Israël bombarde un camp de réfugiés à Gaza alors que la guerre entre dans son neuvième mois

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Des militants allemands et israéliens bloquent l'entrée de l'ambassade d'Allemagne à Tel Aviv lors d'une manifestation appelant l'Allemagne à cesser d'armer Israël, le 7 juin 2024,.  (Photo JACK GUEZ / AFP)

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L’armée israélienne a bombardé vendredi un camp de réfugiés à Gaza après une frappe meurtrière contre une école gérée par l'ONU, alors que la guerre d’extermination des Palestiniens par Israël entre dans son neuvième mois.

Les bombardements, le pilonnage et l’invasion terrestre de Gaza a tué des dizaines de milliers de personnes, ravagé la majeure partie de la bande de Gaza, déraciné plus d’un million et demi de ses 2,4 millions d’habitants plongé dans une famine insidieuse.

Les efforts de médiation pour un premier cessez-le-feu depuis une pause d’une semaine en novembre semblent être au point mort, une semaine seulement après que le président américain Joe Biden a proposé une nouvelle feuille de route.

Le Hamas a considéré positivement la proposition de Biden, tandis qu'Israël la qualifie d’incomplète et poursuit ses objectifs de détruire les Palestiniens.

L'hôpital des martyrs d'Al-Aqsa à Deir al-Balah, dans le centre de Gaza, a déclaré qu'au moins 37 personnes avaient été tuées lors de la frappe israélienne de jeudi contre l'école gérée par l'ONU dans le camp de Nuseirat.

L'agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens, l'UNRWA, a déclaré que des centaines de Gazaouis déplacés s'étaient réfugiés dans l'école, qui a été « touchée sans avertissement préalable ».

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a qualifié cette frappe d'« horrible », tandis que le porte-parole du ministère égyptien des Affaires étrangères, Ahmed Abou Zeid, a condamné ce qu'il a qualifié de « bombardement délibéré d'une école de l'UNRWA ».

"Les violations israéliennes des droits des Palestiniens se poursuivent jour après jour, au vu et au su du monde civilisé", a déclaré Zeid sur X.

Frappes à Gaza 

Les États-Unis, qui fournissent à Israël une aide militaire annuelle de 3,8 milliards de dollars, et lui fournissent en flux tendu armes et munitions depuis le début de la guerre, ont exhorté, sans plus comme d’habitude, leur allié à être « totalement » transparent sur cette frappe.

Israël prétend que le Hamas et ses alliés à Gaza d'utiliser des écoles, des hôpitaux et d'autres infrastructures civiles, y compris des installations gérées par l'ONU, comme centres opérationnels – accusations que les militants nient, sans aucune preuves-, sachant que sur les près de 37.000 Palestinien la grande majorité sont des civils dont plus de 30.000 enfants et femmes.

Un jour après l'attaque de l'école, des témoins oculaires ont déclaré que le camp de réfugiés de Nuseirat avait de nouveau été attaqué alors que Gaza faisait face à des attaques israéliennes terrestres, maritimes et aériennes.

Des témoins ont également fait état de frappes israéliennes à l'est de Deir al-Balah et de tirs intensifs de véhicules militaires près du camp de Bureij, où un incendie faisait rage.

Six personnes ont été tuées et plusieurs blessées lors d'une frappe israélienne contre la maison des Wafati dans le camp de Maghazi, a indiqué une source à l'hôpital des martyrs d'Al-Aqsa.

Des avions de combat ont ciblé le quartier Al-Sultan de Rafah, ont indiqué des sources dans la ville frontalière avec l'Égypte.

Gaza a également été la cible de tirs venus de la mer, des navires de guerre israéliens ayant bombardé des maisons dans le port de pêcheurs et d'autres zones à l'ouest de la ville de Gaza, a constaté un correspondant de l'AFP.

Osama al-Kahlut, de la Société palestinienne du Croissant-Rouge, a déclaré que "les forces d'occupation et les tireurs d'élite" à l'est de Deir al-Balah tiraient sur les habitants le long de l'artère principale de Gaza.

"Les tirs dans la rue Salaheddin ont sévèrement restreint les déplacements des gens et plusieurs blessés ont été évacués de la zone", a-t-il déclaré à l'AFP.

L'isolement israélien 

Le carnage dont l’armée israélienne se rend chaque jour coupable a fait jusque-là 36 731 personnes identifiées à Gaza, pour l’essentiel des civils dont plus de 30.000 enfants et femmes. Mais ces chiffres restent partiels et ne rendent pas compte de l’ampleur véritable des massacres. Maintenant que la parole commence à se libérer, des experts considèrent, en appliquant des techniques faibles de projections, le véritable nombre des tués dépasse les cent mille, sachant que les chiffres déclarés par Hamas ne tiennent compte que des morts identifiés, alors qu’au moins 12. 000 disparus sont déclarés et que les morts sous le décombres n’ont pas encore été recensés.

Israël est confronté à un isolement diplomatique croissant, avec des procès internationaux l'accusant de crimes de guerre et plusieurs pays européens reconnaissant un État palestinien.

L'Espagne, qui a suscité la fureur israélienne la semaine dernière en reconnaissant formellement un Etat palestinien, a déclaré qu'elle deviendrait le dernier pays à se joindre au dossier de l'Afrique du Sud devant la Cour internationale de Justice, accusant Israël de "génocide" contre les habitants de Gaza.

Pour sortir lle Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de l’isolement, le congrès américain l’a invité à s'adresser au congresmen le 24 juillet.

Il y a une semaine, Biden a présenté ce qu’il a qualifié de plan israélien visant à arrêter les combats pendant six semaines pendant que des otages sont échangés contre des prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes et que l’acheminement de l’aide à Gaza s’intensifie.

Les puissances du G7 et les États arabes ont soutenu la proposition, 16 dirigeants mondiaux se joignant à l’appel de Biden pour que le Hamas accepte l’accord.

"Il n'y a pas de temps à perdre. Nous appelons le Hamas à conclure cet accord", indique le communiqué commun.

‘'Juste des mots'’

Le journal officiel égyptien Al-Qahera a cité jeudi une source de haut niveau affirmant que Le Caire avait « reçu des signes positifs de la part du mouvement palestinien signalant son aspiration à un cessez-le-feu ».

Mais le haut responsable du Hamas basé à Beyrouth, Osama Hamdan, a mis en doute la proposition, la qualifiant de "juste des paroles".

Le Qatar a déclaré jeudi que le Hamas n'avait pas encore donné sa réponse au plan de trêve, mais il a aussi souligné qu’il attendait une « réponse claire » d’Israël qui joue la montre.

Les principaux points de friction incluent l'insistance légitime du Hamas sur une trêve permanente et un retrait israélien complet – des exigences qu'Israël a rejetées.