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Israël lance un ultimatum pour une offensive contre Rafah, Lula accuse l’entité sioniste de génocide
Une Palestinienne pleure la mort de ses proches lors d'une frappe aérienne israélienne qui a touché la maison de la famille Baraka à Deir al-Balah dans le centre de la bande de Gaza le 18 février 2024, au milieu des batailles en cours entre Israël et le groupe militant palestinien Hamas dans le territoire palestinien assiégé. (Photo par AFP)
Israël a annoncé que son armée lancerait une offensive contre Rafah si les détenus israéliens à Gaza n'étaient pas libérés d'ici au début du ramadan, en dépit des pressions internationales visant à protéger les 1,4 million de Palestiniens entassés dans la ville.
Une partie de la communauté internationale s'inquiète des retombées qu'une opération militaire aura pour la population civile vivant dans des conditions souvent précaires à Rafah, adossée à la frontière fermée de l'Egypte.
"Si d'ici au ramadan, les otages ne sont pas à la maison, les combats continueront partout, y compris dans la région de Rafah", a déclaré dimanche à Jérusalem le ministre israélien Benny Gantz, membre du cabinet de guerre de Benjamin Netanyahu.
"Le Hamas a le choix. Ils peuvent se rendre, libérer les otages et les civils de Gaza pourront ainsi célébrer la fête du ramadan", a ajouté l'ex-chef de l'armée dans un discours devant la Conférence des présidents des principales organisations juives américaines.
Le ramadan, le mois saint des musulmans, doit commencer autour du 10 mars.
"Minimiser" le nombre de victimes
Après 75 ans d’occupation, tueries et d’apartheid qui ont commencé par l’expulsion en 1948 de centaines de milliers de Palestiniens, et près de 20 ans de siège de Gaza, Israël, soutenu en flux tendu en rames, en propagande et en diplomatie par l’Occident, mène depuis l’attaque des combattants palestiniens du 7 octobre une guerre d’extermination des Palestiniens qui a déjà fait. Son plus de 30.000 morts, la quasi-totalité des civils dont plus de 12.000 enfants et 10.000 femmes. Les blessés et les disparus ensevelis sous les ruines se comptent par dizaines de milliers.
Face. Au génocide, le monde se contente d’exprimer ses vives inquiétudes se sont exprimées dans le monde, y compris par Washington, allié d'Israël, face à la perspective d'une offensive contre Rafah que Benjamin Netanyahu se montre déterminé à lancer.
"Quiconque veut nous empêcher de mener une opération à Rafah nous dit en fait de perdre la guerre. Je ne vais pas céder à cela", a dit le Premier ministre israélien samedi, avant de réaffirmer dimanche viser "une victoire totale" contre les Palestiniens quasi désarmés.
Selon Benny Gantz, une offensive se ferait de manière coordonnée et dans le cadre d'un dialogue avec les "partenaires américains et égyptiens", "en facilitant l'évacuation des civils" pour "minimiser (...) autant que possible" (sic) le nombre de victimes dans leurs rangs.
Israël n'a pas encore officiellement fourni de détails sur les modalités d'une évacuation des civils et le lieu de leur relocalisation.
Le président français Emmanuel Macron et son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi ont exprimé "leur ferme opposition" à une offensive ainsi "qu'à tout déplacement forcé de populations" vers l'Égypte, a indiqué Paris dimanche dans un communiqué.
Rafah et la ville de Khan Younès, situées dans le sud de la bande de Gaza et distantes de quelques kilomètres, ainsi que d'autres secteurs du territoire palestinien ont été la cible de bombardements israéliens qui ont fait 127 morts en 24 heures, a indiqué dimanche le ministère de la Santé du Hamas.
A Khan Younès, ville natale du chef du Hamas à Gaza, Yahia Sinouar, cerveau présumé de l'attaque du 7 octobre, l'hôpital Nasser "n'est plus fonctionnel après un siège d'une semaine, suivi d'un raid en cours", a affirmé sur X le chef de l'Organisation mondiale pour la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Sept malades, dont un enfant, y sont morts depuis vendredi à cause de coupures d'électricité, et "70 membres du personnel médical dont des médecins des soins intensifs" ont été arrêtés, selon le ministère de la Santé du Hamas.
Les soldats israéliens ont pénétré jeudi dans l'hôpital sous le prétexte invérifiable que des détenus israéliens y sont retenus, et ont arrêté une centaine de personnes.
L'occupation devant la justice internationale
En Cisjordanie occupée, trois Palestiniens ont aussi été tués dimanche dans un raid israélien, selon des sources concordantes, dans un contexte de vives tensions et d'intensification des agressions menées par l’armée et les colons israéliens sur ce territoire occupée.
Lundi à La Haye, la Cour internationale de justice (CIJ), plus haute juridiction des Nations unies, doit commencer à examiner les conséquences juridiques de l'occupation par Israël de territoires palestiniens depuis 1967.
Ces audiences, réalisées à la suite d'une demande de l'Assemblée générale de l'ONU, sont totalement distinctes des récentes requêtes très médiatisées de l'Afrique du Sud auprès de la cour.
Principal allié d'Israël, les Etats-Unis menacent pour leur part de bloquer, un nouveau projet de résolution au Conseil de sécurité de l'ONU exigeant "un cessez-le-feu humanitaire immédiat".
Washington menace de mettre son veto au projet au prétexte qu'un vote pourrait "aller à l'encontre" des négociations impliquant les médiateurs égyptien, américain et qatari en vue d'une trêve et d'une libération d'otages.
Cependant, le Premier ministre du Qatar Mohammed ben Abdelrahmane al-Thani a affirmé samedi que ces pourparlers n'étaient "pas très prometteurs".
Attaque ferme de Lula
Dans une attaque ferme contre Israël, le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a déclaré que "ce qui se passe à Gaza n'est pas une guerre, c'est un génocide", en comparant l'offensive israélienne à l'extermination des Juifs par les nazis.
Le président brésilien "a déshonoré la mémoire des six millions de Juifs assassinés par les nazis (...) Il devrait avoir honte", a réagi sans vergogne Benjamin Netanyahu.
M. Lula a aussi réitéré son appel à un règlement du conflit israélo-palestinien vieux de plusieurs décennies sur la base de deux Etats, israélien et palestinien, comme le préconisent les Nations Unies soutenues par une grande partie de la communauté internationale.
Mais le gouvernement Netanyahu, le fossoyeur des accords d’Oslo, a estimé, comme si c’était nouveau, qu'une "reconnaissance d'un Etat palestinien après le massacre du 7 octobre constituerait une immense récompense au terrorisme".
Alors que la situation humanitaire ets désastreuse et que l'aide humanitaire entre au compte-gouttes dans la bande de Gaza assiégée, des manifestants israéliens ont empêché des camions d'aides venant d'Egypte en route vers Rafah de passer par le point de passage de Nizzana dans le sud d'Israël, selon le Croissant-Rouge palestinien. (Quid avec AFP)