Frappes meurtrières sur Gaza contre les civiles et les hôpitaux pour empêcher toute aide aux blessés

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Les Palestiniens pleurent un enfant, tué lors d'un bombardement israélien la nuit précédente, à l'hôpital européen de Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 29 mars 2024, dans le cadre du conflit en cours dans le territoire palestinien entre Israël et le groupe militant du Hamas. (Photo par SAID KHATIB / AFP)

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Des dizaines de frappes meurtrières israéliennes se sont abattues dimanche sur la bande de Gaza assiégée et dans la famine à l'heure où doit débuter le sempiternel cycle de négociations pour une trêve entre Israël et les Palestiniens.

Au moins 77 Palestiniens ont été tués dans la nuit de samedi à dimanche dans ces raids, portant à 32.782 le nombre de morts à Gaza depuis le début de la guerre, le 7 octobre. 

Malgré une résolution du conseil de sécurité de l'ONU exigeant un cessez-le-feu immédiat, et les injonctions de la Cour international de justice, les attaques n’ont pas cessé contre Gaza, près de six mois après le début de la guerre d’extermination des Palestiniens par Israël. 

Outre le bilan humain et les destructions, la guerre a provoqué une catastrophe humanitaire dans toute la bande de Gaza où la majorité des 2,4 millions d'habitants ont été déplacés et survivent désormais dans la famine selon l'ONU, qui déplore depuis des semaines une aide largement insuffisante pour répondre aux besoins de la population.

Signe d'une situation désespérée, une distribution de nourriture dans la ville de Gaza (nord) où l'aide arrive très difficilement, a provoqué un chaos durant lequel cinq Palestiniens ont été tués par des tirs de soldats israéliens. L'armée israélienne a dit à l'AFP ne pas avoir d'informations au sujet de ce crime.

Plusieurs distributions d'aides dans cette ville ont tourné au drame depuis février avec plus d'une centaine de morts au total. En début de semaine, 18 Palestiniens ont péri, dont douze noyés en mer, en tentant de récupérer de la nourriture parachutée depuis par des avions.

Sortir de l'indifférence

Face aux pressions internationales - dont celle de son allié américain - ainsi que celle des familles des détenus israéliens à Gaza, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé vendredi avoir "approuvé [sans conséquence] un prochain cycle de négociations, dans les jours à venir, à Doha et au Caire (...) pour aller de l'avant" (Sic).

Selon un journal égyptien pro-gouvernemental, ces négociations doivent reprendre dimanche.

Parallèlement, des manifestants anti-gouvernement et des familles de détenus israéliens devaient se retrouver dimanche soir, et tous les soirs jusqu'à mercredi, devant la Knesset, le Parlement israélien à Jérusalem occupée.

La veille, des milliers de personnes se sont rassemblées à Tel-Aviv pour demander la libération des détenus.

"Le temps est venu de sortir et de se battre contre l'indifférence et pour la vie. Je vous demande maintenant de descendre dans la rue avec nous et de faire entendre une voix unie et claire: Ramenez-les à la maison maintenant!", a lancé samedi Shira Elbag, dont la fille de 19 ans, Liri, est détenues le 7 octobre.

Dimanche, le pape François a de nouveau appelé à un cessez-le-feu ainsi qu'à la libération des détenus dans son traditionnel message de Pâques.

Ces derniers mois, plusieurs sessions de négociations ont eu lieu via les médiateurs internationaux -Egypte, Qatar, États-Unis-, mais sans résultat, Israël cherchant .continuellement du temps pou tuer un maximum de Palestiniens.

Combats autour des hôpitaux 

Depuis le début de la guerre, une seule trêve d'une semaine a été instaurée fin novembre. Elle avait permis la libération d'une centaine de détenus israéliens pris pendant l'attaque du 7 octobre en échange de prisonniers palestiniens arbitrairement incarcérés par Israël.

En attendant, l'armée israélienne poursuit son offensive dans la bande de Gaza et plus particulièrement autour des hôpitaux, dont la plupart sont hors service, Israël prétendant comme à son habitude que des combattants du Hamas s'y cachent alors que depuis le début son objectif non déclaré est de paralyser tout secours aux blessés at aux malades.

L'armée a annoncé samedi avoir tué plusieurs combattants, dont un chef du mouvement palestinien, dans le complexe hospitalier al-Chifa à Gaza-Ville, le plus grand du territoire palestinien.

Selon les sources palestiniennes, 107 patients sont toujours "retenus" à al-Chifa où l'armée se trouve pour le 14e jour consécutif. Ce que confirme l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui parle de 100 patients et 50 personnels de santé encore dans le complexe.

Selon le Hamas, les troupes israéliennes sont également présentes dans le complexe hospitalier Nasser, dans le sud de la bande de Gaza. Le Croissant rouge palestinien rapporte lui que des opérations sont aussi en cours à l'hôpital al Amal, également dans le sud.

Selon le directeur de l'hôpital Kamal Adwan, dans le nord de Gaza, cet établissement est "le seul disponible pour les cas critiques", mais fait actuellement face à une pénurie de sang. (Quid avec AFP)