La France et l'Arabie saoudite ‘’coprésideront en juin 2025’’ une conférence sur la création d'un Etat palestinien

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Emmanuel Macron et le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, lors d'une visite diplomatique à Riyad, le 3 décembre 2024. (AFP PHOTO / SAUDI MINISTRY OF MEDIA / HANDOUT)

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Le président français Emmanuel Macron a annoncé mardi qu'il coprésiderait avec le prince héritier et dirigeant de facto de l'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane une conférence sur la création d'un Etat palestinien en juin 2025. La France qui n’a plus prise sur les crises au Moyen Orient et qui vient d’être supplantée par Washington dans son dernier fief moyen-oriental, le Liban, même si elle y a été associée à la concoction de la trêve, entend ainsi rester dans le jeu.

"On a décidé de coprésider pour juin prochain (...) une conférence pour les deux Etats (l'un israélien, l'autre palestinien) avec l'idée que dans les prochains mois ensemble on multiplie et on fédère nos initiatives diplomatiques pour emmener tout le monde sur ce chemin", a-t-il dit à des journalistes français au deuxième jour de sa visite d'Etat en Arabie saoudite.

Une annonce qui intervient alors que l'Assemblée générale de l'ONU a voté mardi à New-York  un projet de résolution visant à organiser en juin une telle conférence internationale.

Les appels à une solution à deux Etats, fondée sur un Etat palestinien aux côtés d’Israël, se sont intensifiés depuis le début de la guerre à Gaza qu’Isrël continue de bombarder sans répit.

En mai, l'Irlande, la Norvège et l'Espagne ont annoncé reconnaître l'Etat de Palestine, suivis par la Slovénie en juin.

Interrogé sur une reconnaissance par la France, Emmanuel Macron a réitéré qu'il avait la "volonté de le faire" mais "au moment utile (c'est-à-dire) où ça déclenche des mouvements réciproques de reconnaissance".

"Je n'exclus rien avant" la conférence de juin, a-t-il ajouté. "Ça dépend(ra) de l'évolution de la situation sur le terrain", a-t-il dit.

"On souhaite entraîner plusieurs autres partenaires et alliés, européens et non européens, qui sont prêts à aller dans cette direction mais qui attendent la France", a-t-il encore relevé.

Il s'agit aussi de "déclencher ce faisant un mouvement de reconnaissance en faveur d'Israël qui permettra aussi d'apporter des réponses en termes de sécurité pour Israël et de convaincre que la solution des deux Etats est une solution qui est pertinente pour Israël même", a-t-il souligné.

L'Arabie saoudite, un poids lourd du Moyen-Orient et gardienne des deux sites les plus saints de l'islam, est engagée dans des discussions avec Washington pour normaliser ses relations avec Israël et l'octroi de garanties de sécurité américaines.

Mais mi-septembre, le prince héritier a exclu une reconnaissance d'Israël avant la "création d'un Etat palestinien", au côté de celui d'Israël.

Paris comme Ryad poussent pour la "solution des deux Etats", rejetée par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

"Tout le monde est lucide sur le fait qu’il y a une réalité politique aujourd'hui en Israël avec une coalition qui ne le permet pas mais qu’il y a aussi une réalité sur le terrain qui va s’imposer à tous", a estimé Emmanuel Macron.

Le président français a aussi dénoncé, notamment en Cisjordanie, "des violations gravissimes du droit international (..)  poussées par des extrémistes qui veulent la colonisation sans fin et casser la possibilité d’avoir deux Etats".

"Nous ne lâcherons pas là-dessus", a-t-il martelé, pointant "des gens qui sont sur une ligne très dure et donnent le sentiment d'agir de façon désinhibée". (Quid avec AFP)

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