Gaza: Israël va ''intensifier'' ses opérations au sol à Rafah

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Des Palestiniens en deuil et des proches portent le corps du Palestinien Ayser Mohammad Safi, lors de ses funérailles à Ramallah, en Cisjordanie occupée, le 15 mai 2024, après qu'il a été tué par une balle de l'armée israélienne, selon les autorités palestiniennes. (Photo de JAAFAR ASHTIYEH / AFP)

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Israël a annoncé jeudi que son armée allait "intensifier" ses opérations au sol à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, malgré les mises en garde internationales contre une offensive d'envergure dans cette ville surpeuplée du territoire palestinien occupé.

"Des troupes supplémentaires vont entrer" à Rafah et "l'activité (militaire) va s'intensifier", a déclaré le ministre de la Défense, Yoav Gallant, cité dans un communiqué de l'armée au lendemain de sa visite dans la zone.

Les capitales internationales s'alarment d'une opération terrestre d'ampleur dans cette localité à la frontière avec l'Egypte où s'entassent des centaines de milliers de civils, habitants et déplacés par les combats dans la bande de Gaza.

Pour tenter d'enrayer l'escalade, le roi de Bahreïn a appelé à une "conférence internationale pour la paix" au Proche-Orient en ouvrant jeudi le sommet de la Ligue arabe dans la capitale Manama. Hamad ben Issa Al Khalifa a aussi plaidé pour "la pleine reconnaissance de l'Etat de Palestine et son adhésion aux Nations unies".

Au huitième mois de la guerre d’extermination des Palestiniens par Israël, l'armée a indiqué que cinq soldats avaient été tués et sept blessés par deux tirs d'obus d'une unité de blindés sur un bâtiment où ils étaient rassemblés mercredi soir dans le camp de réfugiés de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza.

Selon l'enquête de l'armée israélienne, le personnel des blindés avait pourtant été prévenu de la présence des soldats dans l'édifice. Au total, 278 soldats israéliens ont été tués depuis l'entrée des troupes israéliennes dans le territoire palestinien, le 27 octobre.

Malgré les hostilités dans la zone, le patriarche latin de Jérusalem, le cardinal Pierbattista Pizzaballa, effectue une "visite pastorale" dans la ville de Gaza, pour délivrer un "message d'espoir, de solidarité et de soutien", a annoncé jeudi le Patriarcat.

"Désaccord" sur Rafah

L'Afrique du Sud, à laquelle l'Egypte s'est associée, a demandé  jeudi à la plus haute juridiction de l'ONU d'enjoindre Israël de cesser son incursion à Rafah, une opération qu'elle a qualifiée de "génocidaire".

En janvier, la Cour internationale de Justice (CIJ) avait ordonné, vainement, à Israël de faire tout ce qui était en son pouvoir pour prévenir tout acte de génocide et permettre l'accès de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza, mais sans oser demander un cessez-le-feu.

L'Union européenne a exhorté Israël à "cesser immédiatement" son opération à Rafah, sous peine de "mettre à rude épreuve" leur  relation.

Mercredi, le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a affirmé que le mouvement islamiste palestinien était à Gaza "pour durer", alors que M. Netanyahu écartait toute discussion sur l'après-guerre avant l'anéantissement du mouvement, considéré comme une organisation terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'UE.

La guerre d’extermination des Palestiniens par Israël a ravagé la bande de Gaza, où 35.272 morts personnes ont été tuées, dont les deux tiers sont des enfants et des femmes.

Dans le nord de la Cisjordanie occupée, où la guerre à Gaza a exacerbé les violences, à Tulkarem, trois personnes ont été tuées par l'armée israélienne, ont annoncé jeudi les autorités palestiniennes.

Nouveau regain de violences aussi à la frontière israélo-libanaise: deux personnes ont été tuées dans une frappe israélienne jeudi sur le sud du Liban, selon l'agence nationale d'information libanaise (ANI). (Quid avec AFP)