël et le mouvement militant du Hamas. (Photo de SAID KHATIB / AFP)

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La bande de Gaza plongée dans la famine est toujours mercredi dans une catastrophe humanitaire qui frappe notamment la ville surpeuplée de Rafah, dans le sud, mais aussi le nord, pendant que de nouveaux pourparlers en vue d'une trêve s'amorcent au Caire.

La guerre israélienne d’extermination des Palestiniens et les bombardements se poursuivent sans répit à travers le territoire palestinien, où 118 personnes ont été tuées en 24 heures.

Selon l'ONU, 2,2 millions de personnes, de la population sur 2,4 millions, sont menacées de famine dans la bande de Gaza, sous blocus depuis quinze ans et assiégée par Israël depuis le début de la guerre le 7 octobre.

La situation est particulièrement alarmante dans le nord, en proie "au chaos et à la violence", selon le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies qui a suspendu mardi la distribution de son aide dans ce secteur.

L'aide humanitaire, toujours insuffisante et soumise au feu vert d'Israël, entre à Gaza essentiellement par Rafah via l'Egypte, mais son acheminement vers le nord est rendu presque impossible par les destructions et les combats qui isolent cette région du reste du territoire.

Après 75 ans d’occupation, tueries et d’apartheid qui ont commencé par l’expulsion en 1948 de centaines de milliers de  Palestiniens, et près de 20 ans de siège de Gaza, Israël, soutenu en flux tendu en rames, en propagande et en diplomatie par l’Occident, mène depuis l’attaque des combattants palestiniens du 7 octobre une guerre d’extermination des Palestiniens qui a déjà fait. Son plus de 30.000 morts, la quasi-totalité des civils dont plus de 12.000 enfants et 10.000 femmes. Les blessés et les disparus ensevelis sous les ruines se comptent par dizaines de milliers.

Face. Au génocide, le monde se contente d’exprimer ses vives inquiétudes se sont exprimées dans le monde, y compris par Washington, allié d'Israël, face à la perspective d'une offensive contre Rafah que Benjamin Netanyahu se montre déterminé à lancer.

"Pas de farine" 

Selon des témoins, des combats se déroulaient mercredi dans le sud à Khan Younès, où les soldats traquent les combattants Palestiniens au milieu des ruines, mais aussi à Zaytoun et Shujaiya, deux secteurs de la ville de Gaza, dans le nord.

"Nous n'en pouvons plus. Nous n'avons pas de farine. Nous ne savons même pas où aller par ce temps froid", a témoigné Ahmad, un habitant de Gaza-ville, où les bombardements ont laissé un paysage chaotique. "Nous demandons un cessez-le-feu. Nous voulons vivre".

L'armée a affirmé avoir tué des dizaines de Palestiniens qu’elle qualifie de ‘’terroriste’’ à Zaytoun mardi et détruit "des dizaines de cibles". Elle a indiqué "intensifier" ses opérations à Khan Younès.

Médecins sans Frontières a annoncé pendant la nuit qu'un abri hébergeant des membres de l'ONG et leurs familles avait été touché par une frappe israélienne à Al-Mawasi, à l'ouest de Khan Younès, qui a fait au moins deux morts et huit blessés selon le Croissant-rouge palestinien.

A Rafah, des images tournées par l'AFP ont montré des Palestiniens inspectant les ruines d'une maison après une frappe.

Près d'un million et demi de personnes, selon l'ONU, sont massées dans cette ville située contre la frontière fermée avec l'Egypte.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a annoncé une prochaine offensive terrestre sur Rafah, afin de ‘’vaincre le Hamas’’ dans son "dernier bastion".

Cette perspective inquiète la communauté internationale, alors que l'Egypte accueille de nouvelles discussions visiblement. vaines en vue d'une trêve.

Le chef du bureau politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, installé au Qatar, doit discuter mercredi au Caire avec le chef des services de renseignement égyptiens, Abbas Kamel, notamment de la "première phase" d'un plan élaboré en janvier par les pays médiateurs, Qatar, Etats-Unis et Egypte, a déclaré une source du Hamas à l'AFP à Gaza.

Cette première phase prévoyait une trêve de six semaines, associée à un échange de détenus israéliens contre des prisonniers palestiniens détenus par Israël et à l'entrée à Gaza d'une importante quantité d'aide humanitaire.

Le conseiller du président américain Joe Biden pour le Moyen-Orient, Brett McGurk, se rend de son côté mercredi en Egypte et jeudi en Israël.

Le Hamas réclame un cessez-le-feu, un retrait israélien de Gaza, la fin du blocus israélien et un abri sûr pour les centaines de milliers de civils déplacés par la guerre. (Quid avec AFP)

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