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Casamance : Signature d'un accord de paix entre l’État sénégalais et une faction du MFDC
250 combattants du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) ont acté samedi le dépôt de leurs armes
Dakar - L'État du Sénégal et une faction rebelle du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC, sud) ont signé, samedi, un accord de paix par lequel ces rebelles s’engagent à déposer les armes.
Cet accord a été paraphé dans le camp rebelle de Jakai situé à quelques encablures du village de Mongone dans le département de Bignona, dans le sud du pays.
Au moins, 250 combattants du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) ont acté samedi le dépôt de leurs armes lors d'une cérémonie organisée à Mangone, une localité du département de Bignona, qui abritait par le passé un importante base du mouvement irrédentiste.
« Cette cérémonie s’inscrit en lettre d’or dans l’histoire du Sénégal. Elle est l’aboutissement d’un processus de négociations entre l’Etat du Sénégal représenté par le comité ad hoc sur la paix en Casamance et l’initiative pour la réunification des ailes politiques et armées du MFDC qui a duré presque trois ans’’, a déclaré le gouverneur de Ziguinchor Guédj Diouf, cité par l'agence de presse sénégalaise "APS".
Plusieurs acteurs, des facilitateurs du processus, des partenaires techniques au développement, des structures spécialisées et élus territoriaux ont pris part à cette cérémonie.
« Les négociations ont été menées de mains de maitre dans la plus grande discrétion par des hommes et des femmes engagés et épris de paix’’, a souligné le gouverneur.
Au nom de l’Etat, Guédj Diouf a adressé des remerciements aux membres du comité ad hoc, au commandant de la faction Jakaay du MFDC dans la zone des palmiers et ses troupes pour « avoir accepté d’engager des négociations sincères avec l’Etat du Sénégal en vue de signer des accords de paix qui ont abouti aujourd’hui au dépôt des armes’’.
Le gouverneur de Ziguinchor a félicité l'amiral Farba Sarr '’avec son sens élevé de la responsabilité et de l’engagement qui a la confiance du chef de l’Etat pour conduire au nom de l’Etat le processus de la paix en Casamance’’, ajoute la même source.
‘’Ce dépôt des armes est un acte de bravoure traduisant votre fort engagement pour la paix et le développement économique et social de la Casamance’’, a dit M. Diouf s’adressant aux combattants de la base de Diakaye qui ont acté le dépôt des armes.
‘’En prenant cette option, vous répondez à l’appel au dialogue prôné par le président de la république pour consolider la paix en Casamance mais aussi, vous confirmez votre courage pour arriver à la paix ‘’, a-t-il lancé.
Il a espéré que l’acte posé par les combattants de Diakaye va « montrer la voie aux autres factions du MFDC pour une paix définitive en Casamance’’.
‘’Continuez résolument votre chemin vers la paix et le développement économique et social durable de la Casamance’’, a dit Guedj Diouf devant des centaines de combattants qui ont décidé de quitter le maquis pour participer à « l’œuvre de construction du développement économique et social de la Casamance ».
Au nom des partenaires du Sénégal dans la construction de la paix en Casamance, l’Union européenne (UE) a salué ‘’un acte historique et important au regard du rôle crucial que joue le Sénégal dans la stabilité de la sous-région ».
‘’L’UE s’engage à poursuivre cet appui aux côtés du Sénégal pour l’aider à tourner définitivement la page du plus vieux conflit sur le continent’’, a dit le représentant de l’Union européenne Marc Tisani qui a pris part à la cérémonie.
De son côté, le coordonnateur du Collectif des organisations sous régionales pour la paix en Casamance, Henry Ndecky a rappelé que l’Etat et la faction Jakaye ont signé cet accord de dépôt des armes en « contrepartie d’un certain nombre d’engagements pris par les autorités’’.
Ces armes et munitions détenus depuis plusieurs années par les combattants de la Base de Diakaye ont été rendues au Mouvement contre les armes légères en Afrique de l’Ouest (MALAWO, sigle anglais), une structure indépendante choisie pour conduire le processus de récupération et de destruction de ces armes composées principalement de AK47, de Kalachnikovs, d’obus, de mines antipersonnelles entre autres.
L’accord de paix contient des conditions notamment la fourniture d’actes de naissance aux personnes qui n’ont pas pu y accéder en raison de l’instabilité, le retour pacifique de tous les réfugiés, la réalisation de projets de développement dans la région de la Casamance, et la réintégration des rebelles dans des engagements significatifs, selon des médias locaux.