Gaza: les israéliens poursuivent le génocide dans la ville de Rafah

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La fumée s'élève après un bombardement israélien à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 6 mai 2024. (Photo par AFP)

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L'armée israélienne mène depuis lundi soir d'intenses bombardements sur l'est de la ville de Rafah, après l'annonce par le Hamas qu'il avait accepté une proposition soumise par l'Egypte et le Qatar pour un cessez-le-feu avec Israël dans la bande de Gaza, rapporte une correspondante de l'AFP.

Les frappes sont incessantes depuis une trentaine de minutes, a précisé cette correspondante peu avant 19H00 GMT. L'armée israélienne a réitéré lundi soir l'injonction faite dans la matinée aux habitants des quartiers est de Rafah d'évacuer, précisant que cette évacuation était un prélude à une opération "terrestre" dans cette ville devenue un refuge pour plus d'un million de Palestiniens à la lisière sud de la bande de Gaza assiégée.

En dépit des condamnations internationales, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a lancé cette offensive, l'armée prétendant lundi qu'elle était indispensable pour "détruire les quatre derniers bataillons" du mouvement islamiste dans le territoire palestinien.

"Les habitants [ont commencé à évacuer] dans la terreur et la panique", a déclaré à l'AFP Ossama al-Kahlout, un responsable du Croissant-Rouge palestinien dans l'est de Rafah, précisant que les zones désignées abritaient environ 250.000 personnes.

Déjà des "milliers" de personnes ont quitté l'est de Rafah après des frappes aériennes israéliennes sur la zone que l'armée israélienne a ordonné d’évacuer quelques heures auparavant, a-t-il ajouté plus tard.

L'armée a confirmé avoir "commencé une opération’’ qu’elle prétend ‘’d'ampleur limitée pour évacuer temporairement les personnes résidant dans l'est de Rafah", estimant à "environ 100.000" le nombre de personnes concernées.

Des habitants ont raconté à l'AFP avoir appris la nouvelle à leur réveil, après une nuit rythmée par des frappes israéliennes. Certains préparaient leurs affaires, dans leurs tentes inondées par une pluie abondante, ou les entassaient dans des remorques.

Empêcher un "massacre" 

Après des bombardements nocturnes qui ont fait 16 morts au sein de deux familles, selon les secouristes, la Défense civile a annoncé lundi que l'armée intensifiait ses frappes sur deux des quartiers concernés par les évacuations.

Rafah, à la lisière sud de la bande de Gaza, est transformée en un gigantesque camp de réfugiés abritant, selon l'ONU, 1,2 million de Palestiniens, soit la moitié de la population du territoire, pour la plupart des déplacés.

Benjamin Netanyahu a promis de lancer cette offensive quelle que soit l'issue des négociations indirectes menées par le Qatar, les Etats-Unis et l'Egypte, visant à imposer une trêve associée à la libération des détenus israéliens à Gaza en échange de prisonniers palestiniens.

Le Hamas a averti Israël que ses préparatifs d'offensive menaçaient non seulement des centaines de milliers de civils mais aussi ne faisaient aucun cas du sort de ces détenus.

Cet ordre d'évacuation "laisse présager le pire: davantage de guerre et de famine. C'est inacceptable", a lancé lundi le chef de la diplomatie de l'Union européenne, Josep Borrell dans une déclaration d’impuissance puisque limitée aux mots.

Le Programme alimentaire mondial (PAM) a récemment prévenu que le nord de la bande de Gaza était frappé par une "véritable famine", qui progresse vers le sud du territoire.

L'Egypte a de nouveau mis en garde contre "les dangers" d'une opération terrestre à Rafah.

Le président américain Joe Biden devait s'entretenir lundi avec Benjamin Netanyahu au sujet de Rafah, selon la Maison Blanche.

La présidence de l'Autorité palestinienne a appelé Washington à empêcher un "massacre".

"Où aller?" 

Des tracts largués lundi matin sur les quartiers est de Rafah avertissent que "l'armée israélienne s'apprête à agir avec force".

Des habitants et des organisations humanitaires décrivent des secteurs déjà surpeuplés ou détruits après sept mois de guerre.

"Ma famille et moi, 13 personnes, ne savons pas où aller", confie Abdul Rahman Abu Jazar, un homme de 36 ans. Cette zone manque "de place pour planter des tentes ou d'écoles où nous abriter", assure-t-il.

"Cette zone est déjà saturée et dépourvue de services de base", selon Jan Engeland, directeur de l'ONG Norwegian Refugee Council (NRC).

"Il est inconcevable qu'un gouvernement soit autorisé à ignorer toutes les mises en garde sur le coût humanitaire catastrophique en toute impunité" a estimé l'ONG Oxfam.

"Réunion d'urgence" 

La guerre génocidaire israélienne lancée contre les Palestiniens a fait jusqu'à présent 34.735 morts, dont près de 19.000 enfant et 14.000 femmes.

En l'absence d'avancées dans les négociations, le directeur de la CIA, William Burns, doit avoir lundi au Qatar, selon une source proche des négociations, une "réunion d'urgence avec le Premier ministre" de l'émirat, cheikh Mohammed ben Abdelrahmane Al Thani, "afin de discuter des moyens de remettre les pourparlers sur les rails".

Le Hamas a dit lundi avoir l'intention de continuer à négocier "de façon positive", tout en réitérant son exigence "d'un cessez-le-feu illimité".

"Aucune pression" internationale n'empêchera Israël de "se défendre", ce qui revient à dire de massacrer de Palestinien, a déclaré dimanche Benjamin Netanyahu.

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