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Gaza: à l'hôpital al-Chifa en ruines, ''personne n'a été épargné'' par le génocide israélien
Une femme palestinienne au milieu des décombres de l'hôpital Al-Shifa de Gaza après le retrait de l'armée israélienne du complexe abritant l'hôpital, le 1er avril 2024, pour aller poursuivre son génocide ailleurs et détruire d’autres hopitaux.
Dans le complexe médical d'al-Chifa en ruines à Gaza, "les morts sont éparpillés" et "personne n'a été épargné", témoigne le directeur d'une équipe d'ambulanciers dans le nord du territoire palestinien, peu après le retrait de l'armée israélienne annoncé lundi.
Des dizaines de personnes vont et viennent, observent l'ampleur des dégâts au milieu des gravats et d'immeubles complètement ou partiellement détruits. Un bâtiment aux façades calcinées est encore en flammes. Deux jeunes poussent un vélo, un âne tire une calèche où sont assises quelques personnes, trois hommes portent un blessé allongé sur une civière.
L'hôpital al-Chifa, le plus grand de la bande de Gaza, est en ruines, "il a été complètement détruit", raconte à l'AFP Fares Afanah, directeur d'une équipe d'ambulanciers dans le nord de Gaza. "Il faut en finir avec ces massacres de civils et d'enfants. Personne n'a été épargné", lâche-t-il.
"Les équipes médicales sont toujours à l'œuvre sur le terrain pour retirer les corps et les blessés autour et à l'intérieur du complexe médical", ajoute l'ambulancier. Derrière lui, des pompiers interviennent pour éteindre les flammes dans un bâtiment.
"Ce qui se passe ici est une catastrophe contre l'humanité et le système de santé dans la bande de Gaza", dit-il. Les bâtiments du complexe ont été "brûlés et démolis", ajoute-t-il en dénonçant une "vengeance des forces d'occupation", en référence à Israël. Il en appelle au monde pour "arrêter ces massacres contre notre peuple palestinien".
Un témoin des destructions massives dans l'immense complexe montre des corps éparpillés sur la route. "Pas même un lit pour un patient", dit cet homme refusant de décliner son identité, ajoutant sur un ton sarcastique: "Nous serons enterrés ici et nous ne partirons pas d'ici".
Impensable
Dans l'enceinte d'al-Chifa, des passants s'arrêtent pour observer l'étendue des destructions comme ces deux bâtiments qui étaient reliés par une passerelle dont il ne reste qu'un morceau de béton et quelques vitres soufflées qui pendent. D'autres fouillent dans les décombres et ramassent ce qui peut être récupéré.
Les bombardements incessants de l'armée israélienne dans la bande de Gaza depuis le depuis de la guerre il y a près de six mois ont laissé un paysage apocalyptique dans ce petit territoire palestinien au bord de la famine.
32.845 morts dans la bande de Gaza, la plupart des civils, selon le dernier bilan lundi du ministère de la Santé du mouvement islamiste. A ce bilan total il faut encore ajouter environ 300 personnes tuées à l'intérieur et autour de l'hôpital al-Chifa au cours des deux semaines d'opération militaire israélienne dans le secteur, selon le Hamas.
L'armée israélienne a annoncé lundi avoir "achevé" ses opérations dans le complexe d'al-Chifa et s'y être retirée. Elle avait indiqué auparavant y avoir découvert "de grandes quantités d'armes" dans l'enceinte de l'hôpital, affronté des "terroristes" tout en "évitant de blesser le personnel et les patients".
Mais pour ce témoin constatant les dégâts, "détruire des lits de patients dans un hôpital est impensable".
L'ambulancier lui se dit "surpris par cet incroyable silence de la communauté internationale et du monde arabe. Quand bougeront-ils? Quand tout le peuple palestinien sera anéanti ?".
Une bouteille d'eau pour 15 personnes
Plusieurs corps ont été retrouvés près de l'entrée ouest du complexe, utilisée par Tsahal au moment de son retrait lundi, d'après les mêmes sources. Un correspondant de l'AFP a vu près de l'entrée un corps décomposé portant des traces de pneus, mais sans pouvoir dire datant de quand.
"Les chars sont passés sur des corps", a dit un témoin qui a préféré taire son nom.
Interrogée par l'AFP, l'armée n'a pas commenté.
Dimanche, le directeur de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), le docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus, a indiqué que 21 patients étaient morts pendant l'opération israélienne à al-Chifa. Il y reste 107 patients et depuis samedi, "il ne reste plus qu'une bouteille d'eau pour 15 personnes", a-t-il ajouté.
Les troupes israéliennes poursuivent en outre des opérations dans les secteurs des hôpitaux de Nasser et al-Amal à Khan Younès dans le sud, selon le Hamas.
Le génocide israélien a couté 32.845 Palestiniens dont plus de 28.000 sontr des enfants et des femmes, et provoqué une catastrophe humanitaire et des destructions colossales.
L'armée israélienne a annoncé que 600 soldats avaient été tués depuis le 7 octobre, dont 256 dans l'agression terrestre. (Quid avec AFP)