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France: Près de 2.000 enfants contraints de dormir dans la rue
Par rapport à la rentrée 2022, ce sont 20% d’enfants en plus qui sont sans hébergement et 2,5 fois de plus qu’il y a 18 mois
Paris - Près de 2.000 enfants sont contraints de dormir à la rue faute de places d’hébergement d’urgence disponibles ou adaptées, selon le baromètre publié mercredi par la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) et Unicef France.
Évoquant une hausse sur un an «alarmante», Unicef France et la FAS appellent le gouvernement "à mettre en œuvre une politique de la rue au logement" sur les temps "de l’urgence" et "du long terme".
Par rapport à la rentrée 2022, ce sont 20% d’enfants en plus qui sont sans hébergement et 2,5 fois de plus qu’il y a 18 mois, précisent-elles.
«Les chiffres n’ont jamais été aussi alarmants avec une augmentation du nombre d’enfants sans solution d’hébergement jamais atteint» depuis la mise en place de ce baromètre il y a cinq ans, selon la représentante de l’agence onusienne dans l’Hexagone, Adeline Hazan, citée par la presse.
Dans la nuit du 21 au 22 août, 3.735 personnes en famille ayant composé le 115, le numéro d’appel d’urgence pour les personnes sans abri, n’ont pas pu être hébergées faute de places disponibles ou adaptées.
Parmi elles, 1.990 étaient des enfants, dont 480 âgés de moins de trois ans. Près de 80% de ces 1.990 enfants ont déclaré avoir déjà dormi dans la rue la veille de leur demande, précisent Unicef France et la FAS.
Une situation d’autant plus «préoccupante» que les chiffres sont largement sous-évalués, insistent les deux organisations, leur baromètre ne prenant, en effet, pas en compte ceux qui ont renoncé à appeler le 115, les enfants vivant dans des bidonvilles ou en squats ou encore les mineurs non accompagnés.
"C’est un rude constat d’échec collectif", a souligné, mercredi sur franceinfo, Pascal Brice, président de la FAS, regrettant que "les politiques d’hébergement d’urgence, du logement et des migrations" en place en France "ne parviennent pas à résoudre cette question, en dépit des moyens importants" alloués.
Dans l’immédiat, Unicef France et la FAS demandent, entre autres mesures, une loi de finances rectificative pour 2023 prévoyant «a minima le maintien de la capacité du parc d’hébergement à 205.000 places», avec un objectif de «zéro enfant à la rue», et une augmentation du nombre de places en 2024.