Candidat préféré des occidentaux contre Trump, Biden inquiète ses électeurs

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Le président américain Joe Biden s'exprime lors d'une conférence de presse à l'issue du 75e sommet de l'OTAN au Walter E. Washington Convention Center à Washington, DC, le 11 juillet 2024. (Photo SAUL LOEB / AFP)

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Il n’y a pas de doute possible, les capitales occidentales, au moins celles qui ne sont encore tombées dans l’escarcelle de l’extrême droite, contre Trump dont elles redoutent les choix aussi bien que les attitudes et comportements, Joe Biden est leur candidat préféré. Souvent par défaut tant les Européens craignent ses gaffes, ses amnésies, et sa perte du sens de l’orientation au propre comme au figuré.  

Pour ne pas les décevoir, mais surtout pour garder la confiance des siens, Biden a bataillé jeudi lors d'une longue conférence de presse, obscurcie par des lapsus spectaculaires, sans vraiment réussir à convaincre de ses aptitudes et sa candidature à un second mandat reste précaire.

Le président américain avait à peine bouclé une heure d'échanges avec les journalistes que deux démocrates supplémentaires lui ont demandé de céder la place.

Cela augure-t-il d'une déferlante d'appels de ce genre ? Les prochaines journées diront si Joe Biden a juste gagné un peu de temps avant un retrait que nombre de partisans disent inéluctable, ou s'il a endigué la révolte grondant dans son parti.

"Je suis déterminé à être candidat, mais je pense qu'il est important d'apaiser les peurs", a -t-il reconnu, en promettant de faire campagne activement.

Ancien bègue, le président américain n'a jamais été un orateur flamboyant. Jeudi, il a parfois bafouillé ou peiné à finir ses phrases, mais aussi démontré sa maîtrise de dossiers internationaux notamment, sans notes ni prompteur.

Rien à de comparable avec son débat calamiteux du 27 juin face à Donald Trump, lors duquel il était apparu très confus et fatigué, mais tout de même.

"Terminer le travail" 

Joe Biden a répété plusieurs fois vouloir "terminer le travail" engagé en 2020, et assuré qu'il serait toujours capable, s'il était réélu, de "gérer" les présidents chinois et russe, Xi Jinping et Vladimir Poutine, dans trois ans.

"J'ai eu trois examens neurologiques intenses et conséquents" menés par un neurologue, le dernier "en février", a-t-il rappelé, et "ils disent que je suis en bonne forme".

Il a une nouvelle fois balayé les mauvais sondages et affirmé qu'il était "le plus qualifié" pour l'emporter en novembre face à son prédécesseur républicain.

"Il y a d'autres gens qui pourraient aussi battre Trump mais c'est terriblement difficile de partir de zéro", a-t-il lancé, à quatre mois du scrutin présidentiel.

Le dirigeant démocrate, dont l'acuité mentale et la résistance physique font l'objet de vifs débats, a seulement reconnu qu'il fallait qu'il "se ménage un peu plus".

Joe Biden, coutumier du fait, a aussi fait jeudi des lapsus spectaculaires, qui ont immédiatement fait la joie de son rival.

En réponse à la première question lors de la conférence de presse, il a dit: "Je n'aurais pas choisi le vice-président Trump pour être vice-président si je ne pensais pas qu'elle était qualifiée pour être présidente."

Il voulait évidement évoquer la vice-présidente Kamala Harris.

"Beau boulot, Joe," a ironisé Donald Trump sur son réseau Truth Social.

Joe Biden ne s'est pas repris, comme il l'avait fait peu avant, en commettant une autre bourde monumentale.

"Président Poutine" 

S'exprimant à l'occasion du sommet de l'Otan à Washington, il avait annoncé le "président Poutine" alors qu'il accueillait le chef d'Etat ukrainien Volodymyr Zelensky sur scène.

"Et maintenant je veux passer la parole au président de l'Ukraine, qui a autant de courage qu'il a de détermination. Mesdames et messieurs, le président Poutine", a déclaré le président américain, avant de se reprendre quasiment immédiatement.

"Je suis tellement concentré sur le fait de battre Poutine", s'est-il justifié.

De nombreux démocrates doutent que le président américain puisse encore sauver sa candidature, à quelques semaines de la convention d'investiture qui se tiendra du 19 au 22 août à Chicago.

Certains l'ont déjà dit publiquement, sans que les appels à son retrait ne soient pour l'heure massifs, ou relayés par des ténors du parti.

Selon le New York Times, l'équipe de campagne de Joe Biden et de sa colistière Kamala Harris a commencé à mener discrètement des sondages sur les chances de la vice-présidente, âgée de 59 ans, face à Donald Trump.

La chaîne CBS affirme elle que de nombreux parlementaires démocrates sont déjà prêts à demander publiquement un retrait, comme la dizaine d'élus qui l'ont déjà fait.

Dans un sondage Ipsos diffusé jeudi par le Washington Post et ABC, 67% des personnes interrogées estiment que le président américain devrait retirer sa candidature. Parmi les seuls électeurs démocrates, c'est aussi l'opinion majoritaire, à 56%. (Quid avec AFP)