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L'ONU demande à la CIJ son avis sur les obligations d'Israël envers les Palestiniens, en attendant 45.206 morts à Gaza
Tués lors d'une frappe israélienne sur Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, à l'hôpital arabe Al-Ahli, également, dans la ville de Gaza, le 19 décembre 2024, rsu. (Photo Omar AL-QATTAA / AFP)
L'Assemblée générale des Nations unies a approuvé jeudi une résolution demandant à la Cour internationale de justice (CIJ) de se prononcer sur les obligations humanitaires d'Israël envers les Palestiniens, alors que le gouvernement israélien est accusé d'entraver l'accès de l'aide à Gaza où le nouveau bilan de la guerre israélienne d’extermination des Palestiniens fait état de 45.206 morts en majorité des civils dont. Les deux tiers sont des enfants et des femmes.
Au moins 77 personnes ont été tuées ces dernières 24 heures, et 107.512 personnes avaient été blessées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre.
La résolution, soumise par la Norvège, a été adoptée à une large majorité: 137 pays ont voté pour, 12 contre, et 22 se sont abstenus.
Elle demande à la CIJ de clarifier ce qu'Israël est tenu de faire pour "garantir et faciliter l'acheminement sans entrave de l'approvisionnement indispensable à la survie de la population civile palestinienne".
Bien que les décisions de la CIJ, plus haute juridiction de l'ONU basée à La Haye, soient juridiquement contraignantes, la cour ne dispose d'aucun moyen concret pour les faire respecter.
Mais elles accentuent la pression diplomatique sur Israël. En juillet, la CIJ avait rendu, dans une affaire distincte, un avis consultatif selon lequel l'occupation israélienne du territoire palestinien était "illégale" et devait cesser dès que possible.
De son coté la CPI a émis le 21 novembre des mandats d’arrêt contre le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, son ex-ministre de la défense Yoav Gallant, ainsi que contre le chef de la branche armée du Hamas, Mohammed Deif, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
Israël contrôle strictement toutes les entrées de l'aide internationale, indispensable pour les 2,4 millions de Palestiniens dans la bande de Gaza frappés par un désastre humanitaire.
"C'est une catastrophe que la communauté internationale n'ait pas été en mesure de répondre de manière adéquate", a déclaré Andreas Kravik, le vice-ministre norvégien des affaires étrangères.
"Ce n'est pas un manque de volonté de la communauté internationale de fournir une aide humanitaire, mais nous n'avons pas accès (à Gaza) et nous n'obtenons pas la collaboration dont nous avons besoin", a-t-il regretté.
L'initiative de la Norvège a été déclenchée par l'adoption en octobre par le Parlement israélien d'une loi interdisant, à partir de fin janvier, à l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) d'opérer sur le sol israélien et de se coordonner avec les autorités israéliennes.
"Je ne sais pas ce qui va se passer si la loi entre en vigueur", a avoué jeudi Stephane Dujarric, le porte-parole du secrétaire général de l'ONU.
"Soyons clairs: l'Unicef ne peut pas remplacer les quelque 2000 enseignants qui travaillent pour l'Unrwa dans les écoles de Cisjordanie. L'OMS (Organisation mondiale de la santé) ne peut pas remplacer les centaines, voire plus, de professionnels de la santé palestiniens qui travaillent dans les cliniques de l'Unrwa. C'est tout simplement impossible", a-t-il dit. (Quid avec AFP)