''L'Eglise de France bouleversée'' après une affaire de voyeurisme, déclare le pape

5437685854_d630fceaff_b-

Le Pape François (d) serre la main d'un journaliste depuis son siège à bord de l'avion reliant Rome à Manama lors de sa visite au Bahreïn, le 3 novembre 2022. (Photo de Marco BERTORELLO / POOL / AFP)

1
Partager :

 

Le pape François [ en visite au Bahreïn NDLR] a estimé que l'Eglise de France était "une nouvelle fois bouleversée par le drame des abus de la part de ses pasteurs", après l'affaire Santier, évêque à la retraite sanctionné pour voyeurisme, dans un message adressé jeudi aux évêques français réunis à Lourdes.

La Conférence des évêques de France (CEF) a ouvert jeudi son assemblée plénière d'automne, et un message de François leur a été adressé, "au nom du cardinal (Pietro, ndlr) Parolin", le numéro deux du Saint-Siège, a indiqué Hugues de Woillemont, secrétaire général de la CEF lors d'un point presse, qui se tenait notamment en visioconférence.

"Le Saint Père était au courant des sujets de l'Assemblée, y compris ceux qui se sont davantage imposés aux évêques récemment", a rapporté Hugues de Woillemont, faisant allusion aux révélations mi-octobre sur l'ancien évêque de Créteil (sud-est de Paris), Michel Santier, sanctionné en 2021 par les autorités du Vatican pour des "abus spirituels ayant mené à du voyeurisme sur deux hommes majeurs" dans les années 1990.

"L'Eglise de France est une nouvelle fois bouleversée par le drame des abus de la part de ses pasteurs", a écrit le pape, selon les propos de M. de Woillemont. Le souverain pontife invite "par ailleurs les évêques à ne pas se décourager mais à persévérer dans les efforts", a poursuivi le secrétaire général de la CEF.

Depuis trois semaines, les révélations sur Mgr Santier ont créé colère et crise de confiance parmi des victimes et chez des fidèles, qui ont dénoncé "le silence" des évêques autour de cette sanction, tenue secrète.

François a appelé les évêques à se "pencher sur les blessures du peuple de Dieu: les victimes de ces abus, en premier lieu, mais aussi toutes les personnes scandalisées, déçues et éprouvées", selon les propos rapportés par Hugues de Woillemont. (AFP)